Neoprog.eu
Menu

Interview de Daniel Gildenlöw le 06/12/2016
Interview téléphonique de Daniel Gildenlöw (Pain of Salvation), le 2 décembre 2016. Une retranscription partielle des 45 minutes d’une passionnante conversation avec Daniel



Jean-Christophe : Bonjour Daniel, comment vas-tu ?

Daniel : Très bien merci.

Daniel

Jean-Christophe : Cela faisait bien longtemps Daniel. Que s’est-il passé en 2014 ?

Daniel : Ce furent quelques années étranges, avec les départs de Johan Hallgren et Fredrik Hermansson, des problèmes de production et finalement mon hospitalisation début 2014.

Jean-Christophe : Combien de temps es-tu resté hospitalisé ?

Daniel : Je suis resté quatre mois à l’hôpital, entrecoupés de quelques brefs passages à la maison. Je vivais au jour le jour, dans une routine rassurante sans regarder plus loin que demain. Quand j’ai dû changer d’hôpital au bout de quelque temps, ça a été très difficile pour moi de m’adapter à ce nouvel environnement, modifier mes habitudes.

Jean-Christophe : Après ta guérison, comment ce fut de rentrer à la maison ?

Daniel : Ce fut fantastique de rentrer et de retrouver ma famille, mes enfants et en même temps très difficile. J’étais très affaibli, et chaque chose demandait de grands efforts, comme de m’occuper de mes trois enfants au quotidien.

Jean-Christophe : Peut-on dire que ce nouvel album, In The Passing Light Of Day, est une sorte d’exorcisme de cette période ?

Daniel : Il parle de mes premiers jours à l’hôpital, de la douleur, de cette période où les médecins essayaient tous les antibiotiques possibles et imaginables pour essayer d'enrayer la maladie. Il raconte ce qui se passait dans ma tête à ce moment là, la prise de conscience de ce qui m’arrivait. Je suis entré à l’hôpital début janvier, les premiers flocons tombaient chez nous en Suède, et c’est quatre mois plus tard, avec la venue du printemps que je suis ressorti, ça fait un choc, l’hiver était passé sans que je le vois.

Jean-Christophe : Oui je veux bien le croire. Le groupe a sorti Falling Home juste après, des versions acoustiques d’anciens titres, une délicieuse façon d’attendre le prochain album pour nous. Etait-ce une façon pour toi de revenir à la musique ?

Daniel : Merci ! Revenir à la musique n’a pas été difficile, travailler devant l’ordinateur pour enregistrer, arranger, beaucoup plus. J’avais un premier concert juste un mois et demi après ma sortie de l’hôpital. Il fallait que je me remette en selle, et Falling Home était une bonne manière de le faire.

Daniel

Jean-Christophe : Pain of Salvation revient à du métal prog, qui sonne plus fort que jamais comme dans ‘Full Throttle Tribe’. D’où vient ce son et comment s’est passé l’écriture ?

Daniel : La musique du dernier album est caractéristique de ma zone de confort en fait, ma façon de jouer de la batterie également. J’avais plein d’idées, j’ai travaillé avec ma guitare et mon drum kit à la maison, puis nous nous sommes réunis pour bosser ensemble. Avant je faisais ça avec Johan (Hallgren), mais bon.

Jean-Christophe : Pour In The Passing Light Of Day, vous avez bossé avec le producteur Daniel Bergtrand (In Flames, Meshuggha). Qu’a t-il apporté à l’album ?

Daniel : Il était le parfait choix pour ce que nous voulions faire. Sans lui le son de la batterie n’aurait vraiment pas été le même par exemple. C’est un gars de la vieille école, un passionné, très attaché au son.

Jean-Christophe : Depuis Entropia, chaque Pain of Salvation est un peu une pochette surprise, prog, métal, disco, blues ou folk. A chaque fois un pari risqué et pourtant le public est toujours à vos côtés, comment expliques-tu ça ?

Daniel : Il serait facile d’écrire la musique que le public attend de nous, réutiliser d’anciennes idées, jouer la carte de la sécurité. Mais ce que je veux, c’est composer une musique que j’aime, qui m’inspire, et quand c’est fait avec passion et avec beaucoup de travail, ça marche. Sans cette passion, on ne sort rien de bon.

Jean-Christophe : Pain of Salvation joue du métal prog depuis des années mais en 2010 vous sortiez Road Salt One, un super album de blues rock (j’adore). Pourquoi le groupe a-t-il pris un tel virage ?

Daniel : Oh merci, j’apprécie. En fait j’étais fatigué des productions qui sortaient dans les années 2010. Depuis on a fait beaucoup de progrès heureusement. Alors j’ai voulu revenir au racines du rock, au son de mon enfance, Beatles, Jesus Christ Superstar… Le point de départ de Road Salt c’est ça, la recherche de ce son. Ca aurait dû être un double album, mais ce fut plus compliqué que prévu.

Jean-Christophe : Pour finir si tu veux bien, un petit mot sur ‘Road Salt’. Il y a six ans, le groupe était en demi finale de l’Eurovision avec ‘Road Salt’. Honnêtement, en France, l’Eurovision n’a pas très bonne presse. Peux-tu nous expliquer pourquoi vous avez participé à ce concours ?

Daniel : Oh… Mmmm…

Jean-Christophe : Tu ne veux pas en parler ?

Daniel : Si, enfin bon, c’est une personne du Melodifestivalen qui a vu une vidéo de nous en live en Turquie. Il voulait que l’on participe au concours de l’Eurovision. Il a contacté mon manager qui m’a contacté et voilà. Je voulais présenter ‘Sisters’ qui à mon avis aurait été bien plus accrocheur, mais le public suédois a réclamé ‘Road Salt’ qui me paraissait inapproprié pour l’exercice mais bon. Le cameraman s’est fait plaisir en variant les plans etc, on en avait discuté un peu avant et il était enchanté d’avoir à filmer de cette manière.

Jean-Christophe : Merci beaucoup Daniel pour toutes ces réponses, on se revoit en 2017 en live.

Daniel : Le plaisir était pour moi, bonne soirée et à bientôt.



Daniel

Rédigé par Jean-Christophe le 06/12/2016