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Satur9 and Indigo
My Arrival - Satur9 and Indigo
Titre : Satur9 and Indigo
Groupe : My Arrival
Sortie : 2020
Label : autoproduction
Format : CD
Genre : Art rock
Achat : ici
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Titres

  • Intro / Ending Theme
  • Gone
  • Pale White Dot
  • Strange Machine
  • Saturn & Indigo
  • Null Echo
  • Come Undone
  • Failure of a Grand Design
  • Full Dark no Stars
  • Close your Eyes
  • Outro / Home

Formation en 2018


Vous souvenez-vous de Sylvium ? Nous les avions chroniqué lors de la sortie de leur dernier album chez Freia Music il y a de cela déjà plus de quatre ans. Exit Sylvium à quatre pour My Arrival à trois, exit aussi Freia Music transformé depuis en une autre structure nommée Dutch Music Works. Pour les membres de My Arrival il s'agit aussi d'une nouvelle étape pour le nouveau groupe qui effectue sa mue, grandit, et a monté son label indépendant Mey Productions.

Que représente la pochette énigmatique de cet album Saturn9 & Indigo ? Un homme se dresse devant ce qui ressemble à une porte spatio-temporelle dans un lieu abandonné qui aurait subi les outrages du temps, où la nature reprend petit à petit ses droits. Une sorte de porte des étoiles dont on ne sait si, entre tous ces câbles emberlificotés, elle fonctionne encore. En tout cas ces lumières bleutées laissent à penser qu'elle a encore de l'énergie à sa disposition. Que veut faire cet homme ? Franchir le rubicon ? Rester là ? Mystère.
Nous ne sommes en tout cas pas si loin de cela de la vérité, car Saturn9 & Indigo raconte l'histoire d'un homme qui part à la recherche d'une autre planète habitable pour une humanité qui a rendu une Terre invivable.
C'est aussi l'occasion pour notre homme seul d'une introspection sur l'attachement qu'il porte à sa moitié laissée sur Terre.

My Arrival

Dès l'introduction, sur laquelle une guitare lascive et tranquille s'exprime, la situation est claire: "We screwed up. We failed. And I lost you as well my beautiful flower". Les titres s'enchaînent et racontent le périple et les états d'âme de cet homme au cours de son voyage spatial: partant d'un constat de désespoir ('Gone'), son vaisseau l'envoie contre toute attente hors de notre système solaire au-delà de la ceinture de Kuiper (le fameux gros anneau de composés volatils gelés aux confins de notre système solaire), vers une destination inconnue et anxiogène ('Pale White Dot' - 'Strange Machine'). Vient ensuite l'expression d'une grande solitude dans le noir et sa capsule ('Null Echo') ainsi que l'angoisse de passer au travers de cette ceinture de gros cailloux glacés sans encombres ('Come undone'). De nouveau un épisode une grande solitude est exprimé; perdu dans le noir et pour les autres alors que ses moteurs se sont arrêtés ('Full Dark no Stars'), notre héros semble finalement avoir trouvé une seconde planète ('Open Your Eyes') on ne sait trop comment, non sans avoir effectué un petit flashback sur son départ (Saturn & Indigo).

La musique distillée par ce nouvel album est une musique calme et équilibrée donnant la part belle aux guitares, aux ballades, lorgnant vers la pop, avec un léger saupoudrage d'électro. A part les quelques moments de tension progressive vécus dans le voyage de notre héros ('Pale White Dot','Come Undone'), rien d'agressif, rien de nerveux, bien au contraire. La basse, bienvenue, vient un peu plus en premier plan de temps en temps, comme dans ce 'Close Your Eyes'. Vous entendrez aussi des sons de cymbalum ('Full Dark no Stars'). En écoutant cet album, je pense à Pink Floyd, à New World de Dave Kerzner - tiens donc une histoire spatiale aussi - , à cette guitare APP Eye in The Sky en fin de 'Gone', à ce claquement à la 'Midnight Drug' de BJH ('Failure of a Grand Design'). Une musique très planante, relaxante.

Une fois les premières écoutes passées, et en s'appropriant l'histoire et les paroles, on se rend surtout compte combien cette musique fluide et apaisée est au service de notre homme providentiel, reflétant toutes les nuances émotionnelles par lesquelles il passe, entre questionnements, constats, interrogations, déchirements, sidérations, espoir et désespoir. Un héros constamment tiraillé par sa solitude, ses questionnements, son introspection, les dangers qu'il affronte et l'attachement qu'il porte à sa moitié.

Je finirai cette chronique par une légère touche philosophique en évoquant le premier titre intitulé ‘Ending Theme’, et le dernier intitulé ‘Home’. Devrait-ce être l'inverse ? J'y vois un message d'espoir et, finalement, d'éternel recommencement de la vie. Le fameux serpent Ouroboros n'est pas loin.

Saturn9 et Indigo, c'est finalement un album accessible aux oreilles, tout en finesse et en nuances. Un album qui fera à coup sûr retomber la pression après une journée de travail. Un album qui ne peut vous apporter que du plaisir et vous offrir un bon moment de détente. Essayez donc, vous n'avez rien à perdre.


Rédigé par Laurent le 03/04/2020
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