Titre : Giordano Bruno
Groupe : Oscillazioni Alchemico Kreative
Sortie : 2018
Label : autoproduction
Format : CD
Genre : Rock opéra

La chronique

Titres

• Campo dè Fiori
• Viator temporis
• Liber in Tiberi
• Angeli senza ali
• Circe
• Diana/Morgana
• La cena delle beffe
• Dreams of mandragora
• Danse macabre
• The globe
• Wittenberger Fuchstanz
• Un valzer pe il Mocenigo
• Sandali rossi
• Campo dè Fiori Reprise

Formation en 1993

Ne confondez pas O.A.K. et O.A.K., d’un côté vous avez un jeune groupe d’art rock norvégien, de l’autre une formation de rock opéra progressif italien, Oscillazioni Alchemico Kreative qui, depuis 1993, sort régulièrement des albums. Leur dernier en date raconte l’histoire de Giordano Bruno, un moine dominicain astronome et philosophe qui mourut sur le bûcher le 17 février 1600 à Rome.

Il faut dire qu’à cette époque bénie, affirmer que les planètes tournent autour du soleil, présenter le Christ comme un magicien doué et défendre le principe de la réincarnation, c’est jouer avec le feu. O.A.K. nous raconte les tribulations de cet hérétique athée et pourtant moine en quatorze morceaux, instrumentaux et chantés, fleurant bon le folk et le rétro progressif, raconté en italien avec quelques sous-titres, le tout durant une heure et quart.

Derrière O.A.K. se cachent le chanteur multi instrumentaliste italien Jerry Cutillo, le claviériste Francesco De Renzi et des invités qui se greffent au projet au gré des morceaux. Ces italiens connaissent bien leur affaire, des musiciens rompus à l'exercice, tout sauf des débutants (musiques de séries TV, tribute à Jethro Tull), ils excellent dans l’art de raconter des histoires en musique. A leurs côtés sur Giordano Bruno, nous trouvons Richard Sinclair, Sonja Kristina, David Jackson, Maartin Allcock et Jenny Sorrenti contribuent à la réussite de l’album.



Le rock opéra commence par la fin de la vie de Giordano Bruno (ou presque), lorsque les portes de sa cellule se referment derrière lui, lui laissant un peu de temps pour se remémorer ce pourquoi il se retrouve aujourd’hui condamné. Un ‘Campo de Fiori’, pièce instrumentale reprise de manière symphonique à la fin. C’est dans ‘Liber-in-Tiberi’ que le célébrissime David Jackson de Van der Graff Generator apporte pour la première fois sa magie à l’album avec ses saxophones fous. La flûte de Jerry habite, à la façon Ian Anderson, de nombreuses pièces, comme cette belle reprise de la danse macabre de Saint-Saëns. Il faudra hélas attendre le onzième titre, ‘Wittenberger fuchstanz’, quand Giordano, rejeté par ses pairs, obtient un poste à l’université de Wittenberg en Allemagne, pour entendre le premier chant féminin, si on excepte les choeurs floydiens de ‘Diana/Morgana’.

Giordano Bruno pêche, comme bien d’autres albums de la mouvance rétro progressive italienne - The Rome Pro(G)ject par exemple -, par un manque d’originalité si on excepte le titre ‘Viator temporis’ et cette reprise de Saint-Saëns. Mais avec sa douce nostalgie canterbury folk progressive, l’album, merveilleusement bien composé, nous replonge dans des septantes glorieuses aux airs de Jethro Tull, Genesis, Camel et compagnie.

Rédigé par Jean-Christophe le 08/10/2018