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Live report du 12/01/2019 - Skahinall au Grillen
Samedi 12 janvier, le groupe Skahinall organisait la release party de son album West In Hell.

Pour l’occasion, ils avaient mis les petits plats dans les grands : quatre groupes à l’affiche, du stoner au metal, une grande salle de concert, le Grillen à Colmar, un accueil VIP pour la presse et une mise en scène spectaculaire pour jouer en live les aventures du gardien des limbes.

19h - J’arrive au Grillen sous les flocons de neige, pour profiter au chaud, d’un spa au champagne en dégustant du caviar avec les filles et quelques membres du groupe, promotion oblige. C’est l’occasion de rencontrer Cyril et Adrien que nous avions interviewé fin novembre avant d’investir la salle du Grillen où je n’étais pas allé depuis Solstafir en 2014.

Aneuryms

20h - Le premier groupe de la soirée se nomme Aneurysm, un quatuor local qui joue en live la discographie de Nirvana. Je ne suis pas fan de grunge, je ne voue pas non plus un culte au disparu Kurt Cobain, et surtout je ne connais que deux tubes du groupe, alors je ne vais pas trop m’étendre. Cependant, Aneurysm fait le job, même plutôt bien, donc n’hésitez pas à aller les écouter à l’occasion.

Coldstone

21h - C’est le trio heavy rock de Coldstone qui prend la relève. Là, franchement, il s’agit de la bonne surprise de la soirée. Basse, guitare et batterie envoient du bois avec un son soigné et beaucoup d’énergie. Si, une fois encore, ce n’est pas la musique que j’écoute d’ordinaire, très vite je me déboite les cervicales en vivant leur set de très bon niveau. Leur prestation donne vraiment envie de retourner les revoir.

Syr Daria

22h - Syr Daria monte sur scène. Cinq tatoués métalleux sans grande nuance se lancent dans un show agité mené par Will, leur chanteur crieur au growl clair. Ca cogne, ça tape, ça gueule et clairement ça n’est pas du tout ma came, tout particulièrement leur humour d’un goût douteux. Le public présent, assez nombreux au demeurant - environ 150 personnes tout de même -, semble avoir apprécié leur prestation musclée. Il faut que j’avoue, à mon corps défendant que, sur scène, les gars savent occuper l’espace. Et puis, tous les goûts sont dans la nature, je ne suis qu’un proghead après tout.

Skahinall

23h - La tête d’affiche est enfin devant nous. Sur l’écran, derrière Geoffrey, le batteur, trône une photo de ville de Far West avec ses maisons en bois, sa poussière et une grange dont l’enseigne peinte en jaune est “West in Hell”. Près de la batterie sont posées une selle de cheval, une roue de chariot, et sur la scène sont disposées des lampes tempête et des caisses de dynamite. Le décor est planté. Les musiciens, en costume de cow boys peuvent prendre place et se lancer dans la narration des aventures de Skah.

Skahinall

Etant donné la complexité du premier album de Skahinall et la jeunesse du groupe, j’éprouvais quelques appréhensions quant au rendu live de leurs morceaux. Homme de peu de foi… Le groupe de Mulhouse est juste éblouissant, livrant un set irréprochable, énergique, dynamique, qui sublime l’album studio. Le résultat, tant sonore que visuel, est réussi. Les éclairages soignés mettent en valeur les atmosphères des dix titres joués et le son du Grillen est à la hauteur de mes espérances.

Skahinall

L’inquiétant Skah fait quelques apparitions remarquées pendant le concert, d’abord masqué, coiffé d’un chapeau de cow boy, puis tête nue, arborant son affreuse balafre, et revient, une dernière fois pendant le morceau ‘Skah’s Limbo’, faire le signe de la bête avec sa main droite habillée d’un gant de cuir noir,. Skah est de retour en enfer.

Skahinall

Skahinall réussit le pari risqué de raconter en images et en musique cette histoire, de raconter tout en jouant un metal prog de très bon niveau. Une superbe performance live avec deux petits bémols au tableau cependant : le set était franchement trop court (comment ça vous n’avez qu’un seul album à jouer ?) et Adrien, le chanteur, devrait économiser ses cordes vocales à l’avenir s’il veut tenir les deux heures, lorsque le groupe jouera la seconde réincarnation de Skah, qui aura lieu dans une toute autre époque et un tout autre pays (mais chut, je n’ai pas le droit de vous dire où et quand).

Skahinall

Pour mon premier concert de l’année, ce fut une très belle soirée, avec la découverte de Coldstone, un groupe strasbourgeois prometteur et la confirmation que Skahinall a tout ce qu’il faut pour percer. Il ne leur reste plus qu’à convaincre le public d’être au rendez-vous de leurs prochains concerts.

Merci à Skahinall ainsi qu’à l’association Aching qui ont organisé cette soirée.
Et si vous voulez soutenir le groupe et acheter l’album, le crowfunding du groupe est ici. Il y a aussi un roman, je suis parti avec, cela va sans dire.

Rédigé par : Jean-Christophe