Titre : Quantum Unknown
Groupe : Gravitysays_i
Sortie : 2016
Label : Inner Ear Records
Format : CD
Genre : Progressif

La chronique

Titres

• More Than A Matter
• Of Woe / Migratory Bords
• Dowser
• An Ivory Heart
• Every Man
• Quantum Unknown (Riveted Eye)

Formation en 2003

La Grèce, ses antiquités, ses temples, ses îles et sa crise nous feraient oublier que c’est également un pays du prog. Hélas, les chroniques de leur panthéon musical ne figurent guère chez nous. L’autel d’Apollon manquerait-il d’offrandes ? Toujours est-il qu’au hasard d’un contact, le label Inner Ear Records, nous allons découvrir Gravitysays_i, un groupe né en 2003 avec trois albums à leur actif : The Roughest Sea en 2007, The Figures of Enormous Grey and The Pattern of Fraud en 2011, et Quantum Unknown qui vient de sortir le 16 septembre.

Ce dernier, fort de six pièces, mélange prog, électro, space rock et musique traditionnelle. Outre l’instrumentation classique du rock, le groupe ajoute de la trompette, de la lyre et du santour dans leurs morceaux.

Quantum Unknown ne débute pas franchement progressif mais au fil des pistes s’enfonce peu à peu dans la richesse instrumentale pour vous submerger à la fin. Une sensation assez étonnante. A la seconde écoute, les prémices de cette écriture vous apparaissent plus clairement, et à la troisième vous serez convaincus comme moi d’avoir affaire à du rock progressif d’un nouveau genre.



Dès le premier morceau, ‘More Than A Matter Of Instinct’, vous serez surpris par le mélange de Jean-Michel Jarre période Oxygène avec la trompette et la guitare électrique. Le chant de Manos contribue également à ce dépaysement, une voix légèrement retravaillée à la ligne mélodique digne d’une BO de Western. Le santour, instrument à cordes frappées, donne également une touche très particulière à cette pièce qui, la première surprise passée, gagne en beauté au fil des écoutes.

Un peu de claviers à la Vangelis et une rythmique à la The Gathering, ‘Of Woe / Migratory Birds’, reprend les éléments musicaux précédents agencés différemment. Une pièce de près de dix minutes, linéaire sur les deux tiers, où les guitares et la rythmique font beaucoup. A partir de la septième minute, les changements de tempo se succèdent, trompette, couplet, section plus rock, amenant une écriture plus progressive.

‘Dowser’ reprend semble-t-il une danse traditionnelle façon électro. La plus courte pièce de l’album, à peine plus de trois minutes qui pourtant fourmillent d’idées.

Le cœur d’ivoire est d’un genre pop rock dansant à cuivres, un morceau accessible à tous, trop long pour la radio mais privé de son instrumental, il trouverait aisément sa place sur les ondes.

‘Every Man’ renonce au pas de deux pour la mélancolie entre folk et Katatonia. Un titre simple et émouvant avec un duo au chant.

L’album se termine sur ‘Quantum Unknown (Riveted Eye)’, une piste de près de dix minutes à nouveau qui va combler les connaisseurs. Expérimental, doom, sombre, elle gagne en complexité, flirtant avec Anathema. Si vous n’étiez pas tout à fait convaincu par le style de Gravitysays_i, vous comprenez alors qu’une nouvelle écoute de l’album s’impose immédiatement.

J’étais perplexe au début. Mais Quantum Unknown, écoute après écoute, se révèle être un album ambitieux, réconciliant Pink Floyd, Anathema, Vangelis, Katatonia, Jarre et musique traditionnelle en six morceaux originaux. Gravitysays_i explore une nouvelle manière d’écrire du rock progressif, et le résultat est magnifique.

Facebook : https://www.facebook.com/Gravitysaysi/?fref=ts

Bandcamp :

Rédigé par Jean-Christophe le 22/09/2016