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Live report du 01/08/2014 - Concert Lady Fuel Déco B’Art Bort-les-Orgues
Concert Lady Fuel
Déco B’Art, Bort-les-Orgues (19), samedi 1er août 2014

Lady Fuel
Allier (03), France, 2010



Lady Fuel :
Steph LaMante : chant, percussions
Charly E. Foucault : batterie
Romain Piroux : guitare, chant
Jean-Roch de Lima : basse, chant

Discographie :
Insectization, autoproduction, 2010
Pleasure Room, autoproduction, 2012



Pour inaugurer mes chroniques de concerts, rien de mieux que de commencer par Lady Fuel.
Oh, je sais, cela n’a que de lointaines accointances avec le progressif (quoique ?), mais d’abord, c’est français (même si la Lady chante en anglais) et puis je connais Steph depuis un bon bout de temps (elle m’a même succédé au micro dans un groupe clermontois de reprises purpleiennes…).
Lady Fuel, je les ai finalement découverts il y a peu, et j’ai tellement accroché que j’ai accompagné leur récente tournée britannique via facebook (d’ailleurs, il faut remercier l’équipe qui les suit et qui a fait un travail magnifique sur ce Pleasure UK Tour).



Nos Bougnats (le groupe est basé dans l’Allier), ce ne sont plus des perdreaux de l’année. Chacun d’entre eux a une solide expérience musicale, notamment de la scène, et il faut croire que plus rien ne leur fait peur (on sent vite leur côté pro et organisé, mais aussi la sympathie qu’ils dégagent et une très grande complicité entre eux). Car après avoir écumé pas mal de bars, de salles (en ouverture de la légende Little Bob récemment) et de scènes en plein air (plusieurs fois au Bol d’Or par exemple), nos 4 Bourbonnais ont vécu, il y a peu, leur première tournée chez les sujets de sa Gracieuse Majesté, aux spécialités culinaires douteuses, mais vrais amateurs de rock et de la bière censée l’accompagner de manière rituelle en quantité déraisonnable - et pas forcément connus pour accepter comme ça des Froggies chantant dans la langue de Shakespeare.



Le Pleasure Room Tour, rôdé dans les pubs et salles anglais, voyait sa dernière date en Corrèze, pas si loin pour moi, alors bon, cela faisait moult raisons d’y aller, boudiou.
Bon, parlons d’abord du contexte. La Corrèze est un pays étrange : elle produit, on ne sait pourquoi des présidents de la République et elle est peuplée d’une population sympathique mais aux mœurs parfois étranges. Ainsi, si l’accueil du proprio du bar (bravo, Nicolas, pour la programmation intense) est de qualité, la configuration du lieu fait que, l’été (oui, il y a un été en Corrèze et il est magnifique !), les gens venus au concert s’agglutinent dehors et passent au milieu des musiciens, que les musiciens sont dirigés vers l’intérieur, et tournent ainsi le dos à la majeure partie du public ! Pas de quoi affoler les Lady Fuel qui s’adaptent très bien à la situation, en rigolent, font des blaguent au gens qui leur passent devant entre pieds de micro, ampli, racks d’effets et câbles… Votre serviteur et ses compagnons de fortune, eux, sont aux premières loges et peuvent ainsi profiter tout à loisir du son et de l’ensemble du spectacle (à l’intérieur, comme à l’extérieur d’ailleurs).



Et bon sang, Lady Fuel est un putain de groupe de rock avec son univers bien à lui : ça joue carré, le show est rodé, les effets (tenues, chapeau, lunettes, cymbales) très visuels ; Boc assure à la console, donnant une profondeur des plus réussies au son d’la gang. La musique est énergique avec une section rythmique renouvelée (Jean-Roch a intégré le groupe après l’enregistrement de Pleasure Room) qui assure parfaitement, permettant à Romain de s’exprimer de plus en plus (lui qui est un pur guitariste rythmique à l’origine) et à Steph… de faire du Steph, c’est-à-dire de vous surprendre par sa voix profonde et relativement grave (même si elle n’oublie pas quelques montées très maîtrisées), la qualité de son anglais (bon les origines aident un peu), et un jeu de scène parfaitement travaillé. Steph LaMante aurait voulu être chanteur, mais elle se sert de ce complexe pour envoyer comme bien des garçons aimeraient le faire ! Et ses acolytes de jouer dans la même cour et de prétendre, s’ils amorcent comme il faut le virage du troisième album, à une extension internationale de leurs prouesses.



Il faut dire que leur originalité tire d’un travail collectif fusionnant bien des influences, que l’on groupera, pour en mesurer l’empan, sous les bannières scintillantes de Led Zeppelin, Deep Purple, Pink Floyd, Metallica et Red Hot Chili Peppers (mais là, je fais court, sinon ils vont se chamailler et on va y passer la nuit) !
Vous l’aurez compris, avec ça, on a droit à deux sets d’une intensité à faire pâlir quelques stars bien établies. Imaginez un groupe qui vient finir une bonne dose de concerts dans un petit coin de Corrèze et qui joue comme s’il était au POPB (ce que je leur souhaite bientôt) ! Une bonne partie des deux albums sont envoyés comme si on allait tous mourir le lendemain (informations prises, tout le monde est rentré vivant, nous à 5 h du mat’ à Périgueux !)… J’ai même eu droit à la dédicace de "Plumber Smile" (morceau du prochain album, je vais vous en toucher deux mots) , une de mes préférées avec "Pleasure Room" (Très RHCP), "Naive" (un Jo Lemaire+Flouze sous acide), "Really True" (Metallica croisant Nina Hagen, à laquelle Steph pique quelques vocalises), "Philo Eater" (qui sent son Paul Rodgers), "Your Empire" (et son intro à la "Won’t Get Fooled Again" des Who), "Insectization" (et ses références à Kafka, les textes de Steph sont, entre parenthèses, plus qu’intéressants)…



Lady Fuel a concocté une nouvelle vidéo que nous partageons illico (c’est vrai, c’est sorti le 6 septembre : “Really True”, réalisé par Frank Pizon), prépare un troisième album (enregistré fin octobre près de chez moi au Sphere Studio – donc vous aurez peut-être droit aussi à un petit reportage sur le studio -, et dont on peut penser que le mastering sera à la hauteur de leurs performances sur scène, les premiers morceaux entendus laissant entrevoir quelque chose d’encore meilleur que sur les deux premiers opus). Sinon, désormais signés par le label LGSR, les Lady Fuel devraient sortir leur galette au titre encore secret début 2015, que quelques surprises scéniques se préparent pour la promo, et qu’en attendant (attendez, je respire un peu) vous pouvez les voir le vendredi 3 octobre à La Puce à l’Oreille (Riom, 63) en première partie de Deborah Bonham (oui, oui, la sœur de John et donc la tatie de Jason)…
Vous l’aurez compris, un groupe à suivre, parce qu’ils sont de chez nous, qu’ils font de la bonne musique, qu’ils sont tous plus que charmants, et parce qu’il faut bien que Romain finisse par se mettre à poil sur scène et qu’il arrête les Donuts : D’oh !

Rédigé par : Henri