Rédigé par Henri le 29/10/2014

Il est des moments étranges dans la vie, où des choses se passent, s’imbriquent, et vous font croire que l’existence recèle d’évènements magiques et de rencontres merveilleuses.
Je vous avais déjà quelque peu conté mes retrouvailles avec Steph LaMante et son groupe Lady Fuel (http://neoprog.eu/livereport/2014-08-01/lady_fuel-deco-b_art_bort-les-orgues). Depuis, un concert dans les plaines clermontoises en première partie de Deborah Bonham (Riom, 3 octobre 2014) avait fini de me persuader sur les vertus rock’n’rollesques du combo de l’Allier.
Et voici que nos joyeux gaillards signent sur le label français LGSR et se préparent à enregistrer leur troisième album au Sphere Studio (celui du label) situé en… Dordogne ! L’occasion est trop belle pour les voir en plein travail et découvrir de quoi il peut bien retourner dans la bien étrange contrée périgourdine.


Pas beau, ça ?

Me voici donc parti les rejoindre au studio au volant de mon bolide vieillissant mais encore rugissant. Il n’y a pas à dire, l’endroit est perdu, et moi aussi ! Une erreur d’aiguillage me conduit à traverser une véritable forêt elfique. Pour un peu, je resterais là le restant de la journée si la mission périlleuse qui m’incombe ne devait m’éloigner de ce Fontcombe.
J’arrive devant le studio, il fait un temps magnifique et tout le monde déjeune dehors : le groupe, Pascal et Valérie Escoyez, les maîtres des lieux et dirigeants de l’ensemble, ainsi que l’ingénieur du son dédié au projet Lady Fuel, Mathieu Marietti, que j’aurais facilement pu croiser dans la forêt précédente avec son allure de Dominique Leonetti (ci-devant chanteur de Lazuli). Tout cela commence de manière fort détendue et sympathique, l’accueil est convivial et l’ambiance détendue. Descente au studio, c’est par là !


L’entrée du studio

Et là, un choc : on descend dans un endroit grand (27 m de diagonale, 200 m2) et rempli de matériel : la caverne d’Ali Baba, notamment en termes de claviers, il y en a une palanquée ! Le studio est ouvert avec la console et la table au sein de l’ensemble, une cabine vitrée dans un coin.
Ce jour-là, c’est Jean-Roch, le bassiste, qui enregistre ses parties. La séance va d’enregistrement en écoute, tout le monde donne son avis (ils ont même droit au mien), Mathieu est très cool et disponible, vraiment attentif à donner le meilleur au groupe qui est concentré sur son affaire, non sans humour potache quand même… Jean-Roch tétanise un peu sur une cavalcade pas facile à réaliser, mais il s’accroche et passe le test avec brio, un whisky à la clé, poussant Romain à l’imiter… et à gagner son scotch avec l’indulgence du jury (depuis quand les gratteux feraient mieux que les bassistes, je vous le demande !).


Jean-Rock en pleine session d’enregistrement

Petite pause tourbée ou houblonnée, c’est selon, qui me permet d’engager ensuite la discussion avec Pascal Escoyez, le responsable de Sphere Studio. Bien entendu, on parle musique. Pascal sort dans quelques jours un album, Nature, dont certains titres ont été mixés à Real World, le studio de Peter Gabriel ! Il me donne l’album, je vous en parlerai plus tard, vu que c’est du progressif (Pascal est tombé dedans en voyant un concert de Genesis période The Lamb Lies Down on Broadway), mêlé de World Music !
La structure qu’il dirige est complète et indépendante (indie, comme on dit, lalali !) : un studio (Sphere Studio) composante de Sphere France – société de E-commerce, de production phonographique, d’audio professionnel et de multimédia, qui comprend aussi une structure de vente de matériel [Sphere Music], et un tremplin musical en Aquitaine et à Paris [Trempli de Nuit] -, un label – LGSR, qui assure la réalisation et le suivi des projets artistiques sélectionnés -, et un label participatif – Zelabel, où les participants, les Prods, sont associés à l’évolution du projet et rétribués au fur et à mesure de son évolution.


La concentration de Mathieu, l’ingé-son, sous le contrôle d’Animal, la mascotte de Lady Fuel

Ainsi, l’ensemble mis en œuvre par ce belge d’origine est totalement intégré, rassemblant quand même onze personnes à la base, plus une ribambelle d’intervenants divers dans leurs domaines de compétence – musiciens, photographes, infographistes, imprimeurs…
Au studio, la différence avec bien d’autres, c’est la mise à disposition totale du matériel – pas de supplément si vous utilisez la magnifique Gibson Les Paul ou le Prophet 5, j’en ai vu qui étaient déjà comme des gamins, et quand je pense à un claviériste que je connais bien, il ne vaut mieux pas que je l’amène là-bas…


Lady Fuel en écoute

Bref, un bien bel endroit avec tout ce qu’il faut, dans une ambiance conviviale et avec une équipe dynamique et compétente ! Que demander de plus ? Eh bien, que vous alliez vous aussi tester les lieux – à ce propos, l’album de Lady Fuel (Mean Genie) devrait être d’enfer - et nous faire entendre le résultat, on vous chroniquera volontiers !


Charly s’agite comme Animal sous le regard calme de Pascal Escoyez