Titres
Neuro reste pour moi un préfixe de cyberpunk inventé par Gibson. Coccyx, ma foi, c’est un os, un os possédant de lourdes connotations graveleuses. Mais neuro peut également être compris comme relatif à la tête et dans ce cas, Neurococcyx devient un prosaïque “tête dans le cul”... Toujours est-il qu’il s’agit du nom d’un trio métal progressif instrumental nantais (une ville qui abrite bien des jeunes talents). Et nous allons parler aujourd’hui de leur album Friches et Bestioles. Notez-le, car c’est assez rare, le disque a été enregistré en live le 29 août 2015 au Lonesome Studio. Une manière intéressante de restituer la musique mais pour laquelle il faudra accepter les petites imperfections du jeu sans filet.
Basse, batterie, guitare et une bonne dose de dérision planent sur les six titres de cet album instrumental avec des morceaux aux noms cocasses comme ’Dead Tong’, ‘La Décolleuse’ ou ‘Lapin-Tigre’. Sans clavier, sample ou voix, vous vous imaginez bien que le côté progressif va se limiter à peu de choses. D’ailleurs leur musique se construit souvent sur quelques thèmes de guitare répétés à souhait comme ce ‘Dead Tong’ et ses accents orientaux. ‘La Décolleuse’, du haut de ses cinq minutes vingt cinq, toujours sur le même schéma, dévoile de nouvelles facettes du jeu du guitariste qui use de motifs à la Tool pour nous hypnotiser. Sur ce moyen format vous entendrez de belles idées. Mais deux pièces viennent semer le trouble, le fameux ‘Lapin-Tigre’, animal de compagnie aux dents aiguisées qui vole au-delà du format réglementaire et ‘Beach Coprse’ qui est juste derrière. Là, l’écriture se fait plus ambitieuse, variée, syncopée, alternant poutrage, soli, espaces plus aériens et changements de rythmes. Alors que le dernier titre, ‘Beach Corpse’, fait dans le rentre dedans métalleux, le lapinou joue les nuances de guitares et laisse plus de place à la basse. C’est donc vers la pièce la plus longue qu’ira ma préférence. Cependant la batterie peine à convaincre là où basse et guitare jouent dans la finesse. Le son reste encore à travailler, mais si la volonté d’un rendu live était désirée, elle est bien là.
Il s’agit d’un premier album, pas sur-joué, puisqu’enregistré en live studio. Le groupe a de belles idées qu’il faudra concrétiser. Alors laissons du temps au trio pour grandir et nous reviendrons les écouter prochainement.
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