Titres
David Dubenic [], Matt Motto [], Craig Hamburger [], Drew Goddard [batteur]
Dissona le mal-nommé, méritait une plus large visibilité médiatique, raison pour laquelle, nous chroniquons aujourd’hui son album éponyme. Du métal progressif complexe et intelligent, sans compromis, à la manière de Haken et Leprous. Deux albums à ce jour téléchargeables librement sur Bandcamp et un nouveau disque en préparation pour 2015. Mais d’où viennent ces oiseaux méconnus ? Des États-Unis, plus précisément de Chicago, comme quoi les US savent offrir du matériel original de temps à autre.
Leur dernier album, Dissona, qui date de 2012, se construit sur treize pistes très dissemblables où la seule constante pourrait être le souci d’une musique bien écrite et de la non-linéarité du titre. Malgré des morceaux relativement courts si l’on excepte “Avella”, la densité de constructions à la minute a de quoi donner le vertige. Vous aimez vous poser plus de trente secondes sur un rythme ? L’expérience risque d’être un peu rude.
David a une voix qui passe aisément du growl profond au chant clair avec une belle maîtrise. Il possède de sérieux atouts de séduction. Pour la musique Haken, Leprous, Maschine, Pain of Salvation sont de bons points de repères. L’album est agrémenté de bruitages, claviers qui allègent les riffs parfois épais et les charges de batterie. Dissona joue sur les contrastes comme avec le magnifique “Fawn” qui après une longue section musique de chambre explose en growl sauvage. La guitare acoustique s’invite de temps à autre, de même que des rythmiques dansantes comme sait le faire Maschine sur l’album Rubidium. Certaines ressemblances avec Pain of Salvation ne vous échapperont peut-être pas comme sur “Immersion” et “Eccentress”, souvent juste une impression fugace puisque les titres ne gardent pas longtemps un même cap. Vous entendrez du Tool également, en fait plein de choses issues de bien des branches du métal, assemblées avec intelligence pour donner à leur musique une identité réellement unique. L’album contient deux instrumentaux intitulés “Interlude” I et II aussi dissemblables que courts. Vous entendrez également du métal symphonique un peu électro sur “Chrysalis” et un titre nettement plus frontal intitulé “Lapse Into Hyteria”. Presque tout le spectre du métal est couvert sur cet album, vous n’aurez pas une seconde de repos, rebondissant d’une structure à une autre, pas le temps de reprendre votre équilibre que vous serez à nouveau propulsé dans les airs jusqu’à la dernière note de “Garden of Rust”. Épuisant et génial.
Ce qui surprend, après avoir découvert Dissona, c’est qu’aucun label n’ait encore signé ce groupe et que leur musique soit en téléchargement libre (vous fixez votre prix) sur Bandcamp. Le groupe mérite plus qu’un détour, leurs deux premiers albums sont excellents, du coup nous attendons de pied ferme leur prochain avec impatience pour voir s’ils pourront encore nous éblouir. Jamais deux sans trois dit-on...
Site : http://dissona.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/Dissona
Album sur Bandcamp :