Titres
Formation en 2000
Après trois chroniques metal, j’avais envie de revenir aux fondamentaux du rock progressif et pourquoi pas, pour une fois, explorer la branche germanique de cette musique délicieusement seventies, celle qui porte le nom péjoratif de krautrock (rock à choucroute). Un genre musical mis en lumière par Tangerine Dream en son temps, la musique des synthétiseurs analogiques par excellence.
Le groupe Mouth, s’il se revendique de cette mouvance, compose une musique à la frontière du kraut et du psychédélique, allant jusqu’à butiner dans les prés fleuris du prog symphonique à l’occasion. Après Vortex en 2017, Floating en 2018 et la disparition de son bassiste Gerald Kirch, le groupe s’est remis à l’ouvrage en 2019 avec Thomas Johen, et sortait mi-juin un EP quatre titres intitulé Past Present Future, édité en vinyle rose.
Sorti du premier morceau ‘Coffee’, un ristretto serré à l’orgue Hammond chanté accrocheur, et de ‘Into The Light’ dont nous reparlerons, le reste de l’EP, c’est à dire plus de quinze minutes, voyage entre explorations psychédéliques et bidouillage de claviers.
Commençons par ‘Chase 72’ fort de ses neuf minutes où basse et batterie explorent des rythmiques sous acides quand les claviers jouent avec tous les potentiomètres pour en sortir des sons improbables. Une expérience qui s’apparente à une géniale session de jam, un trip fabuleux et une descente tout en douceur.
Le titre suivant est un nouveau mix de ‘Into The Light’ de l’album Vortex sorti en 2017. Cette version, au mixage nettement plus limpide, fait ressortir les claviers et le chant tout en préservant bien la section rythmique et les riffs de guitare. Un jouvence bienvenue, tant la première version était écrasée par les basses. Le titre devient très accessible et même dansant, aussi surprenant que cela puisse paraître.
Mouth se lâche en terminant par ‘Steamship Sambles’, un titre complètement expérimental, tout sauf mélodique, où se dégage toutefois un thème principal et qui s’offre, dans la dernière minute, une section rock improbable ici. Ne me demandez pas d’où sort cet O.V.N.I., ce qu’il y a de certain, c’est que le groupe a fumé plusieurs paillassons pour le composer.
Cet EP propose deux morceaux très accessibles et deux pièces instrumentales nettement plus cérébrales, de quoi satisfaire tous les appétits. Après avoir goûté à une petite demi-heure de cette bouche sucrée acidulée, j’ai bien envie d’aller plus loin dans notre relation, à suivre donc.