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Beyond the Shores
Shores of Null - Beyond the Shores
Titre : Beyond the Shores
Groupe : Shores of Null
Sortie : 2020
Label : autoproduction
Format : CD
Genre : Doom
Achat : ici
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Titres

  • Beyond the Shores (On Death and Dying)

Formation en 2013

Davide Straccione [chanteur], Gabriele Giaccari [guitariste], Raffaele Colace [guitariste], Matteo Capozucca [bassiste], Emiliano Cantiano [batteur]

Invités :

Mikko Kotamäki (Swallow The Sun): growls, cris et voix claire
Thomas A.G. Jensen (Saturnus): growls et récitant
Elisabetta Marchetti (Inno): chant clair
Martina L. McLean: cris
Marco Mastrobuono (Hour Of Penance): basse
Paolo Campitelli: piano
Fabio Gabbianelli: double basse
Valentina Gabbianelli: violon

Aujourd’hui je vais vous parler d’un groupe italien qui nous était totalement inconnu à Neoprog. Il ne s’agit pas d’un de ces adorateurs du rock progressif rital des seventies malgré un titre battant tous les records du Guinness Book. Shores of null vient de la belle ville de Rome et joue un doom gothique pour le moins atypique après avoir composé deux albums dans la veine de Paradise Lost et My Dying Bride.

Shores of null

‘Beyond The Shores’ n’est pas un album mais bien une pièce de trente-huit minutes où le metal rencontre le folk, la mélancolie et le growl. Le titre s’inspire des cinq étapes du deuil formulées par Elisabeth Kübler-Ross dans son livre On Death And Dying publié en 1969.

‘Beyond The Shores’ a été mis en images par la chanteuse Martina L. McLean (Enforce), un mini film en noir et blanc dans la plus pure tradition gothique. Growl caverneux, chant clair et voix féminines se croisent sur ces presque quarante minutes de magnifiques paysages et images évoquant la mort et le deuil. Piano et violons hantent un doom très lent où basses et batterie en constituent le squelette sur lequel des guitares post-metal s’extirpent parfois de la noirceur. Thèmes instrumentaux et refrains posent des jalons au cours de ce très grand format encadré par le souffle du vent et une pluie d’orage. Cinq chanteurs et récitants, un pianiste, une violoniste, trois bassistes, deux guitaristes et un batteur donnent vie à cette mort.

Le violon solitaire de Valentina joue dans le vent qui s’engouffre dans des gorges escarpées. Une femme en deuil vacillant de chagrin suit un homme en noir, marche derrière un corbillard. Le chant de l’homme s'élève, clair, quand soudain le mort, de sa voix caverneuse, se questionne sur son décès. Basse, batterie et guitares accélèrent, dessinant un metal galopant où pointe un chant torturé. Une main boueuse sort de terre. Le premier “refrain”, qui reviendra hanter le morceau, s’installe alors, ”Life is at war”, accompagné d’un growl qui lui répond. La guitare poursuit, construisant un thème que l’on retrouvera plus loin. Le growl sur un post metal lent survole le cercueil ouvert dans lequel gît le défunt. La musique devient cinématique, comportant un semblant d’espoir sous la forme d’un violon et d’un chant en duo, “I will never regain what was once has gone”. Arrive alors le piano déconstruit joué par Paolo. Sur ces notes légères, des riffs de guitare et un violon installent un “Will you give me some more time ?”. La mise en terre commence. Le mort accepte son destin dans une longue tirade de growl d’où s’extirpe un refrain clair : “Sit with me”. “Life is at war” revient et le metal s’emballe, sans doute un des passages les plus denses du morceau, joué sur des images à couper le souffle, principalement filmées avec un drone. Growl et chant se croisent, les thèmes et refrains précédemment joués et chantés reviennent l’un après l’autre, la conclusion approche et soudain une averse s’abat sur la femme filmée en gros plan. “Would we know the comfort of peace without the distress of war ?” (Elisabeth Kübler-Ross).

Beyond The Shores, malgré une durée conséquente, se révèle admirablement bien construit, jouant de rappels, équilibrant musique, chant, growl, metal, folk, cinématique pendant plus de trente-huit minutes, maintenant le suspens, la tension, plongeant dans le désespoir avant de laisser poindre une touche d’optimisme. Le mini film réalisé pour la sortie du morceau est un support bienvenu pour faciliter la première écoute, suivre les paroles et offrir de magnifiques images pour illustrer ces cinq étapes du deuil déjà évoquées dans l’album de Next Door To Heaven.




Rédigé par Jean-Christophe le 10/02/2021
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