Pour quelle raison composer des opéras metal ? Des choeurs, des chanteurs et chanteuses en pagaille, une formation de metal et une orchestration numérique, mais pour en faire quoi au juste ? De nombreux groupes de metal symphoniques usent de touches lyriques dans leurs concept albums wagnériens, mais aucun d’entre eux ne va aussi loin que Therion. Ce projet suédois né en 1987 sous l’impulsion de Christofer Jonhsson, compose les opéras digitalisés du vingt-et-unième siècle.

Beloved Antichrist est le dernier, trois actes en trois CDs et quarante-six morceaux de bravoure, de quoi occuper vos longues soirées d’hiver. Mais pourquoi n’iriez-vous pas à la place assister à un vrai opéra, avec des costumes, une mise en scène, des instruments acoustiques, des musiciens sortis du conservatoire, sans micro, sans batterie ni basse censées donner de la texture à une musique d’une platitude affligeante ?

En guise d’orchestre, la Vienna Symphonic Library Pro pour MacBook, des chanteurs jouant jusqu’à quatre rôles différents, des voix guère remarquables et une section rythmique années quatre-vingt, qui cogne à angle droit sur des fûts de bière. En plus de s’écorcher les oreilles, plus de trois heures durant, il faudrait lire ce livret de quarante feuillets gravés dans le marbre, louant la venue de l'antéchrist, et puis quoi encore ?

Entre airs de l'Eurovision, metal lourdingue et opéra mal fichu, Beloved Antichrist possède toutes les qualités pour se faire détester. Allez donc à l’opéra découvrir Offenbach, Bartok ou Bizet et cessez d’écouter n’importe quoi.

Si vous voulez avoir mal aux oreilles :

Titre : Beloved Antichrist
Groupe : Therion
Sortie : 2018
Label : Nuclear Blast Records
Format : CD
Genre : Metal
La chronique

Titres

Formation en 1987

Rédigé par Jean-Christophe le 15/05/2018

Note : une brève est un avis et non une chronique fouillée, faite avec une ou deux écoutes de l'album et livrant l'impression générale qu'en a eu l'auteur.