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The Slow Rust Of Forgotten Machinery
The Tangent - The Slow Rust Of Forgotten Machinery
Titre : The Slow Rust Of Forgotten Machinery
Groupe : The Tangent
Sortie : 2017
Label : Inside Out Music
Format : CD
Genre : Progressif

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Titres

  • Two Rope Swings
  • Dr. Livingstone (I Presume)
  • Slow Rust
  • The Sad Story Of Lead and Astatine
  • A Few Steps Down The Wrong Road

Formation en 2002

Andy Tillison [clavier], Luke Machin [chanteur,guitariste], Jonas Reingold [bassiste], Theo Travis [flute,saxophone], Morgan Agren [batteur]

Une mère, tenant par la main ses deux fillettes épuisées, marche sur les traverses d’une ligne de chemin de fer dévastée, au milieu des gravats d’une cité en ruine. Des silhouettes errent au loin, un train rouille au bord de la voie, un panneau de signalisation ferroviaire ne sait plus quelle indication donner. Une ville en guerre que fuit la population civile, abandonnant tout derrière elle, foyer, travail, parents. “Where do we draw the line now ?”, une nouvelle ligne rouge est tracée sur la carte, séparant la Grande-Bretagne​ de l’Europe, le Brexit est consommé, ridicule rempart contre les migrants désespérés.

The Tangent

Comme Lion Shepherd ou Marillion, Andy Tillison aborde le sujet brûlant qui divise l’opinion britannique depuis quelques mois. Des frontières se ferment, des migrants se noient, les extrêmes gagnent en puissance et les pays construisent des murs derrière lesquels ils s'imaginent que le monde se porte bien. En une heure et six morceaux, dont un titre fleuve de vingt-deux minutes, The Tangent évoque le Brexit, la presse anglaise et un peuple divisé.

Un album hors normes pour de nombreuses raisons : son thème très controversé, la présence d’une voix féminine aux côté d’Andy (une première depuis Not As Good As The The Book), et enfin parce que Tillison s’est enfin décidé à s'asseoir derrière la batterie, après trente années de tergiversations.

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Le récit d’Andy commence avec deux balançoires séparées par des milliers de kilomètres, une en Angleterre, l’autre en Afrique, les jours heureux de deux enfants aux destins différents et que tout sépare: l’un prendra des leçons de piano, l’autre les armes. Une mélodie empreinte de nostalgie au piano, flûte, guitare et percussions, savant melting pot de prog jazz et funk dont Tillison possède le secret.
L’explorateur missionnaire disparu se livre tout à la guitare fabuleuse de Luke Machin, aux claviers brillants d’Andy et Marie-Eve et à la basse de Jonas, quatuor infernal au son seventies U.S. complété par le saxophone alto de Theo vers le premier tiers de cet instrumental éblouissant. “Dr. Livingstone (I Presume)”.
Il fallait oser s’attaquer au médias et tabloïds britanniques avec autant de hargne. ‘Slow Rust’ parle de ceux qui font l'apologie de la haine. Si vous ne deviez choisir qu’un texte à lire dans le magnifique livret, ce serait celui-ci. Et quand les mots cessent, la guitare de Machin s'envole sur les claviers d’Andy et Marie-Eve. Entre funk, prog 70’s, jazz, texte parlé incisif, la pièce épique s’apaise en constatant la détresse des migrants (‘The Actual Story’ scène 1) avant de repartir sur un Cha Cha progressif. Bravo pour ces mots monsieur Tillison même si le titre peut sembler parfois difficile.
Trois numéros atomiques séparent le plomb, très stable, de l’astatine, rare, volatile et radioactif. ‘The sad story of lead & astatin’ est sans doute le titre le plus jazzy de l’album, laissant la part belle à la musique et évoquant une amitiée mise à mal par des divergences d’opinions.
L’empire britannique s’effondre, l’heure n’est plus aux puissantes colonies et l’île vient de ratifier le Brexit : “We Stand Alone” scandé par Andy entre de longs monologues où la flûte de Theo nous ensorcelle. Il s’agit de la pièce la plus prog symphonique de cet album qui faillit ne pas voir le jour. Andy, en panne d’inspiration, envisageait de mettre un terme à l’aventure de The Tangent. Mais grâce à Trump, Marine Le Pen, Jeremy Corben et Bernie Sanders, nous profitons d’un nouveau The Tangent qu’il aurait été malheureux de ne pas écouter.

Quid de ’Basildonxit’ ? Je n’en sais rien, je ne l’ai pas entendu, se cache-t-il à la fin de ‘A Few Steps Down The Wrong Road’ ? Peu importe. Une fois encore The Tangent nous interpelle avec des textes forts et une musique de haute voltige. Pour la musique je retiens le fabuleux ‘Dr. Livingstone’, pour les paroles le corrosif ‘Slow Rust’. Et vous, lequel préférez-vous ?

Facebook : https://www.facebook.com/groups/alltangentmembers/

Vidéo :


Rédigé par Jean-Christophe le 02/08/2017
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