Titres
Formation en 2006
Les albums de death metal symphonique progressif se ramassent à la pelle. Alors souvent, nous n’y prêtons qu’une oreille distraite. Sauf que cette fois, Deathless Legacy, avec son Saturnalia, déboule dans les bacs avec un seul titre, un single ? Non, un morceau de vingt-quatre minutes… Alors évidemment, cela titille le progueux qui sommeille dans le métalleux que je suis, à moins que ce ne soit l’inverse, des fois je ne sais plus.
Le récit prend place dans la Rome antique où Lucius, un esclave, va devoir affronter son ancien maître. Conspirations, meurtres, le sang ruisselle entre les pavés de la via Appia.
Metal, gothique, symphonique, lyrique, progressif, death et horror, Saturnalia rentre dans toutes les cases du metal, fort d’une orchestration omniprésente, de voix féminines fabuleuses, d’une base metal puissante, avec aux commandes des membres de Vision Divine, Athena et Mobius Tenebrae.
Comme de bien entendu, le titre déborde de cuivres, de cordes, de choeurs, de riffs puissants, de chant lyrique… mais comment tenir vingt-quatre minutes sans lasser l’auditeur à ce rythme-là ? Deathless Legacy sait lever le pied quand il le faut, laissant parler le piano ou la guitare acoustique après une déferlante de double pédale, alternant feu et glace, en partie grâce à la voix fabuleuse de la chanteuse.
‘Saturnalia’ s’ouvre sur de grandes orgues d’église et une voix d’ange en tonalités mineures. La grosse cavalerie débarque, batterie, basse, guitare et chant lyrique, remplacé par une voix féminine délicieusement rugueuse dont je suis tombé amoureux au premier regard. Les éléments orchestraux se mêlent au metal avant que le piano et chant n’imposent une accalmie salutaire. La cavalerie charge à nouveau de plus belle, façon l’Apprenti Sorcier à double pédale et basse trépidante avec les choeurs portés par des cuivres et des cordes façon péplum : “Saturnalia”... Puis basse et claviers space rock nous offrent une relative accalmie rapidement rattrapée par la double pédale. Survient alors un délicieux break acoustique aux chant et guitare vers la treizième minute, juste à temps pour que votre cerveau n’explose pas, de quoi se ressourcer avant le retour en force du symphonique façon Le Bossu de Notre Dame et son solo à la Eagles. ‘Saturnalia’ vire alors à la Star One avec ses claviers et ses guitares, avant de retourner au metal opéra à la Carl Orff sur des grandes orgues démoniaques et de reprendre en choeur une dernière fois “Saturnalia” et conclure sur un feu d’artifice symphonique.
Saturnalia arrivera en CD et DVD accompagné d’un mini film joué par Alex Lucchesi, un film racontant les conspirations et assassinats dans l’antique capitale romaine. Même si vous n’êtes pas amateur d’horror metal, même si Deathless ne joue pas franchement la carte de l’originalité, je ne peux que vous recommander ce titre fleuve.