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Resistance
IQ - Resistance
Titre : Resistance
Groupe : IQ
Sortie : 2019
Label : Giant Electric Pea
Format : CD
Genre : Progressif

La chronique note de la chronique
Les évaluations Evaluations
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Titres

  • A Missile
  • Stay Down
  • Rise
  • A Shallow Bay
  • If Anything
  • For Another Lifetime
  • The Great Spirit Way
  • Fire And Security
  • Perfect Space
  • Fallout

Formation en 1980

Peter Nicholls [chanteur], Mike Holmes [guitariste], Paul Cook [batteur], Tim Esau [bassiste], Neil Durant [clavier]

Il aura fallu attendre cinq ans entre le sublime bones et ce Resistance, nouvel album d'IQ sorti en septembre de cette année. Il aura fallu attendre deux mois pour en avoir une chronique sur neoprog.eu.

Une chronique tardive donc pour plusieurs raisons, mais celle qui nous intéresse ici est qu'un album d'IQ n'est jamais simple à appréhender. Il s’écoute, se réécoute et se réécoute encore afin de livrer tous ses secrets, toutes ses subtilités, toute sa richesse. Puis vient ensuite le temps de la digestion, d'assimilation de ce que l'on a entendu et ressenti.
Passé ce temps (deux mois pour moi donc), vient le temps de l'analyse dont je vous livre ici le résultat.
Le premier disque, qui se compose de sept morceaux, débute par 'A Missile' qui nous explose en pleine face: riff de guitare heavy, chant agressif, et surtout la batterie de Paul Cook qui remplit tout l'espace, ne laissant que peu de place à la basse de Tim Esau qui assure pourtant sa part du contrat avec brio. Neil Durant quant à lui habille le tout de ses claviers aux sonorités riches, tantôt symphoniques, tantôt fantomatiques.



'Rise' et son intro cinématique alterne les passages calmes, mélancoliques et les explosions de guitares heavy, les claviers y installent une atmosphère étouffante que la voix habitée de Peter Nichols parvient à sublimer.

Après ces deux morceaux intenses, 'Stay Down' qui sous ses airs de berceuse dans sa première moitié est interprétée par Peter, accompagné seulement par les claviers de Neil, nous permet enfin de reprendre son souffle, mais aussi d’apprécier une fois de plus la voix particulière mais magique d'un grand interprète tout en nuances.
Le répit est de courte durée car les tic-tac d'une horloge viennent annoncer l'explosion de la seconde moitié du morceau sur laquelle les musiciens créent encore une fois le chaos à grands coups de basse lourde, de guitare agressive et de couches superposées de claviers, claviers qui permettent une transition avec 'Alampandria', court interlude aux influences orientales bienvenues.
Sorte de power ballad qui donne encore une fois l'occasion à « Cookie » de démontrer à quel point son jeu enrichit la musique du groupe, 'Shallow Bay' est une merveille d’émotion portée entre autres par le superbe solo final tout en feeling d'un Michael Holmes au sommet de son art.

Si la musique d'IQ est souvent en proie aux ténèbres, celle-ci sait aussi se faire lumineuse à l'image de la ballade 'If Anything', sereine et légère, sans jamais tomber dans la mièvrerie. Une batterie électronique accompagne la basse ronde et chaude de Tim Esau qui porte ce morceau sur lequel Mike Holmes égrène ici et là quelques notes de guitare acoustique de toute beauté. Une belle chanson qui rappelle le 'Hold On My Heart' de Genesis, si on excepte le fait que la noirceur fait ici son grand retour par le biais d'un final à l'orgue d’église digne d'un film d'horreur.

Pour clôturer ce premier disque, les musiciens nous gratifient d’une longue pièce de quinze minutes 'For Another Lifetime'.
Le titre débute de façon inédite pour le groupe, une ritournelle à l'orgue de barbarie accompagné de sons de claviers spectraux « désaccordés » et de la voix de Peter Nichols créent un sentiment malsain qui évoque la folie. La suite un peu plus convenue vaut toutefois son pesant de cacahuètes avec ses parties aux différentes atmosphères qui nous emmènent à sa suite jusqu'au final à la guitare majestueuse. Épique et théâtral.



Ce disque un regorge de belles mélodies, de riffs lourds (qui frôlent souvent la limite du metal progressif), d'une noirceur de plus en plus présente dans la musique du groupe et qui lui sied à merveille.

Le disque deux propose quatre morceaux dont deux atteignent les vingt minutes. 'The Great Spirit Way' nous ramène plus de vingt années en arrière, à l’époque de 'Ever'/'Subterranea'. Alternance de thèmes et d’atmosphères pour un titre typique d'un IQ plus « classique », sur lequel s'efface le coté heavy du premier disque, mais certainement pas l’inspiration. Chaque musicien a la place pour montrer de quoi il est capable sans en rajouter des tonnes, nous emmenant dans un beau voyage se terminant sur une note positive à la guitare acoustique.
'Fire and Security', qui s’enchaîne naturellement avec le morceau précédent, est une courte pièce sur laquelle on note le retour de la guitare agressive de Michael Holmes, mais aussi la noirceur caractéristique du groupe.
Les huit minutes du magnifique 'Perfect Space' à la structure jazzy sur lequel la section rythmique fait des merveilles nous accompagnent jusqu'à 'Fallout' titre final de vingt minutes qui débute sur une partie calme, au chant apaisé mais qui s’avère par la suite être une montagne russe d’émotions, de rythmes et d'ambiances. Le calme et l'apaisement font leur retour pour clore ce morceau et l'album.

Ces quatre titres, initialement prévus pour figurer sur une éventuelle édition limitée, s’intègrent parfaitement bien à l'album.



Là où tant de groupes perdent l'inspiration après quelques albums, IQ se bonifie au fur et à mesure de leurs livraisons, et ce, après près de quarante ans d’existence. Les musiciens signent avec Resistance une pièce maîtresse de leur discographie mais aussi du rock progressif en général. L'album contient tous les éléments caractéristiques du style IQ, style que le groupe maîtrise aujourd'hui mieux que jamais. Celui-ci plaira donc aux fans de la première heure mais, je l’espère, lui en fera gagner beaucoup d'autres afin que le groupe atteigne enfin le succès qu'il mérite largement.

N'opposez donc aucune résistance (blague facile j’en conviens) au plaisir d’écouter un album essentiel d'un groupe indispensable qui propose aujourd'hui ce qui se fait de mieux dans le genre et qui mérite amplement la note maximale.


Rédigé par Marc le 19/12/2019
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