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Risen
Noveria - Risen
Titre : Risen
Groupe : Noveria
Sortie : 2014
Label : Scarlet Records
Format : CD
Genre : Metal

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Titres

  • The New Age - instrumental
  • Risen
  • Downfall
  • Paralysis
  • Ashes
  • Fear
  • Fallen From Grace
  • Through The Abyss
  • Waste


Cornegidouille, s’il y avait une prime à l’achat pour les pochettes résolument moches, ce “Risen” ferait un carton ! Quand on voit ça, on se dit qu’à l’intérieur, ça va frapper, hurler, être dark, doom, death, que sais-je, j’en frémis encore…
Eh bien, que nenni, c’est encore bien pire que ça : on tient là un brûlot de power métal mélodique progressif comme on en entend rarement ces temps-ci… Une vraie merveille puissante et racée qui vous laisse pantois (et pourrait aussi déclencher quelques séquelles auditives chez vos voisins ronchons). Comme dans la fameuse réplique des Tontons Flingueurs : “C’est du brutal !”
Profitez de “The New Age”, court instrumental très doux, qui plante le décor à la manière d’une bande-son pour Game of Thrones ou Vikings, parce qu’après, ça sent la tendinite et les cervicales qui foutent le camp, sans parler d’un battement de pied irrépressible et de l’envie de chanter à tue-tête… Prenez une bonne respiration, bloquez tout, c’est parti...
Ok, “Risen” est certes le premier album de nos voisins transalpins de Noveria, mais ces doux agneaux nourris au génie des alpages ont de l’expérience à revendre (DGM, Astra, Solisia, Empyrios…). C’est d’ailleurs l’invité Simone Mularoni (DGM) qui mixe magnifiquement l’album et nous envoie un joli paquet de notes à la six cordes sur “Fallen from Grace”.
On trouvera bien des influences sur cet album : Symphony X, Angra, Helloween, Eldritch, le Rising Force de Malmsteen, Dio, Queensrÿche et toute une kyrielle de groupes ou musiciens dont Noveria a su tirer la substantifique moelle pour créer un univers moderne, au son contemporain, à la dextérité et la cohésion qui forcent l’admiration, le tout emmené sur un chariot de feu par la voix mélodique phénoménale de Frank Corigliano (et dans un anglais impeccable, s’il vous plaît).
Au lieu de nous faire un album à rallonge, Noveria s’est concentré sur 9 titres (8 si l’on enlève la courte introduction au titre prophétique “The New Age”), à l’ancienne, quasi format vinyle.
Du coup, si l’on subit l’avalanche, qu’on la prend en pleine poire (un bourre-pif en pleine paix, comme disait Blier), et qu’on en sort abasourdi, on n’a néanmoins pas eu le temps d’éprouver la moindre lassitude (ni un seul instant de répit non plus… !).
Que ce soit “Risen”, avec son avalanche de double pédale, sa caisse claire qui claque, son refrain épique, son accalmie au piano et ses tricotages de guitares et de claviers (Emmanuele Casali qui amène la touche prog à l’ensemble) ; “Downfall” qui pétarade avec son mitraillage de guitares incandescentes et ce chant épique qui se retient tout naturellement ; “Paralysis”, pur joyau malgré la deuxième voix gutturale qui se fond parfaitement dans l’ensemble ; “Ashes”, et ses relents d’un Angra première génération (quel chant !) ; “Fear” qui matraque s’il en était encore besoin (Omar Campitelli est un batteur fou et Andrea Arcangeli un bassiste métronymique et inspiré !), avec son petit côté Dio dans la ligne de chant et des échanges de soli guitare/synthé dopés aux amphétamines ; qu’importe le morceau que vous preniez, il n’y a que du premier choix !
“Fallen from Grace” apporte une touche enchanteresse, y mêlant même samples indus et voix gutturales ! La voix de Corigliano rejoint celle des plus grands et ses montées alpestres atteignent des sommets. Les guitares de Mularoni (invité à la fiesta sur ce morceau) et Francesco Mattei (redoutable compositeur par ailleurs et riffeur atomique) se renvoient les skuds, pour se faire régler leur compte par un solo dantesque (normal) du synthé de Casali, tout comme sur “Through the Abyss” ou il nous montre toute sa dextérité et ses influences progressives et classiques évidentes.
Cela fait déjà un moment que l’on est en apnée, je vous le rappelle, alors qu’arrive “Waste”, ultime morceau de ce “Risen”. Je vous fiche mon billet que vous allez reprendre les “oh oh oh oh” de Corigliano, et que vous allez rester bouche bée devant les soli de ces malades de Casali et Mattei.
Il y avait bien longtemps qu’un groupe de ce style ne m’avait pas amené un tel enthousiasme juvénile ! Chaque morceau apporte une touche différente et tout le monde ira de son titre préféré.
“Risen” est une pure tuerie qui a l’immense mérite de claquer le beignet de certains groupes de métal progressif établis, un tantinet prétentieux et imbus de leur technique, sûrs de leur fait mais de moins en moins inspirés (ne suivez pas mon regard, certains d’entre vous vont hurler à l’hérésie et me brûler en place de Grève).
Avec Noveria, si Berlusconi ne revient pas aux affaires et si la squadra azzura ne réinvente pas le catenaccio, l’Italie pourrait bien tenir dans sa botte un des combos capables des plus puissants coups de pied au cul au monde musical métallo-progressif dans les années à venir, rien de moins !


Rédigé par Henri le 08/07/2014
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