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Men Who Climb Mountains
Pendragon - Men Who Climb Mountains
Titre : Men Who Climb Mountains
Groupe : Pendragon
Sortie : 2014
Label : autoproduction
Format : CD
Genre : Néo-progressif

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Titres

  • Belle Ame
  • Beautiful Soul
  • Come Home Jack
  • In Bardo
  • Faces Of Light
  • Faces Of Darkness
  • For When The Zombies Come
  • Explorers Of The Infinite
  • Netherworld

Formation en 1978

Benjamin Cohen-Lhyver [clavier]

Men Who Climb Mountains

Pendragon
Stroud, Angleterre, 1978

Membres :
Nick Barrett : chant, guitares, claviers, programmation, chœurs
Peter Gee : basse, chœurs
Clive Nolan : claviers
Craig Blundell : batterie

Discographie studio :
The Jewel, 1986
Kowtow, 1988
The World, 1991
The Window of Life, 1993
The Masquerade Overture, 1996
Not of this World, 2001
Believe, 2005
Pure, 2008
Passion, 2001
Men Who Climb Mountains, Toff Records, 9 octobre 2014

Men Who Clim Mountains est le dixième album studio de Pendragon. Paradoxalement, c’est peut-être le véritable premier album solo de Nick Barrett, tellement son empreinte sur ce disque est colossale…
Avec Believe en 2005, le groupe, désormais basé à Swindon, avait amorcé un virage qui l’éloignait un peu des références trop marquées que d’aucuns associaient à Marillion (période Fish) ou à Pink Floyd. Nos gaillards avaient mis du muscle dans leurs rythmiques, Barrett sortaient des riffs acérés et l’arrivée de Scott Higham à la batterie à partir de Pure avait enfoncé le clou.
La sortie de Passion en 2011 avait divisé les fans et les observateurs : pour certains, ce n’était plus vraiment Pendragon, pour d’autres, le groupe sortait enfin de son aspect gentillet…
Fan de longue date, je n’avais découvert le groupe sur scène que pour les tournées de Pure et Passion, et j’avoue que ce dernier m’avait vraiment plu par son côté rentre-dedans et torturé.
Les paris et les spéculations abondaient sur l’orientation de ce Men Who Climb Mountains, mais nos Anglais, recroquevillés dans leur "Green and Pleasant Land" – leur album n’est distribué que sur leur site, sur celui de leur antenne francophone, Built by France (BBF) et lors des concerts -, préparaient doucement la surprise.
La première est venue du départ de Scott Higham, immense batteur que les aficionados avaient largement adopté et qui parsemait albums et concerts de la qualité et de la créativité de son jeu, sans parler de sa bonhomie contagieuse…
Bienvenue donc à Craig Blundell, batteur accompli, musicien de studio recherché, à l’expérience aussi solide que le drumming. Et, comme on dit : sur cet album, Craig fait le métier ; on appréciera sûrement son talent en concert – pour ma part le 25 octobre à la Rock School Barbey de Bordeaux.
Bon, maintenant que je vous ai bien fait mariner comme des harengs, allons-y directement : ce Men Who Climb Mountains a un pluriel bien singulier et serait plutôt un disque de Nick Pendragon. Si l’on excepte le travail du fidèle Peter Gee, dont la basse illumine toujours différents titres, on est en droit de se demander où est passé Clive Nolan : Barrett assure parties de piano, de claviers ainsi que de la programmation, encore bien plus que sur Passion… Si l’on ajoute qu’il n’y a que peu de vraies parties de claviers…
S’il est plus coulant que Passion, les compositions et les paroles sont de grande qualité, et surtout, ce que l’on peut noter dès "Belle Âme", c’est l’application du chant de Nick. J’oserais le dire : je trouve que jamais Barrett n’a aussi bien chanté. L’application est constante et le résultat est bluffant ! C’est parfois au détriment de ce phrasé et de ces intonations si particuliers qui font qu’on le reconnaîtra toujours entre mille, mais néanmoins, c’est tellement réussi qu’on se demande quelle mouche a piqué Nick Barrett pour travailler à ce point – car c’est le fruit indéniable d’un vrai travail (sur "Belle me", bien entendu, mais aussi sur "Faces of Darkness", par exemple).
Et les guitares, me direz-vous ? Eh bien, elles brillent de mille feux comme toujours, mais sans excès, tout est millimétré, retenu, avec juste quelques fulgurances. Barrett a un son et un toucher uniques qui lui permettent de jouer sur les subtilités, les nuances, le pur son, à l’instar des plus grands guitaristes. Cela donne des choses curieuses, comme ces arpèges bourrés d’effets que l’on verrait bien accompagner un film de David Lynch sur le surprenant "Come Home Jack", ou l’envoûtant "In Bardo" (avec le seul véritable solo de clavier de… Nick Barrett, précédant une intervention gilmourienne du même), de même que ce joli solo harmonieux de "Faces of Light"….
Quand je vous dis que Barrett fait tout, ce n’est pas peu dire : le piano introductif de ce "Faces of Light", c’est lui ! Les idées du concept visuel aussi – mention spéciale au travail de Björn Gooßes, tout de même.
Alors que les premiers morceaux sont construits 2 par 2 : comme "Belle me" et "Beautiful Soul", "Come Back Jack" et "In Bardo" (vous savez, cet état intermédiaire entre la Mort et la Renaissance, comme dans le Livre des Morts thibétain, Bardo Thödol) , "Faces of Darkness" répond à "Faces of Light" avec un somptueux piano de Nick et une basse rondement swinguante de Peter Gee. Des réminiscences de Passion fusent d’ailleurs sur ce morceau et Blundell y démontre allègrement son talent.
Le post-apocalyptique "For When the Zombies Come" entame le final doucereux de l’album où brille en particulier "Explorers of the Infinite", avec sa belle guitare acoustique en intro, une basse ronflante de Peter, des chœurs spatiaux, un texte de toute beauté et un final grandiose à la… Pendragon !
"Netherworld" (l’enfer), ponctue l’album de façon dramatique. La voix de Barrett est poignante et magnifique, le titre, comme la majeure partie de l’album, empreint de spiritualité, bouclant la boucle de la tétralogie initiée avec Believe…
Comme pour montrer que Barrett est seul à la barre, le fan trouvera un second CD, live, de Nick, en accompagnement de cette fabuleuse épopée qu’est Men Who Climb Mountains.
Si pour certains Pendragon est mort après Not of this World, je ne suis pas de ceux-là. La seconde vie de Pendragon est particulièrement réussie, apaisée de bien des fantômes, permettant à Nick Barrett de déployer les ailes de son immense talent. "Still you shine, you shine…"


Facebook : https://www.facebook.com/pages/Pendragon/129554387094423

Site : http://www.pendragon.mu/

Vidéo officielle :


Rédigé par Henri le 15/10/2014
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