Titres
Formation en 2019
Marcela Bovio [chanteuse], Jord Otto [guitariste], Ruben Wijga [clavier]
Invités :
Siebe Sol Sijpkens - basse
Ariën van Weesenbeek - batterie
Voilà des années que je suis la carrière de la chanteuse Marcela Bovio avec plus ou moins de bonheur. La première fois, ce fut avec Stream Of Passion en live à Strasbourg avec Arjen Lucassen, un coup de foudre ! Ce furent ensuite dans le désordre Ayreon, The Gentle Storm, deux sublimes albums solo acoustiques, Mayan et son metal dévastateur, une collaboration avortée avec Vuur, puis de sombres années où Marcela vécut séparation, cancer, et le retour à la musique et le metal avec son nouveau groupe Dark Horse White Horse.
Vuur avec Anneke fut un flop retentissant et aujourd’hui je me réjouis que Marcela n’y ait pas pris part. Mais qu’allait donner Dark Horse White Horse ? ‘Black Hole’, le premier single sorti fin 2020 mettait un terme à mes angoisses. Le titre se révélait être une bombe mélodique et metal, tellement bon que j’ai renoncé à tous mes principes pour l’acheter sur iTunes. Et puis Marcela a annoncé l’EP, cinq titres financés via un crowdfunding auquel, évidemment, je me suis empressé de participer.
Dark Horse White Horse ce sont également deux artistes non moins talentueux, Jord Otto, (un des rescapés du naufrage de Vuur) et Ruben Wijga (son compère dans le groupe ReVamp). Jordo a joué des guitares pour Mayan, Vuur, MyPropane, ReVamp, et Ruber des claviers pour Theater Equation, Celestial Run, ReVamp et d’autres. Autant dire que notre belle chanteuse mexicaine est très bien entourée.
La première image qui me vient à l’esprit en écoutant cet EP est celle de La Belle et La Bête. Le tabassage metal de Jordo et Ruben à l’orchestration grandiloquente rencontre la voix unique de Marcela. Mais attention, ne vous fiez pas à la douceur du début de ‘Black Hole’, Marcela pousse ses cordes vocales dans ses derniers retranchements, hurlant toute sa souffrance à s’en déchirer la gorge comme dans ‘Cursed’. La seconde image est celle du temps qui passe trop vite, car vingt-deux minutes c’est affreusement court lorsque l’on touche à ce niveau de perfection. Mais après tout, ce n’est qu’un EP.
Les titres possèdent globalement la même structure. Ils débutent par une brève ouverture djent en mode tabassage (‘Judgement Day’), latino (‘Black Hole’), vadorien (‘Get Out’) suivie d’un premier couplet au chant calme aux modulations parfois hispaniques (‘Judgement Day’) puis un refrain où guitares et claviers montent crescendo et où la voix de Marcela se fait metal crié, pas loin de la rupture (‘Black Hole’, ‘Get Out’, ‘Cursed’). Le second couplet change de forme (‘Judgement Day’, ‘Cursed’), du metal électro symphonique et des choeurs lyriques à tomber par terre, ou bien ce ‘Get Out’ avec des claviers à la Jordan Rudess et la voix de Marcela qui monte tout en haut de la gamme. Le titre le plus instrumental s’intitule ‘The Spider’, une “longue” ouverture suivie d’un chant bien sage en comparaison des autres refrains de l’EP, et qui continue par une folie guitares/claviers où Marcela pousse alors ses cordes dans ses derniers retranchements.
Dark Horse White Horse ressemble à l’explosion de la glace sur le feu, la puissance du djent et du metal symphonique dans la douceur et la beauté de la voix de Marcela qui se transforme en furie lorsque les deux éléments se rencontrent. Un tsunami émotionnel et technique qui n’a qu’un défaut, durer si peu de temps.