C’est mon ami Chris, de l’association ArpegiA, qui m’avait tuyauté sur le concert de The Airplane qui se déroulait en Alsace.
The Airplane est un quatuor trip-hop alternatif dont nous vous avions déjà parlé, sans pour autant avoir eu l’occasion de les écouter, que ce soit en live ou en studio. “Trip-hop n’est pas progressif” diraient certains. Et même s’ils avaient raison, j’aime cette musique. Et si Chris affirmait que The Airplane méritait la découverte, il fallait absolument que je m’en assure en personne.
Le concert se déroulait vendredi 22 mars au Freppel à Saint-Martin, un bar concert sur la route du Col de Steige, autant dire loin des grands axes routiers. Le Freppel est un grand bar avec ses baby-foots, une scène honorable en bout de salle, une console, un ingé son qui connaît son affaire et un éclairage fixe à gélatines qui mériterait peut-être une cure de jouvence.
Le concert, annoncé à 20h débutera en réalité à 22h. Moi qui était arrivé en avance, je suis quitte pour goûter les bières au comptoir et taper la discute avec un vieux compagnon de concerts que j’ai eu la bonne surprise de retrouver dans ce bar au bout du monde. Le concert est gratuit, c’est donc de bonne guerre d’inciter le public à consommer un peu pour que ce genre de soirées puissent avoir lieu. Et pour ne rien gâcher, la bière est bonne.
A 22h, surprise, ce n’est pas The Airplane qui monte sur scène, mais Nomades, un quatuor de rock chamanique de Sainte-Marie-aux-Mines. Basse, batterie, guitares, c’est parti pour une petite heure de rock bien fumé du paillasson, soutenu par un fan club enthousiaste. Leur titres fonctionnent bien et je ne suis pas allergique de temps en temps à ces transes rock venues du nouveau continent. Je profite cependant de cette première partie pour tenter de chercher des réglages acceptables pour les photographies (je ne les trouverai pas, étant habitué à plus de lumières). Merci à Nomades pour cette première partie et ce très beau final. On reviendra vous écouter.
23h: The Airplane arrive enfin. Tous portent des lunettes de soleil, look aviateurs, et le batteur possède une dégaine déglingos improbable que j'enrage de n’avoir pas pu capturer en live. Il était au coin, dans le noir. Nous embarquons pour deux sets d’environ trois quarts d’heure où se mêlent trip-hop et rock alternatif. Immédiatement, je me fais happer par cette rythmique au temps fort étrangement placé et par la voix de Arthur. Quelques titres m’évoquent de lointaines réminiscences de Portishead, d’autres me ramènent vers une pop alternative à refrains que l’on a envie de chanter avec le groupe. Les couples dansent devant la scène, les buveurs du vendredi soir, venus décompresser après un semaine de travail, cessent de brailler et de boire pour écouter.
The Airplane joue une musique accessible sans être simple, construite sur les racines du hip hop. Claviers, guitares acoustiques et électriques soutenues par une solide rythmique délivrent des mélodies entraînantes et belles.
Hormis un problème de son sur la grosse caisse qui sera rapidement réglé, la prestation du groupe force le respect, et je comprends mieux pourquoi Chris les a déjà vu plusieurs fois sur cette tournée: ces gars-là sont très bons.
Je repars avec leur CD, pour mieux découvrir leur musique à la maison et pour soutenir à ma façon un groupe qui le mérite amplement. Arrivé à 19h45 au Freppel, je me glisse enfin sous la couette à 2h00 passées, après avoir évité de peu une biche, mais pas le radar juste avant Strasbourg, je devais sérieusement commencer à fatiguer.
Une très belle découverte, il faudra que je retourne les voir à l’occasion, et je vous recommande chaudement de faire de même.
Rédigé par : Jean-Christophe