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The Wake of Urizen
Fëdor Kahlil Kramer - The Wake of Urizen
Titre : The Wake of Urizen
Groupe : Fëdor Kahlil Kramer
Sortie : 2014
Label : ELECTRIC GOAT RECORDS
Format : CD
Genre : Psychédélique

La chronique note de la chronique
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Titres

  • The Finest Hour
  • Blake's Pale
  • Piece of Mind
  • Les Paul's Spleen
  • Alphaville's Curtains
  • Frances Had a Little Goat
  • Vaghe Stelle dell'Orsa
  • When I Cry The Hills Laugh
  • An EarthWorm Prophecy
  • The Wake of Urizen


Fëdor est un solitaire, auteur-compositeur-interprète-producteur, il fait tout, tout seul. En règle générale, le chroniqueur est méfiant face à ce genre d’album, mais quand Fëdor m’a fait découvrir deux des titres de son disque, malgré son pedigree inconnu, je me suis dit : ne vais-je pas passer à coté de quelque chose d’important ? Alors j’ai dit go, même si, en ce mois de juin ensoleillé, je passe plus de temps à l’ombre de mes enceintes que dans mon jardin massacré par les pelleteuses du voisin, mais ça c’est une autre histoire…

Fëdor Kahlil Kramer définit sa musique comme progressive et psychédélique, on ne va pas le contredire. “The Wake of Urizen” est un album principalement instrumental, ancré dans le space-rock un peu à la Gong, un zeste expérimental (on pensera à Birdy de temps en temps), mais pas si psychédélique que ça finalement dans le sens où il est tout à fait audible par un très large public.

Enregistré en analogique, le CD est présenté à la manière d’un 45 tours dans un packaging minimaliste avec une belle illustration.

Urizen est un personnage issu de la mythologie de William Blake pour les amateur de littérature anglaise, il représente la loi et la sagesse universelle, quatrième fils d’Albion. Il faut le noter car l’album est un semi-concept qui raconte sans doute quelque chose, mais là honnêtement je ne m’étendrai pas, sans les paroles, je suis perdu.

Pour écouter “The Wake of Urizen”, je recommande l’immersion nocturne au casque, lumière tamisée ou obscurité totale. Je parlais de “Birdy” de Peter Gabriel tout à l’heure, ce n’est pas pour rien. Le travail de Fëdor s’apparente pas mal à celui de l’ancien chanteur de Genesis, boucles, samples, chants lointains, traits de guitares, atmosphères pesantes, il y a de nombreuses similitudes même si la démarche n’est pas la même. Et quand vous entendrez “The Wake of Urizen” qui clôture l’album, vous comprendrez sans doute pourquoi je vous bassine avec Peter Gabriel, “Birdy” ou encore “Passion”.

Très peu de titres chantés sur les dix pièces présentes sur le CD. Les premiers morceaux sembles liés alors que les suivants sont indépendants, du moins à l’oreille. J’ai un gros reproche à émettre concernant cet album : la manière dont se concluent les compositions, un fondu basique sur un thème en boucle qui au fil du temps lasse un peu.

On pourrait croire qu’un album solo majoritairement instrumental et plutôt planant où boucles et samples sont légions va rapidement conduire au décrochage, pourtant il n’en est rien. “The Wake of Urizen” s’écoute soit en immersion complète, soit en fond musical. Quelques titres plus forts vous remettent sur les rails de temps à autre, l’arrivée du chant sur “Piece of Mind” ou sur “The Wake of Urizen” redonne de l'élan à l’ensemble. On peu comparer le travail de Fëdor avec celui de Edison’s Children ou de Jet Black Sea sur la forme, cependant je préfère celui de Fëdor par bien des aspects. Certes la musique se complaît parfois sur quelques accords et bruitages (“Blake’s Pale”) et cela peut sembler un tantinet facile, mais force est de constater qu’une atmosphère se construit sur cet album.
“Piece of Mind” est le premier titre chanté avec également l’arrivée de guitares au son texan. La voix semble venir d’outre-tombe, désincarnée, pendant qu’une guitare joue quelques notes éclectro-acoustiques sages, l’autre dérape dans le lointain, saturée. Ambiance western, on regrette juste le final avec la batterie qui tombe un peu à plat. Limite boogie, “Les Paul Spleen” est inattendu, des images de trucks, de poussière, de cafétérias minables s’imposent à mon esprit, bercé par trop de filmographie made in US et de road movies. “Frances Had A Little Goat” est le titre qui me parle le moins, sorte de post-rock un peu trop bruyant en comparaison de l’ensemble, moins inspiré également, je passe donc. “When I Cry The Hills Laugh” après quelques secondes psychées devient une gentille ballade à la guitare et claviers à la conclusion une fois de plus un peu inutile. Je vous garde le meilleur pour la fin, “The Wake of Urizen”, un chant éraillé à la Gabriel, des claviers pesants, une rythmique lente et cette gratte sublime qui s’invite soudain et qui ne vous lâche plus, rhooo, que c’est bon !

“The Wake of Urizen” brille par plusieurs qualités, une atmosphère qui se construit et vous tient jusqu’à la fin, le jeu de guitare de Fëdor, le côté “Birdy” “Passion” “Live A Pompeï” des ses titres et un space-rock psychédélique très accessible au final. Il y a réellement de la matière dans cet album, il pourrait s'enrichir par la participation d’autres musiciens, mais déjà ainsi, il est à découvrir.


Rédigé par Jean-Christophe le 27/06/2014
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