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I am God
Exorcism - I am God
Titre : I am God
Groupe : Exorcism
Sortie : 2014
Label : GoldenCore Records/ZYX Music
Format : CD
Genre : Metal

La chronique note de la chronique
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Titres

  • End Of Days
  • I Am God
  • Voodoo Jesus
  • Last Rock'N Roll
  • Master Of Evil
  • Exorcism
  • Higher
  • Stay In Hell
  • Fade The Day
  • Zero G

Formation en 2013


Exorcism

Etats-Unis (2013)

Genre : Heavy Metal

Csaba Zvekan : chant, claviers, guitare rythmique
Joe Stump : guitare
Lucio Manca : basse
Garry King : batterie

Produit par Csaba Zvekan

Comme disait le gars qui s’est retrouvé planté sur une croix – et ce n’est pas sans rapport avec ce qui va suivre -, il faut rendre à César ce qui appartient à César. C’est donc grâce à Axel Wiesenauer (Rock’N’Growl Promotion, également impliqué dans le management du groupe et la conception du livret) que je dois la découverte d’Exorcism et de leur première galette, “I am God”.
Fans et amis communs de Steph Honde et de ses Hollywood Monsters (voir la chronique publié ici le mois dernier), l’invitation d’Axel sentait bon le cuir, le métal, la sueur et la bière.
Et puis, comme nous ne sommes pas sectaires à Neoprog, dès qu’un bon disque d’un genre connexe passe entre nos oreilles, on se permet de gentilles escapades scripturales.
Certes, ici, point de promenade bucolique, mais un sentier escarpé au milieu de la lave incandescente d’un quatuor de gladiateurs d’un métal des plus brilliants.
Hormis Garry King, les trois autres garçons se sont échappés récemment du combo Raven Lord où leur doom largement speedé allait traîner du côté de Judas Priest.
Sans doute lassé de ne pas imposer totalement ses idées, Csaba Zvekan (Warpdrive, Emergency, Sardonyx, Zvekan, Raven Lord), chanteur d’origine serbe ayant également côtoyé les plus grands, a décidé de réactiver des démos de 2006 et d’inviter ses petits camarades de jeu à y poser leurs griffes acérées.
Si le projet semble celui d’un homme, c’est bien un groupe soudé qui pousse les potards et envoie la purée sur ce “I am God”.
L’Américain Joe Stump (11 albums solos quand même ; Reign of Terror, HolyHell, Zvekan, Raven Lord) est un monstre de la guitare, maître du shred influencé aussi bien par Ritchie Blackmore que par Yingwie J. Malmsteen, entre autres…
Lucio Manca, le bassiste d’origine italienne (Natrium, Solid Vision, Raven Lord) a également sorti un premier album solo, « Everybody Needs an Angel », en 2013.
Quant au batteur anglais Garry King (Achillea), il a également tenu les fûts derrière des gens comme Rick Hale, Joe Lynn Turner ou Jeff Beck…
C’est donc un groupe international qui se lance à l’assaut du monde avec un “I am God” prémonitoire, martelé dans des forges dignes de celles d’Héphaïstos !
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’opération à haute température est une réussite !
Là où le dernier Black Sabbath, malgré quelques bons moments, nous laissait sur notre fin, ce premier opus ravive les flammes du genre.
Très bien produit (avec les batteries enregistrées en France, cocorico), accompagné de claviers discrets, « I am God » s’articule autour de 10 titres, pour une durée de 48:31, axés, on s’en doutera autour des classiques du black metal et des questions de dieu, de diable et autres sorcelleries incantatoires.
Si les textes ne sont pas d’une créativité transcendante, la musique est d’un tout autre calibre : les instrumentistes sont parfaits, chacun trouve sa place pour former des pièces somptueusement plombées autour de la voix d’airain de Zvekan. Le son est énorme, les interventions des uns et des autres ont leur juste place, et ça découpe à la tronçonneuse dans tous les coins sur des tempos plutôt lents (là où Raven Lord envoie plutôt une cavalerie à la Judas Priest).
Joe Stump fait montre de toute la palette de son immense talent sans que cela ne soit jamais hors de propos : une intro zeppelinienne sur “I am God”, un Blackmore illustré à la fin de “End of Days”, une partie magnifique de guitare-violon à la Blackmore à nouveau sur “Master of Evil”, des interventions dignes de Michael Schenker sur “I am God”, les soli dantesques de “Exorcism” ou “Stay in Hell”, et les doigts qui brûlent sur “Stay in Hell”…
La section rythmique n’est pas en reste avec la basse vraiment énorme de Lucio Manca (chaloupée sur “I am God”, omniprésente sur “Exorcism”, vraiment un bassiste que j’adore !), et un batteur métronome, Garry King, qui pousse l’ensemble (les parties à contretemps et la double pédale sur “Higher”) - la paire peut faire penser au duo Tony Franklin/Carmin Appice (“Fade the Day”) ou Jimmy Bain/Vinnie Appice (“Last Rock’N Roll”).
Et que dire de ce diable de Csaba Zvekan qui déploie un registre vocal époustouflant où, parmi les nombreuses références entendues ici où là, on peut faire ressortir les Ronnie James Dio, Tony Martin, Rob Halford, un coffre impressionnant et quelques poussées dignes de Ray Gillen ou de Glenn Hughes…
On chaloupe de titre en titre entre toutes ces références sous-tendues dans une maîtrise totale et une cohérence absolue (un petit bémol pour “Last Rock’N Roll” plus Rainbow Mark I, un ton en dessous, et le catchy, mais fort réussi et terriblement plaisant “Stay in Hell” avec son gimmick de clavier).
Bref, là où nombre de groupes de métal progressif s’enlisent dans de la démonstration inutile et des mises en place poussives, Exorcism met toute sa technique et son feeling au service de grands morceaux de hard rock qui vous filent mal au cervicales et vous laissent les cordes vocales en sang à forcer de beugler les refrains : ce “I am God” est véritablement un exorcisme à la soupe estampillée “métal prog” qu’on nous sert parfois…
Cerise sur le gâteau, la pochette et le livret, réalisés par Mario Bouffier (Sacred Reich, Megaherz, Lou Reed, Iggy Pop…), sont d’une beauté envoûtante.
En attendant leur prochain album ou de les voir sur scène, comme le chantait Ronnie : « Stand Up and Shout » !


Rédigé par Henri le 12/08/2014
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