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Live report du 13/03/2019 - Moyan et Collapse à l'Elastic Bar à Strasbourg
Moyan

La semaine dernière était chargée en concerts et techniquement nous ne pouvions être partout. Evergrey, Haken, O.R.k., Collapse et Moyan, il fallait choisir. Les concerts de Haken et de O.R.k. se jouaient à plus de cinq-cents kilomètres, Evergrey me tentait bien mais ouvrait pour Kamelot, et ce dans une salle que je n’aime pas particulièrement. Restaient donc Collapse et Moyan, dans un bar à Strasbourg. La vérité est que mon choix était fait depuis des semaines. J’avais très envie de rencontrer enfin le groupe grenoblois que nous suivons depuis six ans et retrouver Moyan, formation post-rock strasbourgeoise que j’avais écouté en première partie de Toundra en 2016. Seul hic, la soirée se déroulait à L’Elastic Bar, dans une cave exiguë, mais avec de bonnes bières à l’étage.

La soirée débute par des rencontres autour d’une bière justement. Seb, le guitariste de Collapse, Anthony qui est également le batteur d’anasazi ainsi que le bassiste de Moyan.

Vient ensuite la descente de l’escalier métallique en colimaçon (mais comment ont-il fait pour amener tous leurs instruments en bas ?) qui conduit dans la cave basse de plafond de l’Elastic Bar. Quelques mètres carrés dont un tiers​ est occupé par les musiciens derrière lesquels trône un grand écran LED qui fera office d’unique éclairage ou presque. Un live en ombres chinoises pour ainsi dire.

Collapse

Collapse est venu avec tout son matériel de Grenoble, claviers, batterie, guitare, basse et même un écran dont ils n’auront pas besoin ce soir. C’est eux qui commencent le show, vers 21h30 (l’heure à laquelle je me couche d’ordinaire), devant un public encore clairsemé et très jeune en comparaison des grabataires habituels du rock progressif dont je fais partie. En live, Collapse restitue parfaitement les atmosphères de leurs albums, y ajoutant des vidéos qui ajoutent une touche cinématique au show. La basse est peut-être plus en avant et Anthony doit retenir ses sticks pour ne pas exploser les tympans du groupe. Étonnamment, le son est bien équilibré et pas trop fort pour un live sans réelle balance avec un plafond à deux mètres de haut. Leur set est bien trop court à mon goût, seulement trois quarts d’heure. Des titres joués donnant la part belle à leur dernier album The sleep in me. Dommage que les deux espagnoles n’aient pas arrêté de taper la discute dans mon dos pendant que le groupe jouait, gâchant quelque peu les magnifiques atmosphères tissées par Collapse.

Collapse

Moyan

Vers 23h00, Moyan est fin prêt à jouer après avoir installé la batterie, les amplis, les racks de pédales d’effets et réalisé une balance sommaire. Il y a du matos dans la cave, soyons clair, même un archet de violoncelle que Jérémie utilisera sur les cordes de sa guitare. Cette fois le son est plus fort, mais avec les bouchons, cela reste encore à un niveau acceptable. Comme Collapse, ils utilisent l’écran comme éclairage principal, projetant en guise d’images des animations colorées qui collent à la musique. Deux guitares, une basse et une batterie, nous sommes cette fois plongés​ dans du post-rock classique qui ne s'énervera que pour le dernier titre de la soirée. La salle est quasi remplie maintenant. Le groupe de Strasbourg possède son fan club local, inévitablement, plusieurs fondus de guitares manifestement, qui scrutent avec intérêt le matériel utilisé. Les deux espagnoles sont encore là, toujours aussi bruyantes, mais j’arrive cette fois à m’éloigner suffisamment d’elles pour ne pas être pollué. Hélas un spectateur bien imbibé vient semer le trouble dans le public avant de se calmer. Ce sont souvent les aléas des concerts dans les bars. La musique de Moyan, comme tout post-rock qui se respecte, gagne en dynamique en live et même si je ne suis pas un grand adepte du genre, je me fais happer par les guitares et la rythmique. Le groupe a bien progressé depuis 2016 et leur set donne envie de se replonger dans leur musique à tête reposée. Cela tombe bien, nous avons justement leur dernier EP à la rédaction.

Moyan

Peu après minuit, après avoir salué les artistes, je rentre à la maison, fourbu mais content, content d’avoir rencontré ces musiciens, d’avoir écouté leur musique en live, même dans ce petit caveau strasbourgeois qui a le mérite de proposer régulièrement des concerts. Collapse reprenait la route le lendemain pour deux dates en Allemagne puis deux autres aux Pays-Bas avant de rentrer chez eux, au pays de la Chartreuse, du St Marcellin et des noix. Ils préparent un nouvel album que l’on devrait découvrir en 2020 si tout va bien.

Rédigé par : Jean-Christophe