Jean-Christophe : Bonjour Profusion, c’était chouette de vous voir et de vous écouter à nouveau au Progressive Promotion Festival en septembre dernier, comment allez-vous à présent ?
Profusion : C’était un vrai plaisir que de participer à un évènement important comme le Progressive Promotion Festival. Nous y avons découvert des passionnés et amoureux du prog dans les organisateurs et le public. Ce sont de bonnes choses pour la musique et le coeur. Nous allons bien, merci ! Nous sommes bien occupés avec la sortie de notre troisième album.
Jean-Christophe : Phersu, votre troisième album justement, sortira cet hiver, c’est un concept ?
Profusion : Pas du tout. Ce n’est pas un concept album, du moins pas de la manière commune de concevoir un concept. L’album est un mélange d’histoires qui ne sont pas liées par un thème unique. Ces “contes” parlent de différents personnages appartenant à notre société occidentale. Chacun d’eux est un “masque”, une entité qui décrit un ensemble de caractéristiques, des valeurs et des contradictions qui appartiennent à sa “classe sociale“. Le titre, “Phersu”, est une figure mythologique étrusque qui a donné le mot latin “persona” qui, littéralement, signifie personnage/personnalité. Nous l’avons représenté, librement, sur la pochette de Phersu : Ohersi est un mélange entre la sculpture d’un visage étrusque et la plastique d’une mannequin moderne. C’est une représentation des contrastes qui sont développés dans l’album, à l’intérieur de chaque morceau.
Jean-Christophe : Vous m’avez parlé de la sortie d’un single très spécial avant la parution de l’album, avec des vidéos, pouvez-vous nous en parler maintenant, et expliquer l’idée ?
Profusion : Cette vidéo viendra probablement avec la sortie de l’album ou juste après. Ce ne sera pas un vidéo classique mais un genre de petit film. L’histoire sera révélée avec la sortie de l’album donc je n’en dirai pas plus pour l’instant. C’est très excitant pour nous et j’espère que vous aimerez également.
Jean-Christophe : Sur Phersu, il y a une seconde voix, Anita Rachvelishvili,une célèbre chanteuse lyrique, pourriez-vous nous raconter comment s’est faite cette rencontre ?
Profusion : (Vladimer) J’ai été en contact avec Anita accidentellement, je voulais écouter l’opéra Carmen de Bizet. J’avais trouvé la cover version d’Anita sur youtube. J’ai noté que son nom était géorgien et j’ai continué à l’écouter. Anita était tellement incroyable !
Ayant trouvé sa page officielle facebook, je lui ai envoyé un message, la félicitant. Quelques heures plus tard, elle me répondait personnellement et depuis une amitié est née. Anita est également une grande fan de rock et ma proposition de participer à cet album devenait inévitable. Elle adore les challenges comme Profusion et nous nous sommes retrouvés à collaborer sur un morceau où rock et chant classique se mêlent. Cela reflète notre façon assez éclectique de fabriquer un album.
Jean-Christophe : Il y a des rumeurs au sujet d’un contrat entre vous et et label allemand Progressive Promotion Records. Les structures pour le prog n’existent pas en Italie pour que vous choisissiez PPR pour promouvoir votre musique dans le monde ?
Profusion : Il y a peu de labels pour notre musique en Italie. Le terme progressif en Italie est uniquement utilisé pour le rock prog italien qui est un peu élitiste. C’est la raison pour laquelle nous devons aller à l’étranger. Rien n’est signé avec Oliver Wenzler, le patron de PPR. C’est une très chouette personne et nous avons beaucoup apprécié qu’il nous donne de la visibilité au PPR Festival. Il semble intéressé par notre musique et, de notre côté, nous faisons de notre mieux pour composer un grand nouvel album. Nous espérons qu’il ne changera pas d’avis en route !! Hello OLI !!! :)
Jean-Christophe : Comment décririez-vous la musique de Profusion ? Vous l’appelez musique éclectique, qu’est-ce que cela signifie ?
Profusion : Oui, nous aimons nous considérer comme de la musique éclectique ou un groupe de rock éclectique. La musique éclectique nous donne la possibilité de nous libérer des frontières, d’user sur un seul titre d’influences classiques, jazz, métal, folk etc. Il y a toujours eu dans le rock progressif une tendance tendance appelée prog éclectique, de nombreux groupes possèdent cette étiquette : King Crimson, Van Der Graaf Generator, Gentle Giant, etc., mais nous ne pensons pas appartenir à cette mouvance. Nous pourrions dire que nous suivons une “profusion de musiques”.
Jean-Christophe : Il y a de nombreuses influences dans votre musique : classique, métal, folk, rock… Pouvez-vous nous dire comment vous travaillez au cours de l’écriture d’un album ? De quels horizons proviennent les idées ?
Profusion : Notre mécanisme d’écriture est très simple. Généralement nous commençons avec une idée rythmique ou mélodique (au piano habituellement). Nous construisons un premier arrangement avec d’autres instruments pour compléter l’ensemble. Après ça, nous écoutons le résultat et, si ça sonne bien à nos oreilles, nous posons les voix pour mieux mettre en place le reste. Nous ne commençons pas l’enregistrement avec une idée préconçue. Les derniers réglages fins sont faits pendant les enregistrements en studio.
Pourquoi tant de genres ? Sans doute parce que chacun d’entre nous a un passé différent, vraiment différent. Tout ce que nous désirons, quand nous composons, c’est de faire quelque chose de beau avec les goûts que nous avons en commun.
Jean-Christophe : J’ai eu la chance de vous voir deux fois sur scène, une fois à Prog Sud en 2013 et une au PPR FestivaI en 2014. Mais je n’ai pas l’impression que vous jouiez sur beaucoup de scènes, pas de temps pour cela, pas de propositions ?
Profusion : Oui, nous n’avons pas beaucoup de dates. Nous restons un groupe assez méconnu et nous n’avons guère d’opportunités de jouer en Italie. Particulièrement en Toscane, notre région, où les concerts progressifs sont rares. C’est pour cela que nos seules occasions de jouer sont à l’étranger et nous sommes très heureux d’y participer :)
Jean-Christophe : La culture italienne est très présente dans votre musique, mais la plupart du temps, les paroles sont en anglais. Pourquoi, comme tant d’autres groupes, avez-vous choisi cette langue pour écrire vos textes ? Pensez-vous que ce soit la meilleur manière de faire connaître votre musique de part le monde ?
Profusion : Oui, absolument. Nous pensons que l’anglais est la langue la plus appropriée pour nous aider à partager notre musique dans le monde. Après tout, les Italiens ne s’intéressent guère à notre musique et l’anglais colle également bien avec notre son.
Jean-Christophe : One Piece Puzzle, votre tout premier, autoproduit, est aujourd’hui introuvable en CD, a-t-on une chance de voir une réédition un jour ?
Profusion : Pour être sincère, One Piece Puzzle, a été produit par nous (environ 300 copies) et nous ne pensons pas faire une nouvelle édition. Il date un peu. Notre groupe a vraiment évolué depuis cette époque et nos moyens sont limités. Nous n’excluons pas l’idée d’une future réédition. Ce serait chouette de l’enregistrer à nouveau.
Jean-Christophe : Pour finir, après la sortie de Phersu, viendrez-vous jouer en live pour faire la promotion de l’album, une chance de vous entendre en France ou pas loin, l’Allemagne n’est pas loin pour moi 8-)
Profusion : Nous n’avons pas encore totalement planifié la tournée pour l’instant. Nous serions très heureux de revenir en France. Nous avons trouvé que le public français de Prog Sud était un des meilleurs de notre carrière. Peut-être que certains de nos amis français pourraient nous aider à revenir bientôt. Nous resterons en contact, au moins pour boire une bière ensemble ;-)
Jean-Christophe : Merci pour votre temps et la musique..
Profusion : Merci beaucoup JC ! Ce fut un plaisir pour nous ! :)
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Rédigé par Jean-Christophe le 13/01/2015