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Live report du 08/04/2016 - Leprous à la Laiterie
Voyager

Jamais deux sans trois, chat échaudé craint l’eau froide… Vendredi soir nous allions à la Laiterie écouter Leprous. Je les avais déjà vu dans une plus grande salle le 17 octobre à Karlsruhe et avais été modérément emballé par leur performance. Je retentais l’aventure cette fois au Club Laiterie, petite salle de 200 places, principalement pour découvrir Voyager, qui jouait pour la première fois en France. Pas de photo puisque le pass s’est perdu entre le promoteur et la salle, j’allais pouvoir profiter d’un concert comme monsieur tout le monde.

Voyager

Voyager, si vous ne les connaissez pas, est un jeune groupe australien de métal progressif qui a sorti à ce jour deux albums studio. Ce qui me plaît avec ces jeunes pousses, c’est qu’en live, ils donnent tout ce qu’ils ont dans le ventre et jouent avec leurs tripes, pas encore enfermés dans la routine des tournées. Voyager ne va pas nous décevoir, libérant une énergie primale au cours de leur set agité. L’enthousiasme prime sans doute sur la technique mais c’est un pur bonheur que de découvrir leur musique doublée d’un jeu de scène animé. Un set très métal avec quelques incursions dans le progressif. Daniel maîtrise bien sa voix et joue quelques claviers guitare pour donner le change mais en réalité les synthés sont enregistrés. Il s’adresse fréquemment au public dans un français limpide (appris à l’école nous avoue-t-il à la fin du concert) et rince sa gorge avec un liquide ambré qui titre bien 40°. Simone, la petite guitariste, déborde d’énergie, grimaçant, tirant la langue et secouant sa crinière blonde (là je regrette mon Nikon rangé au vestiaire). Et Ashley, le batteur boule de poils, se démène sur ses fûts. Les titres joués donnent envie d’en écouter plus, du métal électro prog bien ficelé et les musiciens donnent tout au public, bref du bonheur.

Leprous

Quand on écrit des albums où la voix fait des acrobaties en permanence, il faut être capable de les reproduire en live, histoire de ne pas décontenancer les amateurs. Déjà à Substage, la performance de Einar n’avait pas été exceptionnelle, loin de là, mais ce vendredi, à la Laiterie, ses cordes vocales allaient se gripper. Dès le premier morceau, nous savions la partie perdue. Plus d’aiguës, chantant faux, forçant à se faire mail, cela ressemblait plus à des cris d’agonie qu’à autre chose. Qu’importe, il restait la musique, mais encore une fois, grosse déconvenue : le Club est une petite salle avec beaucoup de réverb (n’approchez pas des murs), alors, le volume, il faut bien le doser. Leprous joue à fond les potards, tout dans le bas du spectre, même la batterie peine à surnager sous les assauts djent de la basse. Trop fort, trop grave, nous avons droit à une bouillie sonore indigeste du premier titre jusqu’au dernier. Même avec les bouchons, près de la console, c’est difficile. Alors dans l’angle droit de la salle près des murs, le niveau sonore atteint le stade de la douleur. Je ne sais pas comment le public supporte ça, pour ma part, je suis obligé de sortir fréquemment pour épargner mes tympans. La set list fut globalement la même que celle de Substage, Congregation en avant mais également de nombreux titres tirés des anciens albums. J’ai eu cependant bien du mal à reconnaître certaines pièces tant le son était épouvantable. La chorégraphie des musiciens, elle aussi, semble calquée sur leurs précédents concerts, décidément, rien pour me plaire. Il s’agissait de mon second concert avec Leprous, seconde déception et de taille, je ne suis pas certain, même si leurs albums studio sont éblouissants, qu’il y aura une troisième fois. Par contre, je suis très heureux d’avoir enfin entendu Voyager, il s’agissait une belle découverte.

Leprous

Rédigé par : Jean-Christophe