Titres
Mats Jørgen Sivertse [chanteur,guitariste,clavier,samples], Vegard Weyergang Vartda [bassiste], Paal Urdal [batteur], Leon Muraglia [guitariste]
Trois années après un premier album Blakc Mould, le projet norvégien Yobrepus semble avoir donné naissance à un groupe et le rock indie alternatif avoir pris le chemin du progressif. En effet Mycelium Days attaque d’emblée avec un titre de vingt-deux minutes où des influences telles que Peter Gabriel, Pink Floyd, King Crimson ainsi que des touches de new wave s'entremêlent. Sorti de ce titre album écrit comme un medley de rock progressif, Yobrepus propose également cinq autres pièces au format nettement plus raisonnable.
La méduse solitaire et irisée au milieu de l’eau noire, qui a immédiatement attiré mon attention, n’éclaire pas forcément les textes mélancoliques de ce concept album semble-t-il tourné vers les souvenirs et les regrets.
Dès les première secondes, ‘Mycelium Days’, à l’écriture minimaliste, m’a fait songer à ces rushs d’enregistrements retravaillés avec génie par Peter Gabriel dans la bande originale du film d’Alan Parker, Birdy. Vous y trouverez des riffs qui rappellent ceux de David Rhodes, ce piano électrique que l’ancien leader de Genesis appréciait tant, une certaine lenteur et une voix parfois maladroite. Mais le morceau fleuve est avant tout un hommage au dernier titre de Meddle de Pink Floyd et au cinquième album studio de King Crimson. Ne vous attendez pas à écouter une pièce à tiroir où chaque instrument cherche à tirer son épingle du jeu, mais bien à une oeuvre cinématique, fragile, imparfaite et donc belle.
‘What If’ aurait pu appartenir à ce grand morceau. Il suit la même logique, post-rock cinématique chanté où les guitares répondent à des nappes de claviers aériens alors que ‘Down’ joue du côté de la pop rock à manière de David Bowie.
Yobrepus revient au cinématique et au piano électrique dans ‘Step Up’ qui figurerait aisément à l’affiche d’un road movie, mais qui sème le trouble à la quatrième minute avec ses bruitages science-fictionnesques et son trip-hop. C’est un thème au mellotron parfumé de vieilles séries télé fantastiques qui ouvre et referme ‘Wangari’. On croirait apercevoir les soucoupes volantes survoler une vaste cité plongée dans le noir. Et entre les deux, s'installe un blues des plus floydien qui offre un saisissant contraste. Enfin, ‘Pia’, au piano, cordes et chant, conclue en toute simplicité l’album.
Même si Mycelium Days fait référence à des morceaux des années soixante-dix, ses compositions restent bien ancrées dans le monde actuel. Arrivé au bout de ses quarante-sept minutes, vous n’aspirerez qu’à l’écouter une nouvelle fois.