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Interview de Persefone à Substage le 15/05/2018
Interview avec Carlos, Miguel et Sergi de Persefone lors de leur concert à Substage le 4 avril 2018.



Jean-Christophe : Bonjour, comment allez-vous ?

Persefone : Très bien, génial, relax, clean…

Persefone

Jean-Christophe : Substage est votre sixième date de la tournée. Comment ça se passe ?

Persefone : Carlos - La tournée se passe bien, plein de personnes se rendent aux concerts, c’est magnifique !
Nous tournons avec deux autres groupes, Defecto du Danemark et Oddland de Finlande. Ce sont des personnes détendues et très pro. Tu sais, nous devons passer pas mal de temps ensemble dans le bus et c’est important de bien cohabiter.
Cela fait six jours que nous sommes ensemble, six jours agréables, donc c’est super.

Jean-Christophe : Pas trop fatigués ?

Persefone : Carlos - C’est mieux que d’être chez nous à bosser huit heures par jour (rires).
Sergi - Je pense que nous sommes plus relax en tournée qu’à la maison, nous pouvons dormir plus.
Miguel - A la maison, nous devons jongler entre le travail avec les répétitions, la famille et à la fin de la journée c’est comme si nous avions bossé treize heures.
En tournée, nous sommes relax.
Sergi - Juste la musique.
Carlos - Oui, nous pouvons rester concentrés sur une seule chose.

Jean-Christophe : Comment décririez-vous votre musique ? Metal, prog, heavy ?

Persefone : Carlos - Nous aimons à penser que nous appartenons à la musique en général, pas juste au metal. Chacun d’entre nous a différentes affinités de l’électro à la musique classique, BO, jazz, fusion, metal, ce qui semble être de la musique. Nous pouvons piocher dans une très large palette de techniques et d’instruments. C’est pour ça que nous avons le growl de Marc pour nous exprimer de manière agressive et le chant doux de Miguel. C’est juste une manière d’exprimer nos idées, nos sensations, pas seulement une manière de voir la musique, c’est également la façon dont nous vivons.
Je pense que c’est une perte de temps que de vouloir classer notre musique. C’est juste de la musique.

Jean-Christophe : Quelles sont vos principales influences ?

Persefone : Sergi - Ce n’est pas la musique, il y a la musique mais également les jeux vidéo, les livres, les films.
Miguel - Nous nous inspirons de tout ce qui nous entoure, comme une idée dans un film. Pendant la période où nous travaillons sur un album, nous avons tendance à écouter de nouvelles musiques, lire des bouquins et nous mettons en commun tout ça pour composer. L’objectif n’est pas de copier tel ou tel artiste pour faire un nouvel album.
Carlos - Bien entendu, il y a des groupes qui nous ont plus inspiré que d’autres comme Metallica, Iron Maiden, Dream Theater ou Symphony X pour ne citer que ceux-ci.

Jean-Christophe : Vous venez juste de sortir un EP, est-ce qu’il s’agit d’ancien matériel studio ou de nouvelles compositions ?

Persefone : Sergi - C’est un nouveau titre. Nous tournions au Japon fin 2016, nous étions à l’aéroport quand nous nous sommes dit que c’était le moment pour écrire quelque chose, nous étions inspirés par le voyage, le fait d’être ensemble. Au même moment Tim Charles (Ne Obliviscaris) nous a contactés pour que nous fassions quelque chose ensemble. Il chante et joue du violon sur ‘In Lak’Ech’, un morceau écrit en deux ou trois jours à notre retour en Andorre.

Jean-Christophe : Athma, votre précédent album, était très progressif et mélodique, ‘In lak’Ech’ est plus…

Persefone : Miguel - Direct, frontal ? (rires)
Carlos - Très progressif également avec le riff principal (Carlos joue de la guitare). Oui le chant est très puissant. Marc a fait une perf fabuleuse en studio avec sa voix, sans doute une des plus belles.

Jean-Christophe : Les gens qui aiment Athma ne risquent-t-ils pas d’être déstabilisés ?

Persefone : Carlos - Jusque là les fans apprécient cette collaboration avec Tim. Les fans de la première époque savent que nous essayerons toujours de nouvelles choses. Les nouveaux peuvent attendre de nous de la musique très travaillée, avec de la passion, de l’amour et un grand souci du détail dans ce que nous faisons.
Sergi - Nous sommes beaucoup contactés pour savoir si l’EP sera en édition vinyle lors de la tournée, c’est bon signe.


Persefone

Jean-Christophe : J’ai cherché sur Internet la signification de ‘In Lak’Ech’, quelque chose en rapport avec les Incas, c’est bien ça ?

Persefone : Carlos - Oui, c’est une expression très ancienne qui signifie : “Tu es un autre moi; si tu me fais du mal, tu te fais du mal à toi-même; si tu me respectes, tu te respectes.”. Voilà la signification, c’est également une manière de saluer les gens.
Quand nous avons composé Shin-Ken (2009), un album basé sur la culture japonaise, nous avons eu une “révélation”: “Essayons de faire plus que de la musique, essayons d’écrire quelque chose qui possède un sens”.
Nous nous impliquons réellement dans les paroles que nous écrivons.
‘In Lak’Ech’ parle d’une idée à laquelle nous croyons, nous sommes un, connectés. Si tu veux aller mieux, commence par mieux traiter les personnes qui t’entourent.
Et si tu choisis un mot que personne ne connaît, les gens vont chercher et plonger dans le concept au lieu de n’écouter que la musique. Et ça marche : à Munich, le public reprenait en choeur nos textes, c’est plutôt cool.

Jean-Christophe : Votre EP sonne plus fort et plus puissant, est-ce que votre musique prend cette direction ?

Persefone : Sergi - Je crois qu’il n’y a pas de direction en fait.
Miguel - Cela dépendra totalement de ce qui nous inspirera au moment où nous composerons.
Carlos - Lorsque nous écrivons, nous sommes vraiment attentifs à tout ce qui se passe autour de nous pour essayer de trouver quelque chose qui nous connecte jusqu’à l’étincelle. Nous essayons de rester ouverts à tout. Notre musique est très influencée par ce que nous vivons dans nos existences, elle dépend de tout ça, donc nous verrons.

Jean-Christophe : Question dangereuse. Andorre est un tout petit endroit. Pour le français, c’est le paradis pour les cigarettes et l’alcool (rires). Est-ce que c’est difficile de se faire un nom à la frontière de l’Espagne et de la France ?

Persefone : Carlos - Tu veux une réponse honnête ? Nous avons travaillé sur ce projet depuis très longtemps, quinze années aujourd’hui, nous avons sorti cinq albums. Quand nous avons sorti le premier, nous avons essayé de contacter les labels et chercher à sortir d’Andorre pour avoir une meilleure visibilité.
Il y a quelques années les labels nous répondaient, “Vous êtes comme les espagnols”, ce qui signifiait dans leur bouche que nous faisions du travail de mauvaise qualité.
Sergi - C’était la même chose en France pour Gojira à leurs débuts avant qu’ils ne tournent avec de grands groupes. Même chose pour Dagoba, Klone ou Adagio...
Carlos - C’est très différent maintenant. D’une certaine manière, venir d’Andorre est cool aujourd’hui.
Sergi - Oui exotique.
Miguel - Est-ce que ce fut difficile ? Je dois dire que oui pour être tout à fait honnête. Mais nous n’étions pas prêts, nous apprenions, donc je peux comprendre pourquoi les labels ne nous ont pas donné notre chance à l’époque. Aujourd’hui, certains d’entre eux nous approchent avec des propositions.

Jean-Christophe : D’autres projets à venir ?

Persefone : Carlos - Après cette tournée, nous préparerons les festivals, le Waken pour la première fois. Nous jouerons également au Be Prog Festival avec Sons of Apollo ce qui est plutôt cool car nous sommes des fans de chacun d’entre eux.
Sergi - Nous jouerons aussi à Toulouse au Very prog Festival.

Jean-Christophe : Merci à vous et bonne continuation pour la tournée.

Persefone : Merci beaucoup (en français)

Persefone

Rédigé par Jean-Christophe le 15/05/2018