Ils sont décidément très bien nos voisins germaniques. Les concerts du dimanche soir commencent à dix-huit heures, histoire de ne pas avoir la gueule de bois le lendemain. En plus, à dix-huit heures précises, les premiers accords de guitares sonnaient au Gallagher’s Nest à Ettenheim.
Ettenheim ? Vous voulez dire Münchweier ? Les allemands possèdent bien des qualités, mais pour ce qui est de la simplification géographique, ils repasseront. Le GPS m’a bien conduit à Münchweier, mais les habitants m’ont renvoyé à trois kilomètres de là à Ettenheim avant qu’un jeune du village ne prenne son Google Maps pour me renvoyer à Münchweier. Je suis arrivé presque en retard dans la petite salle du Gallaher’s Nest, trouvée par hasard à la sortie de Münchweier, en observant un nombre anormal de voitures stationnées le long de la route montant vers la Forêt Noire.
Ce concert n’était absolument pas prévu dans mon planning, j'ignorais même qu’il aurait lieu, avant que Martin, le jour même, peu avant midi, ne m’envoie ce message : “Hey my friend! Today we play at Gallaghers Nest in Ettenheim. This is near Lahr ! We start at 6 o'clock.”.
Vous connaissez Martin ? Non ? Martin Schnella, vous savez,
Seven Steps To The Green Door,
Flaming Row,
Melanie & Martin , enfin ! Avec sa compagne Melanie Mau (
Frequency Drift), ils reprennent en acoustique le répertoire de Yes, Genesis, Peter Gabriel, Kansas, Toto, Police, In Flames, Arstidir, ainsi que leur propres compositions.
Au chaud dans la salle du Gallagher’s Nest, assis autour de bières et d’eaux gazeuses se tient une assemblée conviviale, manifestement des gens du coin venus en famille ou en amoureux. Inutile de vous dire que je fais tache dans le décor, avec mon gros sac à dos noir, harnaché de matériel photographique grande et courte focale, assis par terre devant l’estrade où se produisaient les trois artistes. “Mon gars, tu t’es trompé de salle, le concert de metal c’est au Z7”.
J’ai écris trois artistes ? Oui ce soir, ils sont accompagnés, non d’un bassiste comme à
Lahr en 2019, mais de Simon, un batteur tatoué et doué.
Le fond de la scène du Gallagher’s Nest décoré de guitares, d’un accordéon, est éclairé par deux abat-jours vintages, de guirlandes électriques et de trois projecteur LED aux couleurs improbables pour un appareil photo numérique. Sur le côté droit de la salle se tient un bar ainsi qu’une impressionnante collection de K7 audio, alors qu’en face trônent des bouteilles de bières (hélas vides) ainsi que des peintures accrochées au mur.
Le public est chaleureux, les artistes généreux, et la salle propice à la convivialité, tout semble en place pour une belle soirée.
Bien entendu, je ne comprends pas un traître mot de ce que racontent Martin et Melanie entre les morceaux, pourtant tout le monde rit beaucoup. Des fois je regrette de ne pas avoir pris Allemand en seconde langue, bon d’accord, juste des fois. Je comprends à demi-mot quelques allusions moqueuses à la douce langue Islandaise du groupe Arstitir pleine de kreu krau Kraa (gonflés ces allemands quand même), au metal repris en acoustique et d’autres choses du genre mais je manque l’essentiel certainement. A l’entracte, j’échange quelques mots avec Martin, cette fois en anglais. Il m’a d’ailleurs livré quelques secrets sur leurs prochains projets. Vous voulez tout savoir ? Désolé, j’ai promis de ne rien dire mais il y aura de belles surprises.
De reprises en compositions personnelles, le temps passe à toute vitesse même assis par terre à côté de ma bouteille d’eau très gazeuse sous un des haut-parleurs de la salle (ça fait mal un haut-parleur quand on se lève brutalement pour faire une photo en contre-plongée mais ça fait rire le public, ouille ma tête), mais il est déjà vingt heures trente, voilà plus de deux heures que le concert a débuté, et en acoustique, c’est une belle performance.
Mes coups de coeurs iront à ‘Land of Confusion’, ‘Message in a Bottle’, ‘In Your Eyes’, ‘Ljoo I Sand’, ‘Miracles’ parce que des fois, je suis un vieux nostalgique, mais j’ai également eu grand plaisir à retrouver quelques titres de
The Oblivion Tales en live.
Je ne me lasse décidément pas de les écouter en live, donc Martin, la prochaine fois que vous passez près de Strasbourg, n’hésite pas à m’envoyer un message, je viendrai vous soutenir avec plaisir.
Rédigé par : Jean-Christophe