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Interview de The Neal Morse Band le 22/11/2016
Mercredi après-midi, nous parlions, Laurent et moi, avec Neal Morse au sujet du nouvel album de Neal Morse Band, The Similitude of a Dream.



Jean-Christophe : Bonjour Neal, comment vas-tu ?

Neal : Très bien, je suis en pleine forme.

Neal

Jean-Christophe : Tu viens de sortir le second album du Neal Morse Band. Comment Neal Morse est devenu The Neal Morse Band ?

Neal : Je travaille depuis longtemps avec Mike mais je cherchais d’autres musiciens pour créer un groupe qui serait aussi puissant que possible avec du chant et des instruments à profusion. J’ai auditionné sur Youtube et découvert Eric et Bill.

Neal

Jean-Christophe : Après The Grand Experiment, ton nouvel album est un double concept, The Similitude of a Dream. Peux-tu nous parler de l’histoire inspirée du livre de John Bunyan, The Pilgrim’s Progress ? Pourquoi avoir choisi de raconter cette histoire ?

Neal : En fait, je n’étais pas certain que l’album prendrait cette direction. Quelqu’un m’envoya l’idée sur Internet il y a un an, et cette idée est restée dans un coin de ma tête. En décembre, je me suis souvenu de cette suggestion d’écrire un album de rock progressif basé sur The Pilgrim’s Progress. J’avais déjà quelques idées qui me plaisaient alors j’ai lu le synopsis de l’histoire sur internet, car je ne possédais pas le livre et n’avais jamais lu l’histoire. J’ai commencé à étudier l’histoire et enregistrer des idées sur mon téléphone. J’ai envoyé le tout au groupe avant que l’on se retrouve en janvier (Mike n'était à ce moment-là pas des nôtres car il était très occupé). Nous voulions prendre ces idées et les mettre en forme, car il ne s’agissait que d’ébauches. Par exemple, nous avons pris le refrain que j’avais écrit pour ‘City of Destruction’ et en studio, tous ensemble, nous avons composé les couplets et le pont. Nous avons commencé à travailler sur ce prototype et il est apparu évident, après ces quatre journées de janvier, que c’était la direction que nous devions suivre.

Neal

Jean-Christophe : Le nouveau Neal Morse Band sonne plus éclectique que jamais avec de bons vieux sons à la Genesis, de la guitare jazzy et des instruments classiques. Vouliez-vous écrire quelque chose de fondamentalement différent cette fois ? Il n’y a pas, comme à l’accoutumée, de morceau épique mais à la place plein de petits titres. Peut-on parler d’une pièce unique de cent cinq minutes ?

Neal : Pour moi, il s’agit d’une pièce de cent cinq minutes. Il y a plein de sons accrocheurs sur cet album. Ce que j’aime vraiment c’est le son de cet album.

Jean-Christophe : On entend des violons, trompettes, saxophones, percussions… Peut-on dire que The Similitude of a Dream est une symphonie progressive avec tous ces musiciens invités sur l’album ?

Neal : J’ai toujours aimé incorporer de nombreux éléments orchestraux dans mon travail. Si on revient à Spock’s Beard, il y avait du cor, des trompettes, de la flûte et c’est toujours sympa d’ajouter ce genre de chose à la musique. J’aime la musique classique et ce que j’apprécie dans le prog c’est de pouvoir ajouter ce genres d’éléments à la musique.

Jean-Christophe : Mike a dit “C’est L’ALBUM de ma carrière (et celle de Neal)”. Es-tu fier du résultat ?

Neal : Je ne sais pas, j’ai sans doute besoin d’un peu de temps pour y voir clair. Je sais que Mike pense ça et je m’en réjouis. Je pense que c’est un des meilleurs albums sur lequel j’ai travaillé, mais j’ai sans doute besoin de le jouer en live pour voir comment il se comporte. J’essaye vraiment de ne pas comparer les albums, pour moi ce serait comme comparer mes propres enfants.

Neal

Jean-Christophe : Combien de temps a pris l’écriture et l’enregistrement de The Similitude of a Dream ? Le groupe a l'habitude de travailler très vite, était-ce différent cette fois ?

Neal : Ce fut différent. Pour l’album The Grand Experiment je n’avais rien apporté. Les autres gars l’avaient fait, du coup on avait pas mal de matériel.
Ce nouvel album était une sorte de mélange de plein de choses. J’avais des éléments déjà écrits et des trucs que les gars avaient amenés. Ce fut différent de The Grand Experiment mais pas tellement de la façon dont Transatlantic ou Flying Colors fonctionnent. Il y a eu beaucoup d’écriture en studio, de plus de temps en temps les gars arrivaient avec des idées lumineuses, et si elles étaient bonnes, on les gardait. Le but est d’écrire le meilleur album possible, la manière de le faire n’a pas d’importance.

Jean-Christophe : Une autre question au sujet de cette coloration prog classique de cet album. Es-tu d’accord pour dire que The Similitude of a Dream possède un son prog classique anglais plus marqué que sur les précédents albums, même si l’on entend du son U.S. comme sur ‘Freedom Song’ ? Qu’est-ce que tu en penses ? Etait-ce quelque chose que vous aviez en tête en écrivant cet album ?

Neal : Non, pas du tout. Pour moi ce sont des choses qui ne concernent que les oreilles de l’auditeur, la façon dont il perçoit la musique. Nous n’avions pas ça en tête en écrivant l’album.

Jean-Christophe : C’est fou de découvrir la peinture de Paul Whitehead dans le livret. Qu’est-ce qui vous a décidé pour cet artwork ? La nostalgie des 70’s ? D’autres raisons ?

Neal : C’est le bébé de Randy. Randy Georges connaît Paul Whitehead qui vit à L.A. Nous voulions quelque chose de différent pour cet album, et Randy a dit “Hey, pourquoi pas Paul Whitehead ?”. J’étais d’accord, il fallait que nous fassions quelque chose de différent car l’album est différent. Nous voulions ce qu’il y a de mieux, au niveau sonore, vidéo, artwork et tout le reste. J’ai pensé que la peinture de Paul Whitehead serait très spéciale.

Neal

Jean-Christophe : Oui elle l’est en effet.

Jean-Christophe : Je profite de l’occasion pour prendre des nouvelle de Flying Colors et Transatlantic. Quoi de neuf ?

Neal : Il va y avoir une session d’écriture avec Flying Colors en décembre et un album l’année prochaine, c’est du moins notre objectif. Il y aura également une super édition du Morse Fest 2015 avec six DVDs et Blu Ray en mars ainsi qu’une édition vinyle de Testimony l’année prochaine.

Jean-Christophe : Vous jouerez en Europe en 2017. Est-il difficile d’organiser une telle tournée avec vos agendas ? Comment y arrivez-vous ?

Neal : Avec de grandes difficultés et une incroyable habileté (rires). C’est beaucoup de travail et il faut énormément d’aide, je suis vraiment reconnaissant envers toutes les personnes qui ont participé à l’organisation de ces concerts, projets, DVD et Blu Rays. Il est dur d’imaginer comment remercier tous ces gens. C’est fabuleux.

Neal

Jean-Christophe : Nous avons une question spécifique au sujet de votre tournée. Nous sommes de Strasbourg, pas très loin de Bâle en Suisse et vous avez l’habitude de jouer au Z7 à Pratteln chaque fois que vous passez en Europe, pourquoi ici ? Chaque fois Mike dit “C’est si bon de revenir au Z7”.

Neal : Il y a là-bas une équipe qui nous apporte un grand soutien. Je joue au Z7 depuis le début de Spock’s Beard et les gars sur place nous ont toujours soutenu. Et puis il y a sur place un lave-linge sèche-linge (rires) !

Jean-Christophe : Si on revenait sur ta longue carrière : Spock’s Beard, Neal Morse, Transatlantic, Flying Colors, The Neal Morse Band. Quelles ont été les meilleurs moments de ta vie musicale ?

Neal : Ho ! Je ne sais pas. J’ai été dans tant d’endroits magnifiques. Je pense que le dernier concert à Londres avec Spock’s Beard était assez puissant, et le concert de Snow à la Loreley était chouette. Jouer avec Transatlantic au cours de la tournée Progressive Nation fut un beau moment, jouer le set Yes avec Jon Anderson à la fin de Prog Cruise fut incroyable. Ce dernier album est aussi un sommet, comme jouer pendant la tournée Testimony. Il y a eu tellement de beaux moments. Les Morse Fest, tous, mais particulièrement 2015 qui fourmille de moments si particuliers comme avec ma fille dansant ou mon fils chantant et jouant des percussions, ce fut époustouflant.

Jean-Christophe : Donc tu jouis d’une vie musicale riche en beaux moments et rencontres.

Neal : En effet et j’en suis très reconnaissant.

Jean-Christophe : Y a t-il quelque chose que tu désirerais ajouter pour nos lecteurs français Neal ?

Neal : Oui, nous aimons les français et jouer en France. Nous n’avons jamais de mauvais concert chez vous. Le public français est juste super.

Jean-Christophe : Merci pour ton temps et tes réponses, on se verra pendant ta tournée en 2017.

Neal : Cool les gars, merci !



Neal

Rédigé par Jean-Christophe le 22/11/2016