Bloody german Autobahn ! Record absolu pour un Strasbourg - Russelsheim : 3h45 au lieu de 2h15. Me voilà enfin arrivé au Das Rind pour une nouvelle édition du Progressive Promotion Festival. Cette année, je plonge dans l’inconnu avec The Enid, Unto Us et Cast. J’ai déjà écouté en live deux groupes de l’affiche, les allemands de Seven Steps to the Green Door et les luxembourgeois de TNNE. Pour le reste, je connais quand même un peu Light Damage et Sylvium, sans pour autant les avoir déjà rencontrés. Ce seront donc deux soirées pleines de surprises et j’aime ça.
Le Das Rind m’attend, avec ses tables ombragées où l’on boit des demi-litres de bière comme du petit lait. Un petit noyau francophone occupe une table avec Fred de Light Damage que je rencontre en chair et en os pour la première fois et qui me présente le groupe. En face de moi, sirotant en notre compagnie, Joe Payne de The Enid. Décidément j’adore ce festival ! Nous refaisons le monde du prog en attendant l’ouverture des portes, ce qui ne tarde guère.
Dans la salle, Seven Steps to the Green Door, un groupe formé entre autres de Marek, Martin et Anne, se met en place. Leur dernier album, Fetish qui sortait le jour même est une bombe, nous devrions nous régaler. Marek m’avait prévenu, le concert se ferait sans Lars (la voix métal du groupe) qui est actuellement en Australie. Qu’importe SSTTGD sait s’adapter.
Devant un public déjà bien fourni, ils nous jouent un peu de Fetish, un peu de The Book et d’autres morceaux. Le chanteur Sören Flechsig et Anne réussissent à reproduire les harmonies vocales si chères à ce groupe, Marek sort son saxophone pour un magnifique solo et Martin nous éblouit avec ses guitares. Rien à dire, Seven Steps to the Green Door ouvre le festival magnifiquement. C’est avec regret que nous les voyons quitter la scène après un rappel. Je retrouverai Marek et Martin un peu plus tard pour échanger quelques mots, fan jusqu’au bout des ongles. Ils parlent d’une tournée en 2016, chic !
Light Damage brûlait les planches juste après SSTTGD, ils ont inversé les rôles avec les allemands peu avant le festival. Nous avons découvert et chroniqué l’album des luxembourgeois avec plaisir au début de l’année et maintenant qu’ils ont signé avec Progressive Promotion Records, les voilà présents au festival après avoir joué à Prog Résiste. Le fan club s’agite dans la salle, des tee-shirts Light Damage fleurissent au premier rang, des français et leurs verres de vin rouge, des allemands et des luxembourgeois à la bière, tous mélangés. Christophe Szczyrk est derrière les fûts, nouveau batteur live du groupe depuis le départ de Thibaut avec qui ils ont enregistré le dernier album. Ils nous jouent intégralement leur dernier album éponyme dans le désordre, y ajoutant S.O.T.H. pour compléter le set. Certains morceaux fonctionnent mieux que d’autres en live, j’ai particulièrement aimé ‘Heaven’ et ‘The Supper Of Cyprianus’.
Le groupe occupe bien la scène, bougeant presque trop pour mon objectif. Mira, une copine allemande qui a piqué un médiator aux couleurs de Light Damage, me tanne pour photographier le petit triangle entre ses doigts avec en arrière plan le groupe. Allez réussir une photo pareille avec des gars qui bougent, une lumière aléatoire et une profondeur de champ impossible… Stéphane retrouve sa sérénité après un sound check chaotique où il est privé de retour alors que les autres sont prêts. Mais le set se déroule parfaitement. Le public en redemande, objectif atteint pour Light Damage, un excellent concert.
J’avais prévu de me coucher tôt ce vendredi soir. Ben oui, la tête d’affiche du festival était The Enid, et vous savez l’effet qu’a eu sur moi The Bridge… Des amis m’avaient prévenu pourtant, j’aurais du prendre mes pilules avant que le groupe monte sur scène. Rien ne m’avait préparé à cette rencontre. En transe, oubliant de photographier, je me prenais en pleine poire ‘One and the Many’ ou encore ‘Who Created Me ?’, je découvrais leur guitariste (particulièrement absent sur The Bridge), écoutais Robert, chaussettes à l’air, flotter sur ses claviers, pleurais sur les paroles chantées par John. Difficile de traduire ici l’émotion éprouvée au Das Rind, mais je vous l’assure, quand j’écoute ‘Invicta’, les larmes me montent encore aux yeux. Un instant religieux, une communion avec le groupe dans la petite salle de Russelsheim. John Payne lui-même, conviendra qu’entre le concert de ce soir et celui de la Loreley, il n’a pas de comparaison possible. Voila, je suis foutu, je vais devoir me procurer toute leur discographie maintenant.
A la fin de cette soirée émotionnellement très chargée, je pars avec mes précieux : ‘Invicta’ et ‘RPWL plays Pink Floyd’ qu’Oliver m’a gentiment mis de côté. Je ne pouvais être présent la veille hélas. Mes désagréables amis présents là-bas m’ont bien fait comprendre que j’avais manqué quelque chose. Oui je sais, ça va !
Allez dodo à l’hôtel, les hostilités reprennent le lendemain à 16h, et là il est 3h.
Rédigé par : Jean-Christophe