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Worlds Beyond
Paralydium - Worlds Beyond
Titre : Worlds Beyond
Groupe : Paralydium
Sortie : 2020
Label : Frontiers Music
Format : CD
Genre : Metal progressif

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Titres

  • Enter Paralydium
  • Within The Sphere
  • Synergy
  • Finding The Paragon
  • Crystal Of Infinity
  • Awakening
  • The Source
  • Into Divinity
  • Seeker Of The Light

John Berg [guitariste], Georg Härnsten Egg [batteur], Mickael Blanc [clavier], Mikael Sehlin [chanteur], Jonathan Olsson [bassiste]

Mine de rien, vingt-cinq ans après ses débuts, Symphony X peut se targuer d’être devenu une référence. Il existe aujourd’hui toute une tripotée de groupes reconnaissant l’influence de la bande du New-Jersey. Leur recette, à base de metal progressif et néoclassique, a séduit et continue de séduire. Les suédois de Paralydium qui publient leur premier album sur le label italien Frontiers Records ont, à n’en pas douter, été bercés au son des américains. Il est absolument impossible d’éviter le parallèle. D’ailleurs, ne passons par quatre chemins, vous ne trouverez rien de révolutionnaire sur cet opus pourtant impeccablement construit. Le niveau technique est impressionnant et les morceaux plaisants et mélodiques. Deux possibilités donc : soit vous vivez le prog comme l’occasion d’explorer de nouveaux horizons et là, vous serez probablement un peu déçu, soit, boulimique que vous êtes, vous avalez tout ce qui se situe dans le périmètre de votre univers musical de référence et ce CD trouvera sa place dans votre collection déjà bien fournie.

Paralydium

L’introduction de Worlds Beyond, ‘Enter Paralydium’, m’offre l’occasion de mettre un petit coup de projecteur sur un compositeur anglais d’origine suédoise, Gustav Holst, essentiellement connu pour sa suite orchestrale The Planets. Ce musicien de la fin du dix-neuvième siècle a inspiré de nombreux auteurs de bandes originales de films (John Williams en tête) mais son œuvre principale et surtout les mesures liminaires de ‘Mars, The Bringer Of War’, ont également impacté plusieurs acteurs de la scène rock et metal (Andromeda en 1969, King Crimson, Savatage, Rainbow, Symphony X ou encore Coroner). En effet, ces formations n’ont pas hésité à reproduire l’introduction de ce titre ou à s’en inspirer pour enluminer leur musique. Il faut dire que cette marche guerrière est parfaite pour lancer une pièce ou un album. Alors heureusement non, les suédois de Paralydium n’ont pas repris directement ce thème désormais connu, mais leur ouverture ressemble fortement à celle de ‘The Odyssey’, un morceau culte de plus de vingt-quatre minutes composé par Symphony X, qui débute dans une atmosphère délibérément calquée sur celle développée sur …The Planets. Pour faire court, ma première pensée fut donc : « Tiens un groupe qui s’inspire d’un autre groupe qui s’est inspiré d’un compositeur de musique classique ! ». Si cette entrée en matière des suédois reste parfaitement exécutée, est d’une belle cohérence et contient des orchestrations soignées, il n’empêche que la ressemblance est troublante. Mais ne reléguons pas non plus Paralydium au simple rang de clone, ils ne le méritent pas, et donnons une chance à cette production aux couleurs familières.

Worlds Beyond (les mondes au-delà) est un concept album qui relate la quête d’un homme à la recherche de pouvoirs supérieurs. Grâce à son lot de titres dynamiques et variés, l’auditeur prend facilement part au voyage. Les mondes qu’il a à visiter semblent parfois bien hostiles. Certains morceaux (‘Within The Sphere’, ‘Finding The Paragon’) se démarquent par leur côté heavy, contenant des riffs agressifs, suffisamment techniques pour ne pas être taxés de basiques, et des rythmiques saccadées bien rentre-dedans. Le chant clair de Mikael Sehlin (évoluant également dans le groupe Engel) sied parfaitement au style. Parfois hargneux sans être poussif, le vocaliste sait donner du relief aux émotions qu’il exprime. Nous retrouvons aussi une petite touche FM dans ses interventions (‘The Source’). L’album est émaillé de très beaux refrains comme sur le titre ‘Seeker Of The Light’ ou sur l’orientalisant ‘Synergy’ qui clairement devrait remporter l’adhésion du public. La structure de ces deux morceaux est encore une fois assez proche des travaux de Symphony X, ce que l’on peut regretter, mais le groupe surprend agréablement en s’éloignant, en cours de route, de son modèle pour créer son propre univers, quelque part entre le metal progressif et le heavy mélodique traditionnel.



Évoquons également l’intelligence de John Berg qui, en plus d’être un compositeur et guitariste doué, a compris l’importance de laisser s’exprimer ses camarades de jeu. Ainsi, il convient de saluer le travail du claviériste Mickael Blanc qui répond remarquablement bien aux duels lancés par le six-cordiste en proposant des solos inventifs que n’auraient pas renié Vitalij Kuprij (Ring Of Fire) et Michael Pinnella (de qui vous savez si vous lisez attentivement cette chronique !). Certes, il y a un peu de démonstration dans le jeu des suédois, mais avec un tel niveau technique il aurait été dommage de ne pas en faire profiter le public.
Pour un premier album, les suédois de Paralydium impressionnent. Le potentiel est là, l’art de composer bien réel. Mais pour les invétérés du progressif que nous sommes, c’est bien souvent la capacité à prendre des risques, à expérimenter qui prime. Evidemment, nous attendons surtout de voir s’ils sont capables de s’émanciper de leur principale influence en développant un son et un feeling uniques. Quelques signes prouvent déjà qu’ils cherchent à explorer de nouveaux territoires comme sur le titre ‘Into Divinity’ dont l’étonnante introduction rappelle l’excentricité du Hour to Restoration de Magellan. A suivre donc…


Rédigé par Alexandre le 05/08/2020
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