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Interview de Wolve en tournée le 08/11/2016
Wolve vient de sortir l’EP intitulé LAZARE, l’occasion de revenir vers ce groupe parisien de rock alternatif que nous avions déjà rencontré en 2014.



Jean-Christophe : Bonjour à vous, merci de bien vouloir répondre à nos questions une nouvelle fois. D’abord, comment allez-vous ?

Wolve : Ju’ : Hello, merci de nous accorder une interview.
Nous allons très bien, un peu claqués car en pleine tournée.
Nous sommes actuellement à Prague où nous jouons ce soir.

Wolve

Jean-Christophe : De projet solo, Wolve est devenu un groupe avec quelques changements de configuration. Maintenant vous êtes trois, vous avez atteint un point d’équilibre ?

Wolve : Ju’ : Complètement, il y a une très belle entente entre nous trois, cela renforce la cohésion sur scène, l’ambiance est beaucoup plus détendue, on se marre…

Simon : Le groupe tel qu’il est constitué est la formation la plus solide depuis la création du projet. La cohésion et l’énergie envoyées sur scène n’ont jamais été aussi fortes, ce qui nous donne envie de travailler plus en profondeur et de régler les problèmes de fond plus facilement. Cela rend tout plus simple, donc plus agréable… On a effectivement atteint un point que nous cherchions depuis longtemps !

Alex : Le groupe est enfin là après s’être cherché. Enfin le lineup est stabilisé.

Jean-Christophe : Quel était l’urgence de ce nouvel EP ?

Wolve : Ju’ : L’urgence était de raconter de nouvelles choses.
Tout dans WOLVE est principalement fait en DIY, nous avons énormément travaillé pour faire un petit peu parler de notre premier LP (ndlr : Sleepwalker) de 2014 à fin 2015. À la fin de cette période, je me suis senti vidé, je ne savais plus trop si l’on pourrait refaire quelque chose… et je pense qu’il est important dans un projet de se challenger.

Simon : Je suis arrivé juste après la sortie de Sleepwalker. J’ai donc contribué à sa promotion, mais n’ai pas pris part à sa création. De mon côté, j’étais très excité à l’idée de créer de nouveaux morceaux avec Julien et Alex que je côtoie depuis 3 ans, puisqu’au fond Wolve maintenant c’est nous trois !

Alex : Il nous fallait du nouveau son, compléter le set pour le live, et aussi cela a énormément contribué au fait que nous soyons 3 actuellement. On s’est énormément marré pendant ces quelques mois de composition et d’enregistrement.

Jean-Christophe : LAZARE a été partiellement enregistré en live studio. Il s’agissait pour vous d’une recherche de spontanéité, à l’opposé du travail accompli sur Sleepwalker ?

Wolve : Ju’ : Oui, c’est vrai que la ligne directrice initiale était de faire « l’anti sleepwalker ». Je pense que c’est important de sortir de sa zone de confort lorsque l’on crée, il fallait que ce soit spontané.
Nous avons également souhaité capturer l’énergie du groupe live et développer cela sur cet EP. Personnellement j’ai toujours adoré la musique faite par des groupes, je suis vraiment fier du travail que nous avons accompli.

Simon : Lazare s’est fait dans l’urgence de manière volontaire. Nous l’avons réalisé dans un souci d’honnêteté et de transparence qui nous tenait vraiment à coeur. Nous voulions montrer de quoi le nouveau Wolve était capable… Et nous sommes plutôt satisfait du résultat !

Alex : Oui une recherche de spontanéité ainsi qu’une manière plus brute d’enregistrer. Puis cela s’est fait assez naturellement lorsque nous sommes arrivés dans notre studio. Cela s’avérait être une évidence.

Wolve

Jean-Christophe : Sleepwalker hésitait entre progressif et alternatif, LAZARE semble nettement plus affirmé. Peut-on aujourd’hui vous coller l’étiquette de groupe alternatif ?

Wolve : Ju’ : Je comprends ce que tu veux dire. Personnellement je ne le vois que comme un seul et même morceau.
On essaie surtout de se rapprocher le plus possible de l’album ou l’EP que l’on aimerait écouter… après le reste…

Alex : Je ne saurai te dire si il y avait une hésitation dans Sleepwalker, je pense que Sleep avait pour volonté d’écrire une pièce magistrale enfouie chez Julien. Pour Lazare, la première différence est qu’il y a eu plus un travail de groupe, tu peux donc ressentir les différents goûts, style influences de Simon, Ju et moi.

Jean-Christophe : Vous débutez une longue tournée européenne avec le groupe Saar le 28 octobre, 14 dates dont quatre en France, un gros challenge. Comment s’est préparée cette aventure ?

Wolve : Ju’ : Nous sommes actuellement en plein dedans. Le rythme du début était très dur mais nous prenons énormément de plaisir et nous affirmons un peu plus chaque jour.
L’aventure s’est préparée une année à l’avance avec Yann, le fondateur de SAAR, nous avons booké toutes ces dates pendant que nous travaillions sur LAZARE.

Alex : Ça n’a pas été de tout repos. 2016 a été une année assez prenante. Trouver les endroits, les groupes, attendre des réponses, et avoir les réponses positives surtout n’était pas évident. Mais cela reste assez dans notre vision des choses, on aime faire les choses par nous même, cela permet de voir les différents rôles que l’on peut trouver dans ce milieu et quel est le côté pratique de tout ça.

Jean-Christophe : La rencontre avec Saar s’est faite comment ?

Wolve : Alex : Alors ça, ça remonte à l’année dernière. Nous recherchions un groupe pour jouer au Pub ADK à Roissy en Brie, du coup nous sommes allés épier les groupes du réseau 95. SaaR en faisait partie. On a écouté leur son, bien kiffé, on s’est dit qu’en live, la soirée serait bien sympa, avec une montée en puissance dans la nervosité. Ils ont un univers qui a pas mal de points communs avec le nôtre, des influences similaires. On avait également une date au Covent Garden sur laquelle nous les avons placés. A la première rencontre, on pouvait se dire déjà qu’on avait rencontré des futurs potes. Cette tournée est une démonstration de notre amitié également.

Jean-Christophe : Pour l’interview, je me suis plongé dans LAZARE avec délice et ma première réaction a été, yo ! Quel son ! A l’heure du mp3 où de nombreux groupes négligent cette partie, qu’est-ce qui vous pousse à soigner cet aspect coûteux de la production ?

Wolve : Ju’ : Comme je te le disais, on le fait avant tout pour nous. Personnellement j’essaie toujours de me rapprocher au maximum de ma vision, en y prenant un maximum de plaisir. Après tu sais, nos moyens sont quand même loin de ceux d’une grosse production. Nous avons enregistré cet EP avec Brice (prod) dans notre studio de répète.

Simon : Malgré le fait que nous venions d’horizons très divers, nous avons tous en commun d’écouter des albums où la production est un élément central de l’album, au même titre que les morceaux. On enregistre de la matière pour que les gens l’écoutent avec plaisir, et c’est important pour nous d’offrir une production de qualité. En tant qu’auditeur, je suis assez exigeant sur cet aspect. Je me mets à la place de l’auditeur et souhaite qu’il en soit de même pour nos morceaux… Question de respect vis à vis de ceux qui l’achètent !

Alex : Tout simplement on a toujours aimé les sons bien faits, bien fat, qui font trembler les murs.

Wolve

Jean-Christophe : La seconde surprise, et de taille, c’est ‘INFERNO’ qui va traumatiser ceux qui vous connaissent bien. J’adore, mais quelle mouche vous a piqué ? Casser les codes ?

Wolve : Ju’ : ah ah… j’ai rencontré le diable et il m’a murmuré une berceuse.

Alex : ….et c’est moi le Sheitan :)

Simon : Sauras-tu trouver quel appareil électroménager à été enregistré dans ce morceau ?

Jean-Christophe : Si je dis que Tool, Peter Gabriel et Porcupine Tree semblent avoir inspiré LAZARE, je vous énerve ?

Wolve : Ju’ : Pas du tout ! Mais pour Porcupine… pour le coup je ne suis pas d’accord !

Simon : Pas que, mais vive Tool !

Alex : je t’avoue, hormis Tool, le reste cité n’a été que très peu écouté par mes oreilles.

Jean-Christophe : Quels sont les thèmes abordés dans ces quatre titres très différents ? Il semble qu’il y a des idées récurrentes dans les textes, le diable, l’éloignement, le franchissement de limites...

Wolve : Ju’ : Ceux que tu cites sont valables, je pense sincèrement que l’auditeur sera en mesure d’avoir sa propre interprétation.

Jean-Christophe : Une formation à trois, donc minimaliste, est-ce un handicap en live ou bien est-ce le contraire ? Cela vous permet-il d’avoir une expérience plus proche du public ?

Wolve : Ju’ : Sincèrement, je pense que c’est une force depuis quelques temps.
On ne peut plus se cacher, c’est une réelle mise en danger, c’est intéressant de nager en eaux troubles… de ne plus être dans le contrôle… Je pense que le public le ressent, nous avons eu de très belles interactions sur ce début de tournée.

Simon : Cela fait 3 ans que je joue avec Alex et Ju. On est devenu des potes, des frères. On se connaît par coeur, et on sait quand s’épauler et quand on peut se lâcher, sans concertation. Pour le live c’est non négligeable et on s’en rend compte depuis le début de la tournée !

Alex : Alors là, c’est la question fatale. Je change d’instru, mes parties également, donc le changement est assez conséquent pour moi. J’ai un clavier également que je n’avais pas avant pour jouer Sleepwalker. Le côté power trio a un côté vraiment bandant, tu es obligé d’envoyer l’énergie au max et la diffuser au public.

Jean-Christophe : Wolve est aujourd’hui un groupe, comment se passe l’écriture à trois ?

Wolve : Ju’ : Sur un titre comme FAR par exemple, avec beaucoup de plaisir.
c’était très spontané. J’avais ce riff depuis un moment… il fallait que quelque chose sorte. Tout le monde s’est mis dedans, on a jammé pendant 1 bonne heure après une longue journée d’enregistrement. Brice (prod) nous à drivé, c’était vraiment génial. Le lendemain le titre était là.

Simon : C’est un bonheur. L’enregistrement de Lazare a été incroyable, j’y ai pris énormément de plaisir. C’est un des meilleurs moments de ma courte vie musicale, et quand on voit que Far a été écrite en deux jours par trois potes, cela confirme que nous sommes sur la bonne voie.

Alex: C’est cool, Ju ramène les idées principales, ils ont pris l’exemple de Far donc je vais dans ce sens, il a sorti son riff, on a jammé, il m’a dit, trouve une ligne de basse, le couplet s’est créé quelques heures après. Je pense que tout le monde avait un besoin d’expression.

Jean-Christophe : Campagne de promotion, tournée, quelle est la suite de vos projets ? Un nouvel album ?

Wolve : Ju’ : L’idée de donner une suite à LAZARE est tentante.
J’ai des idées pour un second LP également.
Il y a ce projet de captation live aussi que nous devons mettre en place.
Pour le reste, faire le plus de live possible, continuer à s’affirmer et prendre un maximum de plaisir sur scène !

Simon : JOUER le plus possible et rencontrer du monde. Nous sommes très fier de notre travail sur Lazare, on mettra toute notre énergie pour qu’un maximum de personnes en entende parler.

Alex : A voir, pour l’instant je te dirai le live le live et le live. Mais y a déjà des idées à développer pour la suite, je pense que ce sera un peu comme 2016, essayer de faire le max sur tous les plans.

Jean-Christophe : Merci pour votre musique et vos réponses, et bonne tournée !

Wolve : Ju’ : Merci beaucoup à toi !

Simon : Merci !

Alex : Merci Neoprog, au plaisir de vous voir sur un live comme à Metz ! Cette fois-ci en électrique ;)

Rédigé par Jean-Christophe le 08/11/2016