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Live report du 08/05/2015 - Prog The Castle - première nuit
La date était réservée depuis des mois. Le festival Prog The Castle, première édition, organisé à Heidelberg (Allemagne), au coeur même du château qui domine la cité, avait tout pour séduire : une affiche exceptionnelle car rassemblant des groupes de très bon niveau assez peu présents sur scène, un site magnifique et pour ne rien gâcher, près de la maison.

Billet acheté bien à l’avance, hôtel réservé au centre ville, face au pont Alte Brücke qui enjambe le Neckar, dans la valise un PC, un Nikon, un livre, deux tee shirts (Elora et RPWL), un slip, des chaussettes et une brosse à dents, c’est parti pour deux jours de folie.

Le site est exceptionnel, l'accueil chaleureux, la salle immense au cœur du château. Nous pourrions être mille, nous sommes bien moins nombreux. Sur place, dans la cour, avant les premiers accords de guitare, c’est l’heure des rencontres et retrouvailles : Manuela, Brian, Arnaud, Daniel, Mira, Fanatica, Gérald…

Effloresce ouvrait le bal à 18h30 précises, car Brian, l’organisateur, ne plaisante pas avec le timing. Du métal progressif parfois bien secoué avec même un peu de growl féminin, cela pouvait perturber un public quinqua plus adepte de néo-progressif que de métal. Niki, la chanteuse et flûtiste nous prouve qu’elle a progressé vocalement depuis la sortie de leur premier album. En bustier, elle fait le spectacle avec sa chevelure flamboyante qui se déchaîne sur les rythmes syncopés métals du bassiste et des deux guitaristes. Ça dépote ! Ils nous jouent Coma Ghosts de brillante façon. Après un court flottement, le public adhère, les marrons chauffent sur les braises, Prog The Castle vient de commencer sur les chapeaux de roues.
Cinq groupes à placer en six heures, cela laisse peu de temps pour jouer, juste assez pour donner envie de les réécouter à la prochaine occasion. J’ai adoré.

Effloresce

Le temps d’un verre entre amis et nous repartons avec Crystal Palace. Leur dernier album The Systems Of Events est agréable bien qu’à mon goût un peu trop dans le stéréotype du néo-prog. Sur scène, cela fonctionne bien même si le groupe reste très statique. Le chanteur, au look guilmourien, même parfois dans le timbre, joue de la basse et chante accompagné de son guitariste talentueux. Techniquement, rien à dire, c’est bien joué, mais je n’accroche que moyennement.

Crystal Palace

Je rencontre Damien, le chanteur du groupe Elora dans la salle puis toute la fine équipe dans la cour du château illuminée. Retrouvailles et présentation de Elodie, leur nouvelle chanteuse. Nous discutons un peu de tout et de rien avant de retourner dans la salle pour écouter le prochain groupe.

Traumhaus, c’est une autre paire de manches. J’adore le groupe. Découvert au PPR festival en 2013, je suis depuis un fan inconditionnel. Pourquoi ? Leur prog dominé par les claviers et le chant en allemand d’Alexander m’envoûtent, certains disent que je vis trop près de la frontière, possible. Malgré un petit problème technique qui a handicapé Alexander au début du show, j’ai nagé dans la félicité. Le public, majoritairement allemand, a apprécié, c’est quand même agréable d’écouter du rock progressif dans sa langue. Certains ronchons français ont râlé tout en appréciant la musique (mais ils se pissent dessus quand Elora est sur scène et chante dans la langue de Molière, des français quoi…).

Traumhaus

Après une collation germanique : saucisse découpée en rondelles noyée dans une sauce tomates curry (merci le bout de pain), AnVision, le groupe polonais du festival rentre sur la piste. Les gars se prennent un peu pour des stars et sortent du gros son. Entre Arena et Riverside, riffs nerveux, chanteur bien secoué qui ne cesse de jouer du air guitar, ça dépote sur scène et le spectacle est bien rodé. Cela manque un peu de spontanéité mais j’ai quand même envie d’en écouter plus, il faudra que je me procure quelques albums.

AnVision

Il est minuit quand RPWL monte sur scène. Un peu tard sans doute pour débuter un set de près de deux heures. Yogi, fidèle à lui même, est verbeux. Il faut l’intervention plus ou moins délicate de Kalle, le guitariste, pour que les morceaux démarrent. D’ailleurs, le reste du groupe finit par lancer les titres pendant que notre orateur raconte des trucs en langue de Goethe. RPWL nous offre un best of de leur discographie, avec des morceaux d’anthologie, de quoi séduire le public. Ça ne sera pas aussi fabuleux que le show de Wanted Chez Paulette, mais quand même… Malgré cela, le public déserte progressivement la salle. Six heures de musique ! Il est deux heures du matin, la fatigue commence à se faire sentir.

RPWL

Nous descendons le long des escaliers qui nous ramènent au centre ville, il faut dormir un peu. Dans quatorze heures la musique reprendra. Une belle soirée musicale avec quelques découvertes, un son agréable, une technique bien rodée, seuls les éclairages vintage façon bal du samedi soir auront fait un peu tâche.

Rédigé par : Jean-Christophe