Groupe : Kevin Serra
Sortie : 2014
Label : autoproduction
Format : CD
Genre : Metal
La chronique
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Titres
- Honour the Brave - instrumental
- Rising Aura - instrumental
- Mirage Reflection - instrumental
- Acid Dream - instrumental
- Optic Red - instrumental
Formation en 2008
Mirage Reflection
Kevin Serra
Italie, 2008
Genre : prog metal fusion instrumental
Discographie :
Quantum Legacy, Deepest Desire, autoproduction, 2011
Kevin Serra, Mirage Reflection, EP, autoproduction, mai 2014
Membres :
Kevin Serra : guitares, claviers, arrangements, production
James Carta : batterie, coproduction
Invités :
Andrea Maccianti : guitare solo (1)
Mattia Melis : basse (1,2)
Mike LePond : basse (3)
Alessandro Bertoni : claviers solo (3,5)
William Stravato : guitare solo (4)
Leszek Zyglowicz : basse (4,5)
Résumons : quand un guitariste italien, jouant avec des musiciens américains, vivant en Pologne, gaucher de surcroit, nous envoie son premier EP solo, on fonce et puis on fond devant les qualités du bonhomme et de sa galette…
Kevin est un voyageur : c’est en effet après un concert de Joe Satriani en France, alors qu’il avait 14 ans, qu’il se met à la guitare… à l’envers bien sûr, mi grave en bas - comme j’ai pu le faire aussi… et le pratique toujours ! Passant ses premières années d’apprentissage à tout écouter, tout imiter, Kevin Serra commence à composer et à donner des cours, avant d’acheter sa première guitare gaucher, une Ibanez RG (c’est bizarre, ma première guitare gaucher, je l’ai acheté il y a peu, et c’est une Ibanez RA !). Après un cursus au Guitar Institute de Londres, KS devient musicien de session et prof de guitare. En 2008, avec son compatriote batteur, James Carta, il fonde Quantum Legacy, dont le premier album, Deepest Desire, sort en 2010-2011. Voilà pour le développement et la pré-production !
Eh bien, ce premier effort solo, Mirage Reflection, c’est un peu du Quantum Legacy concentré sur un EP 5 titres avec des invités meilleurs les uns que les autres : William Stravato, guitariste et compositeur, diplômé du GIT de Los Angeles et auteur de 5 albums instrumentaux ; Andrea Maccianti, brillant guitariste sarde ; Mattia Melis, bassiste talentueux ; Leszek Zyglowicz, bassiste de Pologne, l’autre pays du prog ; Alessandro Bertoni , claviériste fou, auteur d’un Keystone très remarqué en 2013 (voir la chronique par Mr Neoprog himself : http://neoprog.eu/critique/alessandro_bertoni/keystone) ; et rien moins que Mike LePond, bassiste de Symphony X, sur un morceau. Voici pour le casting !
Filant la métaphore cinématographique, vous comprendrez que je compare ce Mirage Reflection à un court-métrage (25 minutes) dont le plan de travail s’établit en cinq phases pour autant de morceaux, équilibrés dans leur durée, et judicieusement intercalés.
En effet, ça commence par un "Honour the Brave" soutenu où le Satriani de Surfing with the Alien sert de mentor. Les guitares de Serra et Maccianti échangent joyeusement sur un thème lyrique à souhait, tandis que Carta fait tressauter la rythmique. Joliment troussé !
"Rising Aura" prend le même chemin, ou plutôt la même highway, et c’est Kevin qui assure toutes les guitares, montrant son feeling, sa technique et son inspiration qui, cette fois, va plutôt lorgner chez steve Vai. Le pont est une belle surprise d’accords inattendus, et Mattia Melis assure un tempo métronomique permettant à Carta de faire étalage de sa pédale de grosse caisse et de ses breaks.
Pour le titre de l’album, "Mirage Reflection", les claviers fous d’Allessandro Bertoni font leur entrée accompagnés par la basse funky et groovy de LePond. Ca swingue grave et Satriani revient, croisant cette fois John Petrucci. Bertoni enfile les descentes comme un Derek Sherinian, et Kevin se cale dans les interstices d’une rythmique infernale. Puissant !
"Acid Dream" ne fait pas baisser la pression et la basse de Leszek Zyglowicz fournit un bien bel ouvrage. La batterie de Carta ne me semble pas tout à fait adaptée sur ce morceau, d’autant que Serra fait des vrilles aux claviers, laissant William Stravato monter des gammes à la Holdsworth : impressionnant de fusion ce morceau tout de même.
L’EP se termine avec "Optic Red" et le retour de Bertoni. Néanmoins, c’est la rythmique Carta- Zyglowicz et les changements de mélodie et de phrasés de Kevin Serra qui font merveille avant que Bertoni ne se déchaîne au piano électrique, puis au synthé sur la fin…
Bien entendu, il faudrait voir l’opus se prolonger… et c’est l’envie que l’on a alors que le CD se termine ! A contrario des albums de bon nombre de guitar heroes voulant se la jouer à la "écoutez-moi ça, je suis meilleur que les copains", Kevin Serra fait montre de sobriété (bon, mais un paquet de guitaristes seraient quand même à la ramasse !), de créativité et de complémentarité avec l’équipe qu’il a su amener sur un projet d’une grande qualité et à la production impeccable.
S’il fallait accompagner cela d’une mention particulière à l’un de ses petits camarades, j’en accorderais une à Leszek Zyglowicz (entre bassistes, c’est normal, me direz-vous) qui fait preuve d’une grande élégance et sait créer un son énorme pour accompagner une technique irréprochable !
Bravo à Kevin Serra, dont on attend avec impatience, seul ou avec Quantum Legacy, d’autres prouesses aussi roboratives que pleinement accomplies pour confirmer un EP prometteur...
Facebook : https://www.facebook.com/KevinSerraGuitaristComposer
Site : http://kevinserra.wix.com/kevinserraofficial
Vidéo officielle :
Rédigé par Henri le 30/09/2014