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Theater Of Sorcery
Avaland - Theater Of Sorcery
Titre : Theater Of Sorcery
Groupe : Avaland
Sortie : 2021
Label : ROCKSHOTS Records
Format : CD
Genre : Rock opéra

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Titres

  • Theater Of Sorcery
  • Gypsum Flower
  • Let The Wind Blows
  • Storyteller
  • Escape To Paradise
  • Holy Kingdom Of Fools
  • Never Let Me Walk Alone
  • Déjà Vu
  • I’ll Be Ready For Your Love
  • War Of Minds
  • Rise From The Ashes

Adrian G Gzagg [chanteur,clavier], Christophe Feutrier [guitariste], Lucas Martinez [guitariste], Camille Souffron [bassiste], Léo Mouchonay [batteur]

Invités : Ralf Sheepers [Primal Fear, chanteur], Zak Stevens [Savatage/TSO, chanteur), Zaher Zorgati [Myrath, chanteur], Emmanuelson [Rising Steel, chanteur], Madie [Nightmare, chanteuse], Jeff Kanji [chanteur], Heli Andrea [chanteuse], Stéphan Forté [Adagio, guitariste], Ricky Marx [ex-Pretty Maid, guitariste], Ayman Mokdad [guitariste], Virgile [guitariste] …
Bon on ne va pas se mentir, ce tout jeune groupe grenoblois ne prend pas beaucoup de risques en choisissant un visuel et des titres de chansons vus et entendus maintes et maintes fois. Et je ne vous parle pas du patronyme qu’ils ont retenu pour présenter leur premier album de power metal opératique. "C’est tellement gros que c’en est presque génial !", s’exclameront certainement les infatigables consommateurs de ce genre, mais ceux qui sont las des albums aux allures de poncif risquent de ne lui laisser aucune chance. Ainsi Avaland fait immédiatement référence à Avantasia, le projet du leader d’Edguy, Tobias Sammet. On avait également eu droit il y a quelques années à Avalon, tentative désespérée du guitariste virtuose de Stratovarius, Timo Tolkki (walkie ha ha !) de revenir sur le devant de la scène, mais l’inspiration n’était plus vraiment au rendez-vous. Donc voilà, on a eu et on a encore Avantasia, puis (rip) Avalon et maintenant Avaland qui publie son premier opus, Theater Of Sorcery. Attention, rien à voir avec Theater Of Salvation d’Edguy, non, c’est Theater Of Sorcery d’Avaland, ok ? Et puis le titre ‘Holy Kingdom Of Fools’ n’a rien à voir non plus avec le morceau ‘King Of Fools’ des allemands, pas plus que ‘Escape To Paradise’ avec ‘Paradise’ de l’album Kingdom Of Madness paru en 1997 ... ça va vous suivez ? Une étrange sensation de ‘Déjà Vu’ s’empare de moi. Tiens mais attends, ‘Déjà Vu’ c’est aussi un morceau d’Yngwie Malmsteen ça ! Je pourrais encore continuer en mêlant les références, en établissant une interminable liste de parallèles mais je m’arrête là, je pense que vous avez très bien compris où je voulais en venir. C’est donc, légèrement détaché, presque sans enthousiasme que j’aborde l’écoute de Theater Of Sorcery, cet opéra metal sur lequel apparaît une longue liste d’invités. Oui, comme Tobias et comme Timo. Mais aussi comme Arjen Lucassen, Mickael Schenker, Nikolo Kotzev's (the Queen …), Aina, Beto Vasquez …et j’en passe.

Avaland

Si la démarche n’a aujourd’hui plus rien d’original, nous ne pouvons pas reprocher aux jeunes grenoblois (moyenne d’âge entre vingt-deux et vingt-cinq ans) de s’inspirer de leurs aînés. Après tout, on ne peut pas tout réinventer à chaque fois, il faut bien partir d’une base. Et pour les avoir écouté en interview, nous comprenons assez rapidement qu’il s’agit de passionnés, ce qui éloigne le spectre de l’opportunisme. Nous leur conseillerons simplement à l’avenir de penser un peu plus aux ‘vieux’ qui, comme moi, écoutent du power metal depuis longtemps et se désespèrent de voir débarquer des groupes sortant des sentiers battus. Toujours est-il qu’ils ont un certain culot et un réel talent de communication pour oser démarcher des pointures comme Zack Stevens (ex-Savatage), Ralph Sheepers (ex-Gamma-Ray, Primal Fear), Zaher Zorgati (Myrath) ou encore Emmanuelson de Rising Steel.

Signé tout récemment sur le label Rockshots Records, les isérois nous content ici l’histoire d’un jeune sorcier qui pourrait bien être l'Élu, celui qui ramènera la lumière dans le royaume d’Avaland. Chaque chanteur invité interprète un personnage différent. Adrian G Gzagg, le leader et compositeur, s’est réservé le premier rôle et il a eu raison de se faire confiance. Son chant, sans être véritablement puissant, est agréable et bien équilibré, plutôt dans un registre médium. ‘Theater Of Sorcery’, le premier titre, est une belle sucrerie dont la réussite repose surtout sur ses lignes vocales légères et fraîches. Les claviers sont un peu plus conventionnels mais dynamisent bien l’ensemble.

Emmanuelson vient donner du relief à ce titre d’ouverture avec sa voix plus agressive et le solo, fun, signé Ricky Marx l’ex Pretty Maids, relance intelligemment la machine. Nous sommes ici dans un esprit proche de ce que pouvait proposer Sonata Arctica sur son très bon début de carrière. Cette impression reviendra sur ‘Storyteller’. Zak Stevens investit son rôle avec sincérité mais ne parviendra pas pour autant à voler la vedette à Adrian. Les deux vocalistes se complètent merveilleusement bien, notamment lorsque le propos s’accélère et vire vers le speed mélodique. Les soli sont à nouveau efficaces et, chose assez rare pour être soulignée, quelques espaces sont libérés pour permettre au bassiste d’étoffer le travail de ses camarades. Le refrain, sympathique, prend de l’ampleur sur le final avec de belles envolées vocales dans la plus pure tradition des opéras metal. Tradition reprise sur ‘Rise from The Ashes’ (on passera rapidement sur le manque d’originalité du nom donné à ce morceau) qui, sans être particulièrement marquant, mais habilement construit et doté d’un refrain atmosphérique agréable, permet à chaque invité de s’exprimer une dernière fois.



Le long ‘Gypsum Flower’ mérite également d’être mis en lumière. Majoritairement mid-tempo, ce titre possède une belle énergie, quelques saccades qui plairont aux headbanguers, et une alternance entre différents types de chants (Sheepers, Emmanuelson, Zorgati et Gzagg) pour un rendu assez puissant. Servi par un refrain sur lequel le tempo s’accélère, les grenoblois montrent aussi qu’ils savent casser la dynamique avec un pont presque théâtral. Le virtuose Stephan Forté d’Adagio finira d’emballer joliment le produit par un solo dont il a le secret.

Vous trouverez encore sur Theater Of Sorcery ‘Escape To Paradise’, un titre efficace mais plutôt classique qui rappellera à certains les suédois d’Axenstar. ‘Holy Kingdom Of Fools’ et son refrain épique, voire guerrier, ne m’a pas particulièrement bouleversé, tout comme l’inoffensif ‘Never Let Me Walk Alone’ aux entournures rock FM. L’instant douceur, ‘I’ll Be Ready For Your Love’ , ramollira les plus sensibles avec une mélodie de piano répétée sur les couplets et son refrain, donnant le sentiment que le héros se relève toujours de ses blessures pour que triomphe …l’amour.

Theater Of Sorcery est un album professionnel, soigneusement produit et assemblé et pourrait même devenir une première référence pour celles et ceux qui viennent tout juste de se passionner pour ce style. Toutefois, bien qu’ils contiennent de très bons moments, certains titres, plus évidents, empêchent la magie de se développer réellement. Je reste donc sur ma faim. Gageons que cette toute jeune formation saura à l’avenir se détacher de l’influence de ses idoles et se trouver une identité propre.


Rédigé par Alexandre le 02/04/2021
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