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Eleventh Hour
Novena - Eleventh Hour
Titre : Eleventh Hour
Groupe : Novena
Sortie : 2020
Label : Frontiers Music
Format : CD
Genre : Progressif

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Titres

  • 2258
  • 2259
  • Sun Dance
  • Diconnected
  • Sail Away
  • Lucidity
  • Corazon
  • Indestructible
  • The Tyrant
  • Prison Walls

Formation en 2013

Ross Jennings [chanteur], Gareth Mason [chanteur], Harrison White [guitariste,clavier], Dan Thornton [guitariste], Moat Lowe [bassiste], Cameron Spence [batteur]

J’espère que, contrairement à moi, vous n’êtes pas passés à côté du premier album de Novena en mars 2020. Je me demande encore comment j’ai pu le manquer. Certes Eleventh Hour sortait chez Frontiers, un label qui n’accouche pas que de merveilles, et de plus, en mars, de nombreux poids lourds du prog faisaient la queue dans la pile des promotions. J’ai retrouvé l’album au fond des cartons de la rédaction et j’y ai jeté une oreille distraite par curiosité. Grand bien m’en a pris !

Novena

Il faut dire pour ma défense que le groupe né en 2013 et emmené par le frontman de Haken était resté très discret jusqu’alors avec seulement un EP en 2016. Par contre, lorsqu’ils sortent une galette, ils ne le font pas à moitié : l’EP Secondary Genesis dure plus d’une demi-heure et l’album Eleventh Hour une heure et quart, enfin un peu moins si j’enlève la première minute de silence ‘2358’.

Cette onzième heure comporte dix titres dont deux dépassent la dizaine de minutes, et un qui atteint le quart d’heure. Le plus court, “la minute de silence”, ouvre l’album. Le plus long, ‘Prison Walls’, clôt le concept. Le thème qui sous-tend ces neuf portraits est celui de notre relation à la mort, des histoires afin d’explorer les différentes manières d’appréhender notre inéluctable destin.

Outre Ross Jennings de Haken, vous trouverez également dans le groupe Gareth Mason de Slice The Cake, Harrison White, Dan Thornton de Crimson Throne, Moat Love ainsi que Cameron Spence de Ravenface. Alors oui, Novera peut se classer dans la catégorie des super groupes dont le label Frontiers semble détenir le quasi monopole.

Eleventh Hour n’est certainement pas un autre Haken like. Oui, les titres jouent du rock progressif parfois metal sur chant clair et de temps en temps du growl, oui le djent tabasse à l’occasion, mais ici Novena s’autorise presque tout, de la minute silencieuse à des danses espagnoles en passant par de la poésie et des hurlements. Les soixante-quinze minutes passent en un clin d'œil, et après plusieurs écoutes, vous vous apercevez qu’il fait nuit dehors et que vingt-trois heures approche.

Tout commence par cette soi-disant minute de silence dont je ne cesse de vous parler. Si vous poussez le volume, vous entendrez des pas dans une nuit d’été, un chœur lointain, une porte qui s’ouvre et les chants qui s’imposent à 22h59, une nouvelle minute qui va en réalité durer huit fois plus longtemps que prévu. Ross et Gareth se répondent, chant clair contre growl, sur la basse très présente de Moat et les guitares fusion/jazzy de Harrison et Dan qui virent au heavy prog pour terminer le morceau au son du glas.

‘Sun Dance’, comme ‘Corazon’ un peu plus loin, jouent de metal progressif aux motifs venus de la péninsule ibérique. Puis arrive ‘Disconnected’ et son chant solaire qui s’élève sur un néo-progressif d’un autre âge après une ouverture faite de chants sacrés. Le final au piano nous prépare aux vers déclamés de ‘Sail Away’ et son chant bouleversant.



‘Lucidity’ poursuit au piano, très vite débordé par un metal épais et growlé rattrapé par un jazz soft au chant clair avant de prendre la forme d’un metal progressif plus classique, livrer un délicat solo de guitare et revenir aux vers déclamés. ‘Corazon’, hispanisant, livre de sublimes harmonies vocales, des mains frappées en rythme et une dernière section latino inattendue, chantée par une femme.



‘Indestructible’ arrive alors avec son rock bouillonnant sur lequel un metal de plomb et un growl de fond de mine coulent une chape qui cède cependant sous la pression d’un rythme latino qui ouvre la porte au tyran tout en démesure avec sa voix caverneuse. Pendant dix minutes, la forge et le prog s’affrontent, étouffant les hurlements de souffrance des victimes du dictateur moribond.

L’album s’achève entre les quatre murs de la prison, un titre de quinze minutes qui, sur une base rock, construit une pièce progressive tout en contrastes. Un long texte y est déclamé et la paire rythmique lance une déferlante metal growlée telle une descente aux enfers, d’où un piano et un violon s’échappent avant le bouquet final grandiose.

A n’en pas douter Eleventh Hour joue de démesure entre growl profond, choeurs, motifs latinos, metal frontal, prog, jazz et fusion. Sans parler du jeu des musiciens qui se révèle souvent terriblement technique que ce soit à la basse, à la batterie ou aux guitares. Pourtant Novena livre ici un premier album éblouissant et varié, indispensable à tout amateur de metal progressif.


Rédigé par Jean-Christophe le 04/03/2021
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