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Interview de Bjorn Riis le 11/12/2014
La dernière fois que j’ai écouté Lullabies In A Car Crash, je rentrais à la maison, sous la pluie, sur l’autoroute, après un concert de Solstafir, c’était bien après minuit, il y avait un gros carambolage sur l’autre voie. Étrange coïncidence. Aujourd’hui j'interviewe Bjorn Riis, guitariste et compositeur de Airbag, et maintenant également artiste solo.



Jean-Christophe : Salut Bjorn, comment vas-tu ? Merci de répondre aux questions de Neoprog.

Bjorn : Merci ! C’est toujours un plaisir !

Jean-Christophe : Tu es le guitariste et compositeur de Airbag, un groupe que nous aimons beaucoup ici, avec trois albums, le dernier qui est sorti en 2013, The Greatest Show On Earth, peux tu nous donner les raisons pour lesquelles tu as voulu écrire un album solo ?

Bjorn : Nous savions tous qu’il y aurait un break dans l’activité d’Airbag, parce que notre chanteur allait partir en voyage pour une année à partir de juillet. Cela signifiait qu'il n'y aurait pas d'urgence à écrire de nouveau matériel pour un prochain album d'Airbag. Il y a un an, quand nous finissions The Greatest Show On Earth, j’ai travaillé sur un tas de démos et j’ai réalisé qu'il y avait beaucoup de matériel que je voulais approfondir. C’était soit des trucs que je n’avais pas achevés ou qui pour une raison ou une autre n’avaientt pas trouvé leur place sur l'un de nos albums. J’ai toujours été le principal compositeur pour Airbag et là j’ai eu la chance de voir jusqu'où je pouvais emmener ma musique, sans que personne d’autre n’ait un droit de regard sur mon travail. Bon ou mauvais ! C’est très bon pour l'ego, j’ai fait l'album pour moi-même, et je pense qu’il n’est pas si différent que ça d'un album d’Airbag.

Jean-Christophe : L’influence de Pink Floyd, plus précisément du style de jeu de guitare de David Gilmour est très présente dans ta musique et dans ta vie (http://www.gilmourish.com/), dans Airbag mais bien entendu, et peut-être plus encore, dans Lullabies in Car Crash. Qui est David pour toi, un modèle, un maître, un mentor ?

Bjorn : Mes premiers guitar heroes furent Ace Frehley (Kiss) et Tony Iommi (Black Sabbath). J’ai commencé à jouer de la guitare à 12 ou 13 ans et j’ai fait de mon mieux pour apprendre leurs riffs. Je les ai encore en moi et le rock et le métal possèdent toujours une forte influence dans ma musique. J’ai découvert Pink Floyd à la fin des 80s. Il y a quelque chose dans le jeu et le son de David Gilmour qui a touché une corde sensible chez moi. Il a eu sur ma musique une influence très importante. Je suis également amateur de mecs comme Billy Gibbons, Joe Satriani, Zakk Wylde et Steven Rothery. Je pense que ce que ces gens là ont en commun c’est un sens de la mélodie et du son. Ils utilisent la guitare comme quelque chose de plus que juste un instrument à six cordes.

Bjorn

Jean-Christophe : Nous avons également découvert un peu de Steven Wilson dans ta manière de chanter et de composer (je pense à “Stay Calm”). Porcupine Tree, Pink Floyd et d’autres, était-ce un processus conscient chez toi ? Voulais-tu rendre une sorte d’hommage à ces groupes ? Pour ton tout premier album solo, ne voulais-tu pas créer quelque chose de plus personnel ?

Bjorn : Eh bien, je pense que je l’ai fait ! J’écris la musique comme elle me vient, naturellement, et elle est remplie de diverses influences. J’ai découvert Steven Wilson et Porcupine Tree à la fin des 90s, à l’époque où je commençais à écrire de la musique. La manière qu’a Wilson de composer a toujours été d’une grande inspiration. Certains quittent leur groupe et montent un projet solo qui est totalement différent, ce qui est admirable, mais ce n’est pas la raison pour laquelle j’ai fait cet album. Peut-être le ferai-je la prochaine fois mais encore une fois, j’ai fait cet album pour moi même et peut-être est-ce une sorte d’hommage mais je ne me suis pas assis pour décider de faire des chansons qui sonneraient comme ceci ou cela. Ca n’a pas vraiment d’importance parce que vous serez forcément étiqueté, alors pourquoi ne pas essayer de faire les choses convenablement :).

Jean-Christophe : Lullabies In A Car Crash n’est pas vraiment un album drôle et disco (rires). J’aime ce côté obscur dans la musique. Les paroles sont sombres et déprimantes parfois comme celles de Moss, Bowness ou Wilson. Qu’est-ce qui t’a poussé à écrire ces mots : des expériences personnelles ?

Bjorn : Ce n’est en aucune façon un album autobiographique, mais ce sont des sujets qui m’intéressent beaucoup. Qu’est-ce qui fait ce que nous sommes ? Pourquoi prenons-nous des décisions et des compromis en sachant souvent qu’ils sont mauvais ? J’aime cette dualité entre qui nous pensons être et qui nous sommes réellement. Pour moi, la musique mélancolique touche une corde plus sensible et je pense que j’explore ainsi ma personnalité, avec les paroles et la guitare, de manière plus émotionnelle.

Bjorn

Jean-Christophe : Bjorn Riis, Airbag, a t’on une chance de te voir en concert en France dans le futur, ou lors d’un festival comme Prog Sud ou Crescendo ?

Bjorn : Je n’ai jamais joué ni ne suis venu en France, alors je l’espère, oui !

Jean-Christophe : Y aura-t-il un nouvel album solo de Bjorn Riis dans le futur, y a-t-il assez de place pour Airbag maintenant dans ton travail ? (Les fans pourraient être très inquiets car les deux projets sont vraiment excellents !)

Bjorn : Il y aura un second album de Bjorn Riis mais nous avons commencé l’écriture du nouvel Airbag et je suis très concentré là-dessus. Ça démarre très bien et nous allons vers quelques mois passionnants.

Jean-Christophe : Lullabies In A Car Crash est un très bel album. Que penses-tu de ton travail maintenant qu’il est terminé ?

Bjorn : Oui tu as raison. J’ai sorti mon premier album solo, Lullabies in a Car Crash, dont je suis très fier ! Il est disponible en CD, édition vinyle de luxe et téléchargement.

Jean-Christophe : Merci Bjorn.

Bjorn : Merci à toi et merci à tout mes amis en France !

Rédigé par Jean-Christophe le 11/12/2014