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Live report du 18/07/2015 - Night of The Prog - jour 2 - partie 1
Samedi 18 Juillet

Le matin se passe tranquillement au camping, entre toilette, petit déjeuner et ravitaillement à la voiture. Aujourd’hui je sors le T-shirt aux couleurs de Neoprog, ça ne rigole pas j’ai une image à tenir. Les nuages défilent, un petit vent souffle, il semble que cette journée sera un peu plus supportable. Je m’aperçois que mon voisin de parking, en train de se brosser les dents au volant de sa voiture, vit carrément dans son véhicule pendant ces trois jours. Brutus ne semble pas apprécier le petit morceau de cake que je laisse à l’entrée de son terrier en remerciement de la surveillance de mon logis. Les yeux vitreux, les moustaches qui frisent, je le soupçonne d'avoir sifflé en douce le fond des canettes de bière qui traînent sur le terrain. Je retrouve un ancien collègue de Strasbourg que je n'ai pas vu depuis une quinzaine d'années : le monde est vraiment petit ! Nouvelles discussions musicales à bâtons rompus. Cette fois je ne me présente pas trop tôt à l’entrée du site, il y a toujours assez de place, et les mouvements de foule sont fluides et rapides. Grâce au T-shirt, Stéphane Gallay, avec qui la rédaction effectue des échanges musicaux fructueux depuis maintenant plusieurs années (et dont les photos de concert agrémentent ce compte-rendu, merci !), me repère. Nous discutons quelques minutes de photo, musique et bédé. Facebook c’est bien, la vraie vie c’est mieux. L’ouverture des portes se fait à 11:45, les gens qui ont des chaises pliantes se font refouler à leur grande surprise. Pour les plus organisés, l’astuce consiste ici à avoir avec soi un mini-siège souple : deux coussins rigides dépliables à 90 degrés, retenus par deux sangles, et qui permettent de s'asseoir n’importe où en ayant les lombaires maintenues. Eh oui la majorité du public présent ici n’a plus vingt ans… Quand je vous dis qu’un festival, ça se prépare minutieusement …

11:55 (=> 13:05). Luna Kiss.

Formation rock ‘classique’ pour Luna Kiss, complètement inconnue à mon bataillon progueux : trois guitares, une batterie, un clavier. Ce groupe est encore une nouvelle découverte, le premier titre accompagné par le batteur, torse nu au départ, délivre une musique assez calme. La formation joue une ‘Crazy setlist unique for Loreley’ selon le chanteur, et ce concert offre une belle variété de moments calmes et plus rock. Il y a de tout, de la belle ballade, au long solo floydien de guitare, en passant par des titres plus secouants. Un T-shirt vert au logo d’une bière industrielle, dont le nom est remplacé par Haken, passe. Le concert touche déjà à sa fin que le chanteur annonce leur disponibilité au stand de dédicace, après leur prestation, pour les voir en ‘face-to-face’, suivi d’un vibrant ‘Fuck Facebook’. Un dernier titre sympa, un nouveau solo de gratte floydienne, une bonne vingtaine de coups de batterie en final, et Luna Kiss tire sa révérence. Allez, ceux-là je les mets aussi dans mes tablettes… quand on aime, on n’a pas forcément le temps mais on ne compte pas …

NOTP 2015 Loreley Luna Kiss

Setlist
Take her away
Conjure and sin
Silicone hearts
Desperate youth and lonely bones
Gravity
Tribulations
Hart
Close
In a house in a heart beat (28 days later theme)
Stop this behaviour
Hold on
Silver lines

Pendant le changement de scène, la speakeuse, qui présente chaque nouveau groupe, intervient pour expliquer que de nombreuses chaises de festivaliers, soucieux de leur confort, ont été posées hier dans les allées de l’amphithéâtre, grevant la sécurité et mettant en danger la foule en cas d’évacuation rapide du site, ce qui avait été le cas en plein concert de Genesis (en 1996), lorsqu’un feu avait pris dans la forêt surplombant le site. Voilà vous avez maintenant le pourquoi du comment de l’interdiction des chaises de ce matin (vraiment j’y tiens, je suis certain que cela vous aurait empêché de dormir cette nuit).

13:25 (=> 14:30). Haken.

Autant hier j’avais déjà vu quelques groupes sur scène, autant aujourd’hui je me pourlèche les babines sur le programme qui s’annonce: Haken, Sylvan, Lazuli… Des formations que je vais avoir le privilège de découvrir pour la première fois en live. Toile de fond au nom du groupe, les six lascars entrent en scène. Avec trois guitares, le son ne fait pas dans le détail. Pour ceux qui connaissent Haken, on est en dominante métal majeur. Petite introduction, Ross, le chanteur - seul membre non barbu de cette équipe -, tongs aux pieds, pantalon vert, lunettes de soleil sur le nez, les pieds bien plantés au sol, réclame plus de retour. Il en réclamera d’ailleurs à plusieurs reprises au début du concert. En tout cas les cordes claquent ! Pour l’instant, la voix ne me convainc pas plus que cela, à moins que ne soit le réglage du son. Habitué à l’album studio, je me fais la réflexion que la voix ne semble pas monter aussi haut que sur le titre numérique. De ce concert, comme d’autres d’ailleurs, vous avez un compte rendu minimal, car votre fidèle serviteur en profite aussi pour se faire plaisir. Je chante (ou plutôt je gueule), je mime la guitare, le clavier, la batterie, je danse, je siffle, j’applaudis, bref je m’éclate comme un fou. Diégo le claviériste intervient en jouant avec un synthé guitare. Sur ‘Shapeshifter’, le chanteur descend dans la fosse, s’amuse avec le claviériste, fait des effets de manche. En tout cas il aime bien utiliser le micro, pied bien penché, socle au sol ou qu’il déplace avec lui. Mes voisins de droite entament une chorégraphie de rameur (pourquoi pas), je me joins à eux, c’est parti pour quelques secondes de gros fou rire.

NOTP 2015 Loreley Haken

Chacun ayant un micro, les voix se font de nouveau entendre toutes ensemble sur ‘Falling back to Earth’, avec à mon avis quelques petits couacs, mais là n’est pas l’essentiel. Après un beau duo guitaristique, le groupe entame ‘Cockroach King ‘Pour les fans d’ Opeth’ comme l’annonce Ross. Toutes ces voix décalées et néanmoins en rythme me scotchent, c’est une belle performance. Nouvel appel à la foule pour taper des mains. C’est déjà l’heure du dernier titre que le groupe entame, après avoir glissé un petit mot pour le géant écossais (‘Enjoy Fish’). ‘Crystallised’, avec un dialogue tournant de guitares, finit ce maelström proprement hallucinant de notes, de rythmes décalés et syncopés, de voix qui fusent l’une après l’autre. Je suis encore une fois ébahi par la rapidité d’exécution des titres, le tout dans, marque de fabrique de ce groupe, un rythme qui rebondit, surprend, s’arrête, repart de plus belle. Mais comment font-ils pour ne pas tous se perdre en route ? Ils ont tous en tout cas un sacré sens de la cadence pour être ensemble dans le tempo apparemment chaotique, mais ô combien régulier. Encore une sacrée claque que ce concert.

NOTP 2015 Loreley Haken

Setlist
Atlas Stone
In Memoriam
Insomnia
Shapeshifter
Falling Back to Earth
Cockroach King
Crystallised

Photos Laurent Regnard et Stéphane Gallay

Rédigé par : Laurent