Neoprog.eu
Menu

The Deconstruction of Light
Electric Mud - The Deconstruction of Light
Titre : The Deconstruction of Light
Groupe : Electric Mud
Sortie : 2018
Label : autoproduction
Format : CD
Genre : Post-rock

La chronique note de la chronique
Les évaluations Evaluations
Connectez-vous pour donner une évaluation

Titres

  • deadend mind - instrumental
  • canary in a cathouse - instrumental
  • black dog - instrumental
  • suburban wasteland blues - instrumental
  • heads in beds - instrumental
  • through the gates - instrumental
  • moongarden - instrumental

Formation en 2011

Hagen Bretschneider [bassiste], Lennart Hüper [guitariste]

Invité : Nico Walser

Un album de « recompositions » ou presque...
Electric Mud est un groupe allemand ne produisant que des pièce instrumentales. Avec les années, ils sont passés d’un duo à un live-trio pour devenir un projet studio. On y retrouve Hagen Bretschneider (idées, concept sonore et basse) et Lennart Hüper (guitare rythmique). Ils ont produit leur premier album Dead Cat on a Railroad Track, en 2013, en utilisant simplement des guitares, de la basse et une batterie électronique. S’y est rajouté, à partir du deuxième album, Nico Walser (lead guitare et synthétiseurs) à titre de producteur et de musicien invité. Aux dires de Hagen Bretschneider, en entrevue avec The Coven Magazine, ils sont totalement indépendants et libres : “We create the (musical) World the way it seems to us”. C’est ainsi qu’ils se sont donnés la liberté de produire The Deconstruction on Lights un album fait en partie de pièces existantes dites « recomposées » plutôt que « remixées ».
En fait, j’ai découvert le pot aux roses en regardant la discographie du groupe sur iTunes pour me rendre compte que certains morceaux existaient déjà sur les albums précédents.

Croyant avoir affaire à un « Best of », j’étais déçu. Mon soulagement fut palpable en découvrant les informations relatives à l’album. En effet, celle-ci parlait d’une « recomposition » des pièces plutôt que d’une sélection des meilleures. Pour complexifier la chose, je me suis aperçu que les deux dernières pistes étaient des compositions originales. Ce qui en fait finalement un album en partie de recompositions et de pièces originales. Une belle courtepointe musicale…

Ne connaissant pas le groupe, je décidais, dans un premier temps d’écouter cet album au complet. Dans un deuxième temps, d’écouter les pistes avant et après la recomposition. Ce fut un exercice assez intéressant et inattendu pour cette première chronique. En effet, les cinq morceaux recomposés sont des versions allongées, sauf un, dans lesquelles se sont rajoutés les solos de Nico Walser, du clavier et divers sons amenant un côté plus progressif à une musique déjà assez hard rock.

Passons aux choses sérieuses ! La première pièce ‘Deadend Mind’ nous offre des riffs de basse et de guitares assez simples qui vont droit au but dans sa première version. La recomposition, beaucoup plus longue, prend plus le temps d’introduire la mélodie, elle est enrichie de claviers et de solos de guitare. Les claviers me rappellent parfois un peu la sonorité de Kraftwerk. C’est plus progressif et planant. On y sent l’influence de Nico Walser qui était absent de la première version.

Dans sa première version, ‘Canary In A Cathouse’ commence de façon abrupte avec un son rock basé sur un riff de guitare devenant répétitif à la longue. La recomposition commence avec du piano dans une ambiance plus exploratoire et progressive retombant dans un rock de base après quelques minutes.



La pièce ‘Black dogs’ (non ce n’est pas du Led Zeppelin) est la seule qui est raccourcie lors du processus de recomposition. La version initiale, malgré un début assez doux, devient rapidement un morceau de rock construit sur un riff de guitare et de basse là encore répétitif, devenant une fois encore lassant. La batterie électronique devient agaçante par son manque de vie. La recomposition commence directement avec le riff de guitare dominante y ajoutant quelques solos et une fin acoustique à la Mike Oldfield.

La suivante, ‘Suburban Wasteland Blues’, nous offre, dans sa première version, un blues rock nous ramène dans les années 1960. Une répétition de riffs de style blues. La recomposition, quant à elle, gagne également en complexité. On y retrouve des sons à la steelguitar. Une volte-face qui fait plus jazz au dernier tiers, ajoute une belle diversité à l’ensemble. Concernant ‘Heads in Beds’, voilà qu’en me préparant à l’écouter, je m’aperçois qu’elle se retrouve sur trois albums différents. C’est-à-dire qu’elle a été réécrite deux fois. Là, je suis à bout. Personnellement, je n’écoute pas un groupe pour ses réécritures, mais pour son écriture et sa créativité. Cela demeure la mieux réussie de l’album avec ses ambiances plus planantes, à la Pink Floyd. On y explore les émotions plus en profondeur, c’est bien fignolé. Un peu normal après deux réécritures…
La pièce ‘Trough the Gates’ s’avère être complètement originale. Je ne retrouve aucun titre équivalent dans leur discographie. Contrairement aux autres morceaux de l’album, c’est très électronique, simplement du clavier qui ne marquera pas l’histoire de la musique.
Même chose pour ‘Moongarden’ que je ne retrouve sur aucun autre album. Encore là, une pièce axée sur les claviers qui demeurent assez simples. Elle possède un petit côté Vangelis, en moins grandiose. En bref, c’est répétitif…

Pour finir, j’ai eu de la difficulté à suivre le concept de cet album partiel de recompositions qui ne marquera pas l’histoire du prog/rock. On touche à tous les styles sans aller vraiment en profondeur. Côté inspiration, j’ai entendu plus créatif, plus complet. Sans oublier cette percussion électronique qui m’agace. Electric Mud se dit libre par défaut, c’est peut-être un peu trop facile dans leur cas. On n’y sent pas cette pression de créer, même s’ils évoluent.

Dans l’histoire de la musique, on a vu des groupes qui ont dû user d’une créativité hors du commun pour s’affranchir de la pression de l’industrie. On pense à Rush qui a dû produire l’épique 2112 en arriver là. Ce groupe travaille et retravaille sa musique sans aucune pression et on le sent. Il y a bien des groupes qui en une seule composition ont beaucoup plus approfondi un riff en évitant de le rendre répétitif comme dans cet opus. Pour conclure, il leur manque le couteau entre les dents et un batteur pour atteindre le niveau supérieur. Du travail en surface quant à moi.



André Simard
Le Québécois


Rédigé par André le 29/10/2018
Commentaires
Aucun commentaire