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Interview de Cris Luna Chez Paulette le 14/05/2016
Rencontre avec Cris Luna Chez Paulette avant son concert le samedi 14 mai 2016.



Jean-Christophe : Bonjour Cris, tu as déjà joué Chez Paulette auparavant ?

Cris : Bonjour Jean Christophe,


Non c'est la première fois que je vais fouler cette scène mythique rock de France ! je dois t'avouer qu'un petit rêve se réalise, j'ai toujours été charmé par cet endroit unique hors du temps et des sentiers battus, un îlot musical vital pour toute la lorraine, des vignes, de l'air pur et un sacrée salle concert au milieu de tout ça !


Cris

Jean-Christophe : Nous venons de chroniquer ton dernier album Maëlstrohm il y a peu. Tu prépares un nouveau disque pour la fin de l’année, tu m’as même parlé d’un concept pour 2017 ?

Cris : Oui nous avons travaillé d'arrache pied sur ces deux prochains disques, je voulais sortir un double, voire un triple album, suite à l'écriture d'un grand nombre de chansons ces deux dernières années. Mais je suis revenu au final sur deux albums qui sortiront successivement fin 2016 et le suivant courant 2017.

La raison en est que ces deux disques ont chacun leur univers et concept original. Le premier est un album trempé dans l'acier "lorrain" si je peux dire, un disque très rock, sombre et proche du métal. Une sorte de "revival" du heavy metal kid que j'étais dans mon adolescence.
Le suivant quant à lui explore davantage le courant progressif, ambiant, dark, c'est une oeuvre plus torturée, elle traite de sujets très personnels qui m'ont touchent directement et ce fut pour moi une transe exutoire complète pendant les sessions d'enregistrements, mais je t'en parlerais un peu plus le temps venu...

Jean-Christophe : Dans Maëlstrohm tu parlais de pas mal de choses, relatives à ta région, son histoire tourmentée, dirais-tu que tu es un auteur engagé ?

Cris : Je ne me considère pas proprement dit comme un auteur engagé, la musique est avant tout là pour nous faire rêver et voyager, chanter et danser mais elle peut aussi soulager, réparer, soigner et donner une réponse positive à nos révoltes intérieures.
J'observe comme tout un chacun le monde qui m'entoure, toutes les injustices et la cupidité incessante chaque jour, et j'en témoigne à ma façon.

Jean-Christophe : Ta musique se situe à la frontière de pas mal de genres, le heavy rock, le progressif et le métal entre autres. Est-ce un calcul ou te laisses-tu aller à l’inspiration du nomment quand tu composes ?

Cris : Je suis la somme de tant d'influences, tombé dedans avec le hard rock et le Heavy métal des années 80, j'ai pu apprécier tous les mouvements successifs rock, post rock, punk, grunge, metal, progressif, néo prog, alternatif etc.. depuis mon enfance, et ces influences ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui.
En renier un partie reviendrait à renier une partie de moi même et je tiens à cet éclectisme. J'avoue que c'est un risque, de ne pas faire partie d'une celle famille, mais pour ma part il n'y en a qu'une qui existe, celle de la musique universelle en soi, par le premier des sens qu'il nous a été donné dès la naissance.

Cris

Jean-Christophe : Tu joues avec le batteur de Ange, est-ce que la musique des frères Decamps a fait partie des grands inspirateurs ?

Cris : Je suis un grand fan d'Ange, j'ai presque tous leur albums, notamment la première période. Pour moi la trilogie "Au delà du délire", "le cimetière des Arlequins" et Emile Jacotey" sont au panthéon de ce qui ce fait de mieux en matière de rock progressif, ils ont jeté les bases de pas mal de choses dans ce mouvement, et sont une fierté pour notre pays. Je serai toujours sur la trace des fées :-)

Jean-Christophe : Moi également, mon premier coup de coeur progressif. Que penses-tu de la nouvelle scène progressive française actuelle, Gens de La Lune, Ange, Lazuli, The Last Embrace pour ne citer que les plus connus ?

Cris : J'avoue honteusement que je ne me suis pas beaucoup penché sur elle ces dernières années, je connais la musique de Lazuli et je suis émerveillé par leur réussite outre Rhin, un groupe français écouté et reconnu par nos amis allemands, alors qu'il peine à se faire une place en France, cela en dit long sur l'état de pauvreté culturel et surtout d'éclectisme de notre pays.
Le public français est malheureusement formaté vers le bas, il y a tant d'artistes, de groupes fantastiques chez nous qui n'ont aucune couverture médiatique, que cela en devient parfois désespérant, toutefois rien n'est figé et le jour viendra...

Jean-Christophe : Le rock progressif en France peine à décoller alors que de l’autre coté de la frontière le public semble nettement plus réceptif, à qui la faute ?

Cris : La faute je pense est partagée, d'une part les grands médias, TV et radios ont déserté le rock de manière générale, le format progressif lui a qui plus est toujours eu du mal à s'imposer, les formats longs des titres, la complexité des structures harmoniques etc... le système en place doit générer avant tout de l'argent, du profit au détriment de la qualité souvent. Les allemands et de manière générale les pays nordiques ont une approche différente, un sens plus pointu de la culture rock et cela se traduit dans leurs exigences et leur éclectisme.
L'argent investit dans le marketing, la promotion pour ce qui est de la musique progressive est très faible, et comme le disait Baudelaire lorsqu'il parlait du public "il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui l’exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies.”.

Jean-Christophe : Tu es de Nancy, est-ce que tu tournes un peu en France et en Allemagne ?

Cris : Je tourne actuellement uniquement en France, je souhaite à l'avenir tourner en Allemagne, dans les pays plus au nord mais également en Italie et en Espagne, je recherche activement des personnes susceptibles de m'aider pour le booking dans ces différents pays.

Cris

Jean-Christophe : Ce soir tu partages l’affiche avec pas mal de monde, envisages-tu une tournée après la sortie de ton prochain album ?

Cris : Oui nous avons prévu de tourner pour la sortie de l'album partout en France, pas mal de dates sont déjà arrêtées et d'autres sont en discussion.

Je profite dans cet interview pour lancer un appel à tous les programmateurs désireux de nous découvrir sur leur scène, n'hésitez pas à me contacter.

Je te dis rendez vous pour la sortie de notre album cet automne, avec peut être enfin une date chez nos amis alsaciens !

Rédigé par Jean-Christophe le 14/05/2016