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Farewell
Toxic Smile - Farewell
Titre : Farewell
Groupe : Toxic Smile
Sortie : 2015
Label : Progressive Promotion Records
Format : CD
Genre : Metal progressif

La chronique note de la chronique
Les évaluations Evaluations
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Titres

  • Farewell

Formation en 1996
Dissolution en 2018

Marek Arnold [clavier,saxophone], Uwe Reinholz [], Larry B. [], Robert Brenner [], Robert Eisfeld [batteur]


Membres invités:
Cornelia Pfeil : violon
Angelika Grünert : violon
Susanne Goerlich : alto
Uta Schröder : violoncelle
Martin Schnella : chœurs

Si vous étiez privé du sens de la vue, verriez-vous le monde de la même manière, et comment le percevriez-vous ?
C'est à cette réflexion que nous convient les allemands de Toxic Smile sur ce nouvel album. Cette interrogation se base sur le point de vue philosophique que l'ouïe est plus appropriée pour percevoir le sens profond et caché de notre univers, alors que la vue ne s'attache qu'aux aspects superficiels de notre monde. Cette chronique de nouvel album concept va sûrement réconforter les personnes qui collent une étiquette intellectuelle et élitiste sur le rock progressif, grand bien leur fasse. L'autre surprise - une fois que l'on a mis Farewell sur sa platine CD - est de voir s'afficher 'Piste 1 sur 1'. Après m'être assuré que mon lecteur CD n'était pas tombé en rade, ce nouvel album ne contient effectivement qu'une seule piste de quarante-deux minutes. Il fallait oser. Décidément ces cinq allemands, déjà chroniqués pour leur album précédent, ont l'air bien singuliers. Pour ce qui est de la singularité, il est à noter que le groupe a commencé sa carrière de l'autre côté du globe en signant avec un label sud-coréen (BMG Korea), et en tournant au pays de Séoul. Les voies du prog resteront impénétrables… Dernière précision - pour vous donner une petite idée - avec Marek Arnold et Toxic Smile nous entrons dans des références croisées de groupes tels que United Progressive Fraternity, Seven Steps To The Green Door, Manning, Project Patchwork, FlamingRow.

Toxic Smile

On peut trouver de nombreuses symphonies dont la durée moyenne est de quarante-deux minutes. Avec Farewell, l'autre seul point de comparaison avec la symphonie s'arrête aux instruments utilisés (vous aurez noté au passage la transition digne d'un JT en prime time). En effet, depuis leur DVD "Toxic Smile in classic extension", c'est la seconde fois que les allemands mettent une touche de classique dans leur musique, en incorporant les volutes musicales de quatre musiciennes de l'ensemble à cordes Concerto Bellotto, basé à Dresde. C'est d'ailleurs le quatuor à cordes qui ouvre ce long titre, tout en notes calmes et légèrement plaintives, avant de se faire plus discret pour mieux revenir plus tard. Les différents instruments s'allument ensuite un par un : un clavier sur une batterie épurée, une guitare acoustique. Vient ensuite la voix de Larry aux accents à la Phil Collins, avant que la guitare électrique ne se mêle à la fête. Les cordes frottées interviennent de nouveau, les accents métal de la guitare annoncent un passage plus nerveux, les claviers prennent une sonorité d'orgue péremptoire, alors qu'une petite nappe électronique fuse au dessus de la mêlée, et qu'un refrain calme reprend la main pour apaiser tout cela. Ce sont les premières sept minutes de ce titre, et elles sont un bon résumé de ce petit trois quarts d'heure de musique ininterrompue.

Toxic Smile

Vous trouverez de tout dans ce titre unique qui alterne tensions et apaisement, changements de rythme continuels (j'en ai compté une quinzaine) au gré des paroles de Larry qui réfléchit, teste, exprime le ressenti de son environnement au travers alternativement de la vue et de l'ouïe. Par la vue, ce monde lui parait agressif, n'est qu'illusions, confusion, images superficielles. Alors il ferme les yeux et écoute, voit la réalité, confronte un autre monde tout en sensations, totalement différent. Après avoir rouvert les yeux, il revient dans un monde matérialiste, saturé, froid. Il décide finalement de fermer définitivement ses yeux ("Peut-être qu'il y a quelque chose de plus à voir lorsque je me sens aveugle (…), je décide maintenant de fermer mes yeux pour toujours").
La musique suit ces alternances de sensations, incluant des refrains qui s'entremêlent en aller-retour savants, des trouvailles continuelles, des mini conclusions, des variations de thèmes subtilement bien dosées. Vous y trouverez, entre autres, des accords lourds de métal accompagnés de splash énergiques de cymbales, une séquence méditative et introspective réhaussée de petites étoiles électroniques. Vous y trouverez un orgue aux accents funky et groovy, des accords syncopés en une sorte de marche mécanique, une ambiance aquatique nimbée de mystère, une guitare cristalline apaisée, un piano jazzy, des soli de guitare électrique. Sans oublier les interventions très équilibrées des cordes, en groupe ou en violon solitaire (à vous de chercher les pizzicati), qui ajoutent une belle touche veloutée, ainsi que les chapelets ponctuels sonores du saxophone de Marek, tantôt enjoué, tantôt solennel selon les séquences. Le tout pour finir sur une belle conclusion tout en chœurs. C'est le moment final où le narrateur, convaincu, ferme définitivement ses yeux pour mieux voir.

Toxic Smile

Farewell, c'est un adieu. Un adieu au monde tel qu'on le voit, un adieu aux anciens schémas et modèles. C'est aussi un beau titre unique plein de surprises. Alors faites comme l'elfe dormeur de la pochette (un tableau du bassiste Robert, quand on vous dit qu'ils sont pétris de talent on n'exagère pas), fermez les yeux et imaginez le monde musical de Farewell.

Facebook: www.facebook.com/toxicsmileband

Vidéo :



Rédigé par Laurent le 10/12/2015
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