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Live report du 09/05/2015 - Prog The Castle - deuxième nuit
Les derniers visiteurs sortent du château. Après une nuit très courte, une promenade dans le centre historique d’Heidelberg, un repas japonais copieux, une dizaine de cafés forts, me voici à nouveau dans la cour d’un des monuments le plus visité d’Allemagne, attendant l’ouverture des portes.

Cette seconde soirée s’annonce exceptionnelle avec une affiche qui me fait saliver depuis un an. Je rencontre Thomas, bassiste flûtiste de Argos avec qui nous échangeons de temps en temps sur Internet. Ce sont ces moments privilégiés qui me donnent l’envie de poursuivre l’aventure du webzine contre vents et marées. Une conversation où il m’avoue que sa compagne n’aime pas sa façon de chanter et où je lui avoue que ma femme n’aime pas la musique que j’écoute. Nous retrouvons également Elora, prêts pour leur concert de ce soir ainsi que quelques artistes qui jouaient la veille.

Argos, ce groupe de canterbury, que j’avais manqué il y a deux ans au PPR Festival, débute la soirée. Ils répètent peu, jouent rarement, pourtant rien ne le laisse transparaître sur scène. En live, leur musique prend une nouvelle dimension. Je suis scotché par Ulf, leur batteur, dont je redécouvre le jeu ce soir. Des titres comme “Cruel Symetry”, par forcément des plus accessibles, deviennent magiques. Le public ne s’y trompe pas et adhère totalement. Un très bon et trop court concert où le rappel n’est hélas pas possible, quatre autres groupes suivent encore.

Argos

Le groupe suivant, je les attendais également avec impatience. Les seuls italiens du festival, du métal progressif avec un saxophoniste, j’ai nommé Neverdream. Avec deux albums téléchargeables librement sur leur site, ce groupe m’avait séduit avec S.A.I.D. et comblé avec The Circle. Alors les voir en live, vous pensez ! Ils n’ont pas déçu, bien au contraire. Avec une choriste pour donner de la matière à leur musique et remplacer Andy Kuntz, cela faisait trois voix sur scène, beaucoup de monde, du métal progressif tempéré par des passages au saxophone et claviers. Le public, vous le savez maintenant, boudait un peu ce genre, pas moi ! J’ai perdu un litre d’eau et deux kilos en quarante cinq minutes. Une excellente seconde partie, que j’aimerais bien réentendre à l’occasion.

Neverdream

Le temps d’une saucisse pain moutarde, repas nettement plus conventionnel ce second soir, et nous voila reparti avec le troisième groupe, les britanniques de Also Eden. Inconnus au bataillon, sauf de nom, ce sera une nouvelle découverte. Le look de Rick, le chanteur bab aux cheveux mi longs, avec sa veste, ses chaussures rouges vif et la guitare acoustique bleue en jette un max. La musique est du néo-progressif, avec de bons passages mais également ses clichés usés. De très bons musiciens, un chanteur déjanté qui plaisante avec le public, la mayonnaise a bien pris. Moi j’ai décroché assez vite cependant, fatigue et manque de stimulation musicale sans doute. Je suis allé prendre l’air et photographier le château by night. Mais je n’ai pas traîné, Elora suivait juste après.

Also Eden

Elora, si vous ne les connaissez pas, est un groupe français, de Marseille et de Paris, PSG et OM réunis. Ils ont à leur actif un EP et un album, Crash, et préparent actuellement le second. Ils chantent à deux voix, Damien et Elodie, et je les kiffe grave ! Cela faisait un an et demi que je ne les avais pas vus, en manque quoi. Ils ont longuement hésité entre deux titres pour leur set list et finalement ont triché, n’arrivant pas à trancher, ils ont joué les deux, débordant un peu sur leur temps imparti, mais chut, Brian n’a pas moufté (il se fait passer pour un organisateur impitoyable alors que c’est un gentil au coeur tendre). En plus de nous jouer des titres connus comme “Crash”,”Elle”, nous avons eu droit à trois inédits magnifiques qui seront sur le nouvel album. Elodie, la chanteuse, donne une nouvelle dynamique à leur jeu sur scène et s’accorde admirablement bien avec Damien. Bref ce fut du bonheur. Ils m’ont promis de revenir prochainement dans la région, j’ai déjà hâte d’y être.

Elora

Ce WE d’exception s’achevait avec un groupe que je n’osais, même dans mes rêves les plus fous, voir un jour en live. Il s’agit des australiens d’Anubis, venus pour trois dates en Europe. Que dire ? Les gars sont super sympas, très abordables et heureux d’être là. Ben, nous également, on ne va pas s’en cacher. Six artistes sur scène, un chanteur dans sa bulle, pas vraiment ouvert vers le public et pas toujours très juste non plus dominé par trois géants David, Steve et Dean. Avec le recul, je n’ai pas été aussi enthousiasmé que j’aurais voulu l’être. Un chant incertain, une batterie plan plan, la fatigue qui n’aide pas à écouter une musique pas franchement directe à cette heure tardive. Cela n’enlève rien aux passages instrumentaux absolument fabuleux quand les soli virent au floydien. Malgré l’heure et la fatigue, ils nous offrent un rappel, pas trop long toutefois, il faut remballer le festival, la fête est finie.

Anubis

Brian et Manuela concluaient la soirée et le WE en remerciant les artistes, les techniciens et le public d’avoir réalisé leur rêve, organiser un festival, ici à Heidelberg. Ils espèrent pouvoir renouveler l’exploit, je l’espère également, car ce fut magique, mais il faudra venir plus nombreux, amis du prog ! Une dernière photo de groupe avec les amis, un au revoir à tout le monde, et dodo à trois heures, plein de musique dans la tête.

Brian et Manuela

Rédigé par : Jean-Christophe