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Live report du 06/12/2016 - Brieg Guerveno au Show Case à Pau
Tout a commencé par une forte excitation lors de l’annonce de la venue de Brieg Guerveno au Show Case de Pau. Il faut dire que ce groupe de métal progressif chanté en breton a fait l’unanimité à la rédaction de Néoprog lors de la sortie de leur dernier opus Valgori. Une galette (bretonne !) à la fois exigeante et savoureuse par la richesse des compositions, la maîtrise instrumentale et toute la passion qui s’en dégage.
Placé sous les meilleurs hospices (euh, pas ceux de Beaune mais de Jurançon !), cette soirée était organisée par l’association GeneZia en partenariat avec le Show Case. Ce fut l’occasion de faire de précieuses rencontres avec Valérie et Dominique Bordas ainsi que Pierre Briand de GeneZia, infatigables faiseurs de miracles au grand cœur, et Eric Delamare, l’homme au plus de 1200 concerts au Show Case et dont l’accueil et la sympathie feraient pâlir d’envie les réceptions des grands palaces !
Invité au soundcheck (merci Dom), j’ai assisté à la mise en place du groupe, Brieg Guerveno guitare et chant, Eric Cervera guitare, Joachim blanchet batterie et Xavier Soulabail basse et chant. Sous la baguette de Yan Soulabail au mixage, le meilleur compromis musique et acoustique de la salle est trouvé ; le rendu final, contraintes obligent, passera par l’atténuation des passages atmosphériques et moins de relief en général sur la palette des aigus. Si c’est toujours frustrant pour les musiciens, ce mix va en effet se révéler un monstre de puissance sur scène.
Fin du soundcheck, le repas pris en commun me permettra de faire connaissance avec le groupe ; que dire si ce n’est merci pour la qualité des échanges, votre disponibilité et simplicité. Yan m’apportera des précisions sur le mixage de « Valgori » et le choix d’une tonalité claire valorisant le talent de chaque instrumentiste; en complément, adepte du son King Crimson, il me fait remarquer les gimmicks sur « Valgori » inspirés de « Red ». Pendant ce temps, Eric, le dernier à avoir rejoint le groupe, s’est isolé pour répéter ses partitions ; une tension positive, signe du respect dévolu au public.

Brieg Guerveno au Show Case

Le concert va bientôt commencer, j’en profite pour lier connaissance avec Ehouarn, régisseur et préposé au merchandising, à la bonne humeur lumineuse (dans l’obscurité de son stand !). L’occasion d’acquérir l’album « ar bed kloz » que le groupe dédicacera à Néoprog, trugarez (merci).
Une trentaine de personnes compose le public ce soir, quelque peu décevant pour tous les acteurs de la soirée au vu des efforts de communication et d’affichages déployés par GeneZia, Dom et tous les bénévoles ; les absents ont eu tort car le groupe, lui, a décidé de faire LE super concert.

Brieg Guerveno au Show Case

En première partie, Brieg Gueveno tire à boulets rouges avec des titres de « ar bed kloz » ; le son s’avère plus heavy et dense que l’original mais putain que ça le fait ! L’assise rythmique est infernale mais laisse libre cours à l’émotion palpable du chant de Brieg bien secondé par Xavier.

Brieg Guerveno au Show Case

Après une courte pause houblonesque, la deuxième partie est consacrée majoritairement à l’album « Valgori », un grand moment attendu avec ferveur et dont la version du jour nous laissera admiratifs. Les rappels qui ont suivi ont envoyé le pâté (du Henaff certainement) avec des musiciens complètement libérés laissant libre cours à toute leur énergie. Un set de plus d’une heure quarante absolument captivant ! Bien plus tard, dans la nuit paloise, l’écho de ce concert m’a délicieusement hanté l’esprit, que du bonheur, quoi !
J’aurais pu terminer là cette chronique d’une étoile filante bretonne en terre béarnaise, mais ce serait faire bien peu de cas de l’importance de ce groupe dans le paysage musical. Oyez braves gens, Brieg Guerveno joue dans la catégorie des grands avec une entité personnelle affirmée ; l’album « Valgori » est un joyau, une des meilleures sorties de 2016. Nous n’en sommes plus au stade de la reconnaissance concernant ce groupe, qui mérite amplement d’exploser les limites étriquées de notre microcosme musical, mais dans l’urgence de les voir se produire dans les meilleures conditions possibles pour le plaisir de tous, le leur et …. le nôtre !

Trugarez et kenavo !

Rédigé par : François