Guillaume : Bonjour Jem Godfrey. Merci de prendre un peu de temps pour nous présenter ton nouvel album.
Guillaume : Peux-tu nous dire de quoi parle l'album ?
Jem : L'album parle d'une personne qui est sur son lit de mort et qui fait la rétrospective de sa vie, une vie à priori très banale. Mais après y avoir réfléchi, elle réalise que juste le fait d'avoir eu une vie longue et saine est déjà un don. Elle est donc finalement remplie de joie et de gratitude parce qu'en premier lieu elle a pu rester en vie juste pour cette simple raison. C'est un beau message d'espoir envers le départ inévitable d'un être cher, et sur le fait que nous devrions accepter la mort plutôt que de prétendre que cela n'arrivera jamais, ou seulement aux autres. Je pense que cette façon de voir les choses participerait à des nations plus heureuses et moins de guerre en général.
Guillaume : Huit années séparent ‘Falling satellites’ de votre dernier album, ‘Experiments In Mass Appeal’. Pourquoi ?
Jem : Elever et s'occuper d'une famille prend beaucoup plus de temps que je n'ai pu imaginer dans un premier temps. Je montais aussi en parallèle trois projets musicaux afin d'assurer financièrement mon futur. En tant que projet qui procure beaucoup de plaisir, Frost* fait perdre plus d'argent qu'il n'en rapporte.
Guillaume : On ressent un gros travail tant sur la structure ainsi que sur les sons employés.
Comment avez-vous procédé pour la composition de cet album ? Un travail collectif ou personnel ?
Jem : C'est un travail majoritairement personnel. J'ai cependant coécrit “Heartstrings” et “Signs” avec John Mitchell et je pense que le résultat s'est révélé très bon. J'espère que nous réitérerons cette collaboration encore plus dans le futur.
Guillaume : Falling satellites balance entre instrumental et électronique. Comment avez vous trouvé cet équilibre, et comment les musiciens se sont adaptés ?
Jem : J'ai juste composé comme je le voulais, comme je le sentais. J'adore la musique électronique et je voulais l'incorporer dans notre ligne musicale. Je ne suis pas trop fan de la guitare métal, ce dont un grand nombre de groupes de rock progressif moderne semble incorporer aujourd'hui. Quant à la voix furieuse et agressive, pleine de rage…. je ne trouve pas cela très exaltant. En tant que groupe nous sommes désireux de rejeter ce qui est à la mode dans le prog, c'est ce qui nous intéresse et fait le ciment de l'aventure *Frost. Nous aimons regarder ce que font les autres, et essayons de faire l'exact opposé.
Guillaume : Certains membres jouent dans d'autres formations. Est-ce que ça a été un frein à la création de cet album ?
Jem : Pas du tout. Toutes les personnes qui sont dans ce projet y adhèrent volontairement, moi inclus. A partir de là, tout coule de source.
Guillaume : Qu'est ce qui vous a donné l'idée d'ajouter le Chapman Railboard dans vos compositions ?
Jem : Je voulais avoir à ma disposition une large palette de sons pour composer. J'ai toujours été fasciné par le concept du 'Stick'. La plupart des musiciens prog s'en servent comme d'une basse, et les autres s'en servent plus en tant qu'instrument principal de truc ambiant. Personne ne semble vouloir amplifier ce son et exploiter toutes les possibilités du stick. King Crimson m'a influencé pour l'utiliser de plus en plus en tant qu'instrument principal. Premièrement c'est un excellent arpégiateur. Utilisé avec des maillets en caoutchouc ou avec un EBow (NDLR: archet électronique), il produit aussi un son excellent, mais ne le dites à personne. J'espère que ce sera ma contribution à l'histoire de cet instrument. Tony Levin et Nick Beggs jouent très très bien du Stick, j'essaie aussi et je casse les codes avec le mien, bien sûr toujours en conformité avec la troisième loi de Newton.
Guillaume : Qu'est ce qui le fait encore mieux qu'une guitare ?
Jem : 10 cordes bien évidemment !
Guillaume : Une tournée est prévue j'imagine... Aurons-nous le plaisir de vous voir en France bientôt ?
Jem : Nous y travaillons. L'année 2016 sera dévolue au Royaume Uni. 2017 nous verra débarquer en Europe et, je l'espère, au Japon, Amérique du Sud et enfin en Amérique du Nord. Nous sommes prêts pour tous ces pays, nous attendons juste des occasions pour y aller.
Guillaume : Le mot de la fin ?
Jem : Pamphlet.
Guillaume : Merci beaucoup.
Jem : Merci à vous !
Rédigé par Guillaume le 10/05/2016