Groupe : Colin Edwin
Sortie : 2018
Label : autoproduction
Format : CD
Genre : Progressif
La chronique
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Titres
- Blue Mint - instrumental
- Sancho Panza - instrumental
- Memories of Sand - instrumental
- Another World - instrumental
- Hybird Horizons - instrumental
- Frozen Fields - instrumental
- Dance of Kaia (Earth) - instrumental
- Tightrope Walk - instrumental
- My Island - instrumental
Colin Edwin [bassiste]
Il arrive que je me demande si l’on doit déplorer la fin de Porcupine Tree ? Car Steven Wilson poursuit une carrière solo aussi inventive qu’improbable, grimpant au sommet des charts quand Gavin Harrison rejoint The Pineaple Thief et King Crimson, et que Colin Edwin multiplie les collaborations fructueuses, de Ork jusque Obake, laissant sonner les cordes de sa basse un peu partout (Tim Bowness, Crystal Palace, Dave Kerzner).
Alors aujourd’hui nous parlerons de sa nouvelle collaboration avec Robert Jürjendal et le trompettiste australien Ian Dixon, neuf instrumentaux qui nous ouvrent les portes d’un autre univers.
J’ai toujours eu un faible pour les trompettes flottantes que l’on entend dans les BO de films noirs. Ajoutez à cela la basse de Colin et les guitares de Robert, et vous obtenez une menthe bleue légèrement piquante pour désaltérer Edwin et Jürjendal qui suivent les traces de Don Quichotte, assis sur une mule, sur les terres arides de la Mancha au son d’une guitare hispanisante qui jamais ne démarre réellement, tragico pathétique voyage peuplé de monstres ailés.
Etrange présentation me direz-vous, un peu à l’image de l’album pourtant.
Le ronronnement de la basse de Colin se superpose aux guitares de Robert, parfois Hackett, parfois Oldfield, parfois Rothery. De world music à progressif expérimental en passant par ambiant cinématique, l’album nous convie à de surprenantes atmosphères où la batterie détonne toutefois, là où les percussions auraient été du meilleur effet (‘Memories of Sands’).
Another World se laisse approcher aisément sans jamais se livrer totalement. Son univers reste étrange, parfois envoûtant, parfois dérangeant. A se demander où Colin et Robert veulent en venir avec ces pièces dissemblables et cependant relativement homogènes. Existe-il un fil conducteur ou sont-ce des idées mises bout à bout ?
Des titres comme ‘Hybrid Horizons’ ou ‘Frozen Fields’, avec la trompette, quelques cordes graves et les traits de guitares, vous transportent à l’autre bout du rêve, un songe que l’on souhaiterait voir se poursuivre toute la nuit durant.
Sans la trompette de Dixon, Another World n’aurait assurément pas la même puissance évocatrice même si Robert nous offre toute une palette de guitares. L’album me rappelle le Birdy de Peter Gabriel (‘Dance of Kaia’), une musique inclassable sur laquelle trois musiciens talentueux expérimentent, presque de l’improvisation, sans réellement construire une histoire.
Difficile de recommander Another World, sauf aux curieux avides de nouvelles sensations, aux admirateurs de Colin Edwin qui découvriront une nouvelle facette de l’artiste, même si c’est un bel album.
Facebook : https://www.facebook.com/ColinEdwinOfficial
Soundcloud :
Rédigé par Jean-Christophe le 28/02/2018
