Photo Brigitte Cochet
C’est avec un plaisir non dissimulé que je me dirige vers le Spirit of 66. Un de mes groupes favoris est en pleine répétition. Il s’agit des munichois de RPWL. Ils sont adorables et je les fournis toujours en chocolat belge, d’où mon surnom « Chocolate Lady ». Cette fois, ce sont des petits œufs….
Ils sont là, mes amis, fatigués d’une longue tournée mais en forme pour nous donner le meilleur d’eux-mêmes.
Je rentre dans la salle et tombe immédiatement sur Yogi Lang et Kalle Wallner. On se revoit avec un plaisir évident et partagé. La tournée se déroule bien. Ils sont heureux d’être au Spirit.
Mais que vois-je ? Un homme avec des Santiags et des vêtements qui ne collent pas du tout avec le reste du groupe. Je dois vous avouer secrètement que la tête ne convient pas non plus. Ce visage ne m’est pas inconnu et je creuse ma mémoire. Je le harponne, nous nous présentons et là, la lumière fut ! C’est Aaron Brooks et ce n’est pas la première fois que je le vois au Spirit. Il est déjà venu avec son groupe, Siméon Soul Charger, un groupe venant des States.
Il est seul et va faire la première partie de RPWL. Il va présenter ses propres chansons, pas celles du groupe.
Après un agréable restau avec des amis qui viennent au concert, nous voici revenus dans la salle. Ce sera le premier concert au Spirit de ma fille Emma, quatorze ans. Elle aime bien RPWL.
Voici Aaron qui monte sur scène avec une guitare sèche pour tout instrument. Désolée, peu de photos, une batterie pas complètement remplie, on a peur de tomber à court. Les photos, elles se font dans mon cerveau. Les mélodies sont magnifiques, les paroles parlent d’amour et d’histoires d’amour. C’est marrant, quand il parle, je ne le comprends pas bien avec le micro mais nous avons bien discuté avant. Le public, largement plus de deux cent personnes, est un peu tiède au départ, mais s’anime au fur et à mesure que les chansons passent. Finalement, il est bien dommage d’arriver à la dernière mais il y a la suite. Les acclamations font chaud au petit cœur d’Aaron !
Photo Brigitte Cochet
Quinze minutes, pas plus. Les choses se mettent en place sur la scène. Une grosse tête d’alien nous fixe d’un air menaçant. Une petite tête d’alien trouve sa place dans l’ordi de Markus. Ils arrivent enfin, ceux que tout le monde attend avec impatience, RPWL ! Ils sont souriants car ils sont heureux et voient aussi que le public s’est encore un peu plus étoffé. Pas de doute, il va faire tropical, ce soir !
Ils sont beaux, tout de noir vêtus, avec chacun son style. Ils saluent ceux qu’ils connaissent et même les inconnus. Ils prennent leurs instruments et on y va ! C’est parti pour deux heures de spectacle.
Photo Brigitte Cochet
Ils commencent le show avec ‘A New World’, le premier morceau de leur nouvel album Tales From Outer Space. Cet album est résolument du genre science-fiction, quoique…..
Depuis quelques années, ce groupe aborde volontiers des sujets d’actualité très chauds. Ils le font de façon directe comme dans ‘A New Down’ ou plus indirectement comme dans cet album. Sommes-nous seuls au monde ? Les images qui défilent sur grand écran nous disent que non. Elles nous racontent que des aliens viennent sur terre pour voir ce qu’il s’y passe, et cette chanson nous dit que ce qu’ils voient serait plutôt horrifiant et les ferait fuir. Tout est là, la chaude voix de Yogi Lang, le coup de patte reconnaissable de Kalle Wallner sur sa guitare, Markus Jehle derrière ses claviers, le très concentré Marc Thuriaux derrière ses fûts.
Une chose a changé. Ce n’est pas Werner Thaus à la basse. Sur l’album, c’est Guy Pratt, ancien Pink Floyd et David Gilmour, qui a fait les enregistrements. Sur scène, nous avons Sebastian Harnack, aussi bassiste pour Sylvan et Blind Ego. Pas le même genre que Werner mais deux basses 4 et 5 cordes que l’on entend. J’adore !
A la fin de cette chanson, le public est chaud boulette. L’ambiance est mise, la communion peut commencer.
Photo Brigitte Cochet
Suivent toutes les autres chansons de l’album, dans l’ordre s’il vous plaît, car ça a de l’importance. On ne va pas appliquer « veni, vidi, vici », ce ne serait pas assez nuancé. Beaucoup de questions se posent dans ‘Welcome To The Freakshow’, ‘Light Of The World’, ‘Not Our Place To Be’ et ‘What I Really Need’.
Ces questions se posent pour nos visiteurs mais aussi pour nous ! Et la musique suit les paroles comme les paroles induisent la musique. Elles ne font qu’un. Elles sont indivisibles. Les paroles nous expliquent le défilement des images. La musique, mais surtout la guitare et les claviers nous mettent sur la voie des émotions, du questionnement, du doute et de la violence de ce que nous pouvons ressentir, tout comme ces visiteurs qui se sentent plutôt agressés par ce qu’ils ne comprennent pas encore tout de nous. Kalle nous offre quelques soli dont il a le secret. Yogi nous fait écouter une voix chaude mais très nuancée qu’il complète avec son jeu de clavier.
Photo Brigitte Cochet
Tour à tour négatives ou résolument positives, ces chansons sont en quelque sorte une prise de conscience de l’humanité et de ses actions. Comment sommes-nous vus par les extraterrestres ?
La guitare de Kalle nous fait comprendre que ‘Give Birth To The Sun’ est une chanson d’espoir. Nous avons le bon et le mal, nous pouvons faire la part des choses, nous sommes intelligents. A nous de fonder un avenir meilleur, à nous de nous servir de notre intelligence.
‘Far Away From Home’. Ils sont loin de chez eux, ces aliens. Ils ont vu que leur civilisation était en avance par rapport à la nôtre. Ils ont dépassé les stades d’adoration de Dieu, des guerres, ils ont tout simplement vu la lumière. Nous sommes citoyens du monde.
Photo Brigitte Cochet
Quelle interprétation magistrale de toutes ces merveilleuses chansons. Elles analysent notre statut de terriens, et nous donnent l’espoir de nous en sortir si nous ouvrons les yeux. Tout coule de source avec les musiciens et leurs instruments. Ils sont tous en parfaite symbiose. Un jour, sur scène, Nick Barrett (Pendragon), nous a affirmé que les Allemands étaient comme un métronome. Un rythme et on suit, quoiqu’il arrive. Eh bien, c’est sans doute le cas, mais ils le cachent rudement bien !
Photo Brigitte Cochet
Fini l’album, dommage, j’étais bien avec ces aliens. S’ensuit un florilège de chansons anciennes et moins anciennes. ‘Hole In The Sky’, ‘Sleep’, ‘Masters Of War’, ‘Still Asleep’, ‘Trying To Kiss The Sun’ et l’indémodable ‘Roses’, font battre encore plus fort nos pauvres petits cœurs déjà rudement mis à l’épreuve.
On les connait, ces chansons, on les chante avec le groupe. On chante aussi ‘Roses’ sans le groupe. C’est génial et émouvant de voir toute une salle en communion avec un groupe sur scène. Cela n’arrive pas toujours, vous savez. Mais toute bonne chose a une fin et ils repartent en backstage.
Photo Brigitte Cochet
Ils n’ont pas vraiment salué et puis, je sais qu’ils vont nous interpréter d’autres chansons. C’est chouette d’être dans le secret. Les revoilà donc, avec ‘Cymbaline’ et ‘Unchain The Earth’. Encore deux chansons que tout le monde apprécie. Serait-ce pour cela que l’on dit des Encores ?
Vont-ils nous quitter ? Allez, une petite dernière pour la route !! YESSSSS !! ‘Breathe In, Breathe Out’, merci les amis ! Ils vont saluer cette fois, pas de doute. Et hop, un petit médiator pour bibi, ils en font pour chaque album.
Photo Brigitte Cochet
J’avais raison de dire qu’il allait faire tropical. Manquaient les palmiers et les cocktails. Mais en fermant les yeux, on pouvait se croire vraiment ailleurs. RPWL nous a laissé pénétrer dans son univers. Nous étions comme des explorateurs aliens dans un monde parfois rude, parfois corrompu mais résolument positif et plein d’espérance. Quelles mélodies chatoyantes nous avons pu écouter ! Parfois, la guitare nous a rudoyés mais c’était pour mieux nous faire ressentir le monde où nous avions pénétré.
Ambiance, chaleur, rires, émotions, c’était le cocktail parfait pour une soirée sans défaut. Merci RPWL. Merci Francis. A très bientôt.
Photo Brigitte Cochet
Rédigé par : Suze