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Live report du 16/07/2015 - Night of The Prog - jour 1 - partie 1
Jeudi 16 Juillet

16:20.Après un trajet sans encombres au départ de Strasbourg, que j'ai musicalement mis à profit pour découvrir les derniers albums de Spock'sBeard et de Marco Ragni, j'arrive sur le site en fin d'après-midi. Je suis dans les tous premiers, la chaleur est toujours étouffante. A côté d'un allemand à ma droite, la tente est montée sur un champ coupé pour l'occasion. Deux français, Fabien et son père Ludovic, à qui il a offert ces trois jours pour ses 18 bougies, me rejoignent sur le côté gauche. Ils font partie de l'organisation du festival Prog en Beauce, et mettent tout de suite sur leur tente l'affiche du festival Edition III. Cela fait un petit moment que je n'ai pas connu les "joies" du camping, je ferai avec. La voiture garée dans un autre champ-parking, le pass douche pris pour les trois jours (7 €), je pars en repérages. L'amphithéâtre est bien sûr fermé, les préparatifs vont encore bon train, les premiers tests de son résonnent aux alentours: une chose est sûre, même en dehors des gradins, on pourra entendre les concerts ….. gros gros son.

Loreley Freilichtbühne


21:00.Les campeurs, et avec eux les premiers T-shirts aux couleurs de Opeth / Saga / Marillion continuent d'arriver, alors que la moissonneuse-batteuse de la ferme toute proche coupe de l'orge, et que les campagnols s'activent dans leur cité souterraine, véritable réseau de tunnels et galeries. Je m'entends avec Brutus, aux dents bien acérées, cadet d'une fratrie innombrable, pour garder ma tente en mon absence, l'entrée de sa galerie donnant directement sur celle de mon 15 pièces en toile. Après une discussion musicale à bâtons rompus avec mes voisins français, je me couche. J'avais oublié la dureté du plancher des vaches. Quelle belle invention le matelas …

Camping NOTP 2015 Loreley

Vendredi 17 Juillet

05:00. Les gouttes de pluie chantent sur la toile de tente pendant une durée d’à peu près deux écoutes d’un album standard. Rien de grave, il s'agit juste d'une queue d'orage qui est passée pas loin de nous. Le compteur ‘Déficit heures de sommeil démarre précisément à cet instant. J'espère que la pluie ne va pas venir jouer de trop les trouble-fête et gâcher ces trois jours. Douche à la fraîche pour éviter la foule, petit déjeuner tranquille en compagnie des campagnols qui se sont aussi réveillés, et se demandent ce que viennent faire tous ces bruyants humains sur leur campus. Les festivaliers campeurs continuent d'arriver maintenant en masse. Cette journée va encore affoler le thermomètre. Je me rends à la caisse pour récupérer mon précieux sésame pour ces trois jours, ainsi que le pass camping en échange d'un sac poubelle et d'une caution de 10 €, qui sera rendue avec mes déchets générés sur le terrain de camping. C'est apparemment le moyen utilisé par les organisateurs pour gérer les ordures, et responsabiliser ainsi les campeurs. Sera-t-il vraiment efficace ? J'en doute. C'est en tout cas une idée qui a le mérite d'exister. Me voilà donc décoré de trois bracelets aux poignets, du plus bel effet. Ayant vu des pictogrammes interdisant la nourriture à l'entrée du site, je ne sais pas trop quoi emmener dans mon sac à dos. Après renseignements, les bouteilles en plastique de maximum 50 cl sont acceptées. Le temps d'ingurgiter un bol de pâtes, et je suis vers midi dans la file d'attente, qui s'allonge. Petite discussion avec un membre d’Arpegia au passage. Dans la queue, Peter Episcopo (le bassiste de Synaesthesia), un groupe de bruyants suédois. Cela fait longtemps que je ne compte plus les T-shirts progressifs: groupes, albums, concerts, événements, il y en a pour tous les goûts. Nick Barrett (Pendragon) passe à deux reprises avec sa camionnette estampillée UK pour un aller-retour au backstage. Son technicien est au camping avec toute sa petite famille.

NOTP 2015 Loreley

13:00 Les portes s'ouvrent, ça y est j'y suis ! Je ne croyais vraiment pas être là un jour. Jusqu'à maintenant la Loreley (ou Loreleï, au choix), c'était une jeune fille, symbolisée par la fameuses statue surplombant la vallée du Rhin sur son rocher, et qui, par son chant envoûtant, faisait chavirer les bateaux des marins qui ne prêtaient alors plus guère attention aux courants dangereux du Rhin. C'est à partir d'aujourd'hui une scène et son grand amphithéâtre inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Et puis comment rater ce dixième anniversaire, avec une telle affiche sur trois jours ? S’il y a une année Loreley à déguster, c’est bien le cru 2015. Je m'assieds avec Ludovic et Fabien qui rejoindront le groupe de français et leurs amis de Prog en Beauce, installés tout en haut du site. Je ne tarderai pas à les rejoindre un peu plus tard pour éxécuter quelques allers-retours dans les gradins, en fonction de mes envies et des groupes qui défilent.

NOTP 2015 Loreley


13:25 (=> 14:42) Lesoir entre en scène. Trois guitares, trois claviers et une batterie sont installés. Parité presque respectée pour ce groupe néerlandais, qui compte cinq membres dont deux femmes. Maartje, la brune chanteuse est aux claviers, ses deux autres partenaires, Ingo et la blonde Eleen arborent une guitare chacun à proximité d'un clavier supplémentaire, tandis qu'Ingo se charge de la basse. De ce groupe, je ne connais que le beau sphinx à tête de mort de la pochette de leur dernier album, Luctor et Emergo, entraperçu sur progstreaming. D'entrée de jeu le premier titre envoie du lourd, rythmé par les coups de boutoir de Eleensur un tambour paddle géant. Après deux chansons, un petit mot est glissé: ‘75 minutes, on sait faire, mais on n'a pas vraiment l'habitude d'une telle durée'. Je rejoins le groupe des français, tout en haut du site, et fais connaissance avec nos amis de Prog en Beauce, MusicWaves et Koid9.Depuis n’importe quel endroit sur le site, on voit la scène, c’est vraiment fabuleux. Entre temps Maartje a troqué son clavier pour une flûte traversière, montrant l’étendue de ses talents musicaux. Pendant ce temps Clive Nolan discute et rit avec les français à deux mètres de moi. Ca commence plutôt bien non ? Cela fait longtemps que les titres se sont enchaînés, 'Big Talk' envoie une nouvelle fois du bon bois. Entre les conversations, je ne peux que retenir quelques instants : un superbe unisson de voix, un lumineux mariage flûte-basse, et une voix qui pour moi trouve un peu ses limites sur les notes hautes. Encore un groupe vraiment séduisant dans tous les sens du terme, qui donne envie et qu'il va falloir que j'écoute plus attentivement.

NOTP 2015 Loreley Lesoir

Setlist
Battle
Feet On The Ground
(A Lady Named) Bright
Going Home
What I Long For
Press Play From Start
As Beauty Disappears
My Perfect Self
Singled Eyed
LuctoretEmergo
Big Talk
She's Lost
Dominion
Tables Turned
Flawless Chemistry


15:03 (=> 16:16) C'est au tour de Beardfish. Ce coup-ci je redescends dans les gradins. J'ai découvert ces suédois au travers de leur dernier album, et je ne veux pas rater leur passage. Le groupe est sur une ligne imaginaire, occupant toute la largeur et le devant de la scène, du batteur à droite aux claviers à gauche. Je n'ai pas l'impression qu'une mise en scène particulière ait été voulue. Je les avais vus en première partie de Neal Morse Band au Z7 en mars dernier, et c'est un plaisir pour moi de les revoir. Tongs pour Magnus le batteur, chemise hawaïenne pour Rikard, pieds nus pour Robert comme à son habitude, ils sont décontractés. De cette prestation j'en retiens un solo de guitare en forme de belle digression sur 'Hold On', un clavier qui s'amuse sur l'introduction de 'Comfort Zone' pendant que le public tape des mains en cadence, Robert à moitié agenouillé, comme débranché, figé sur plusieurs dizaines de secondes, le beau titre 'Ludvig & Sverker' et son "sleeptight", ainsi que le dernier titre très hard et growl, à l'image de la période plus virile du groupe. Un homme en Tshirt noir, tête nue, danse debout depuis plusieurs dizaines de minutes en plein cagnard. Je me demande combien de temps il va tenir à ce rythme … La prestation finie, je me dirai rétrospectivement que les compères de Beardfish, comparés à d'autres groupes vus sur ces trois jours, jouent sur scène, sans plus. Ou bien est-ce parce que je les ai déjà vu et que l'effet de surprise est passé ? En tout cas à chacun son style.

NOTP 2015 Loreley Beardfish

Setlist

Sleeping in Traffic
Hold On
Comfort Zone
Coup de Grâce
If We Must Be Apart (A Love Story Continued)
Ludvig&Sverker
Seventeen Again

Photos Laurent Regnard et Stéphane Gallay

Rédigé par : Laurent