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Live report du 21/04/2017 - Artrock Festival V jour 1
Me voici donc rendu à Reichenbach pour la seconde année consécutive au Artrock Festival V. Uwe Treitinger, l'organisateur en chef, a haussé d'un cran - s'il en était besoin - l'affiche de cette cinquième édition qui s'est déroulée cette fois sur trois jours, contrairement à la précédente édition qui nous avait déjà ravi les oreilles sur deux jours consécutifs.
Au menu: Sylvan, Mystery, Stern Combo Meissen, Blind Ego, Omega, Pain Of Salvation, Uli Jon Roth, et bien d'autres encore, pour un total de dix-huit concerts tous aussi différents les uns que les autres. Et de nouveau l'occasion pour moi de voir en live de nouveaux groupes et artistes.

Uwe Treitinger Artrock V
Uwe Treitinger aux commandes du Artrock Festival

Vendredi 31 Mars

Cette fois, contrairement au live report de la précédente édition, vous n'aurez pas de compte-rendu trop détaillé: appareil photo en bandoulière, entre prise de photos, prise de notes et écoute de la musique il a été assez difficile de tout faire à la fois. Vous aurez ici les temps forts de ce festival, émaillés de quelques réflexions et ressentis de ces trois jours passionnants et aussi fatigants. Quand on aime on ne compte pas, c'est bien connu, et puis on aura tout le temps de se reposer après la mort, autant en profiter. Couché à 1h30 du matin après avoir vu la prestation de Haken à la Laiterie, je suis arrivé après 500 km de route, complètement explosé, par une belle et chaude après-midi ensoleillée de printemps pour le coup d'envoi de ces trois jours. Et quel coup d'envoi !

Après que Uwe ait donné rapidement le go de ce festival (on sent que le monsieur n'aime pas particulièrement être sur le devant de la scène et trop se montrer), Stern Combo Meissen, associé à l'orchestre symphonique de Leipzig et le Wilandes Chor (chorale basée près de Dresde), revisitent les tableaux d'une exposition de Moussorgski. SCM avait déjà effectué l'an dernier une belle prestation devant une salle comble. C'est un superbe mix de classique et de rock que nous sert le plateau vocalo-classico-rock. L'alternance des interventions orchestrales et rock est vraiment top, les fulgurances vocales de Manuel donnent toujours autant de frissons, la scène coite et attentive, complète tournée vers le solo de batterie de Frank, était aussi un moment fort. Frank, le batteur, en a aussi profité pour délirer sur un rythme de banane maracas, une vague histoire "auf dem Marktplatz"; j'avoue que mon allemand m'a fait un peu défaut sur ce coup-là. Nous aurons surtout droit à deux soli jazzy endiablés visiblement non prévus dans le concert, énergiques et pleins de fougue du chef d'orchestre Stephan König qui a vraiment pris son pied sur le clavier de Manuel. Une belle ode à la musique et au chant. Quoi de plus beau de voir une violoniste jupe fendue taper du pied et hocher de la tête lors des séquences rock ? J'adore ces hybridations et ces rapprochements. C'est lors d'événements de ce type, mariant classique et moins classique, que l'on se rend compte de l'universalité de la musique. Un art qui réunit tout le monde. L'ovation est bien sûr totale à la fin de ce premier concert.

SCM Artrock V
Le stand up de Frank avec la banane en guest star

Le Wilandes Chor a gratifié de plus le public présent dans le patio de chants gospel, le temps que la scène soit débarrassée et réaménagée pour Blind Ego, dont Michael le batteur connaîtra quelques sueurs froides, le temps de changer deux fois le câble principal de l'alimentation du plateau de batterie.

Le nom du groupe affiché sur une toile tendue en fond de scène, la prestation des allemands de Blind Ego, groupe de Kalle Wallner, a fait la part belle à leur dernier album Liquid. Les quatre compères s'éclatent, prennent vraiment leur pied à jouer ensemble pendant que, encore en quête de repères, et deux allumettes tenant mes paupières ouvertes, je crée du gloubiboulga en guise de photos. C'est la patte des pros, plus besoin de réglages - dont j'ai tout oublié depuis la dernière fois -, pas besoin de lunettes, tout est fait en improvisation totale. L'annonce du dernier titre fait déjà grincer des dents dans la salle, pas pour Sebastian, aussi bassiste de Sylvan qui s'en amuse et chauffe ses potes à grands renforts de sourires et de hochements de tête signifiant "Non pas pour moi les gars je vais encore en profiter". Depuis le début, Yogi Lang est là, donnant un coup de main à son pote de RPWL, aidant à la fois lors du montage/démontage de la scène et aux commandes à la régie.

Blind Ego Artrock V

Sylvan aura donc droit à la tranche horaire suivante. Le set du groupe allemand sera comme à l'accoutumée largement moins remuant que ses prédécesseurs, le jeu de scène de Marco étant beaucoup plus intériorisé. La fanbase de Sylvan, qui doit sûrement faire tous les déplacements du groupe, et que Marco est venu saluer, est tout aux pieds du chanteur, et distribuera dans la foule ces longs sticks fluos qui coloreront la fosse de leur éclats rose, bleu, jaune, vert. Sylvan terminera avec ‘Artifical Paradise’ en rappel.
Le temps que Karnataka, dernier groupe de la soirée, fasse ses réglages, j'en profite pour me faire connaître de Iris, qui avait fourni quelques photos du Live Report précédent. Oliver, le boss de PPR, en profite aussi pour me dire toute l'admiration qu'il a pour Sylvan et du bien qu'il pense de ses compatriotes.

Sylvan Artrock V
Matthias Harder

La soirée finira donc avec la touche anglaise de Karnataka et sa chanteuse Hayley Griffiths à la chevelure d'un roux flamboyant. Bustier noir en satin, jupe argentée, cuissardes noires à talon, débordante d'énergie sur scène, la chanteuse sexy concentre la majorité des regards de l'audience qui; il faut bien le dire, avec l'heure tardive, s'est un peu clairsemée après le set de Sylvan. Hayley aimante les regards et électrise la salle avec son jeu de scène, jouant et communiquant souvent en duo avec ses copains de scène, changeant au passage de tenue au milieu du set. Une nouvelle occasion de découvrir la musique de ce groupe dont la voix, le glamour et l'énergie de la chanteuse donnent la carte d'identité de ce groupe. Cagri le claviériste finira même le dernier titre en maintenant son Korg d'une main à la quasi verticale, la seconde main courant sur les touches du clavier ! La prestation vivifiante de Karnataka est encore une fois pour moi l'occasion de découvrir la musique des anglais.

Karnataka Artrock V
Hayley Griffiths

Cette première journée a pris fin samedi à 2h30 du matin, j'ai utilisé trois boîtes d'allumettes pour les yeux. Ca pique légèrement, il est plus que temps d'aller se coucher. J'ai heureusement une chambre à dix minutes à pied de la Neuberinhaus.

Rédigé par : Laurent