Je vous mentirais en affirmant que je connaissais PI avant leur concert du dimanche 9 août au Jardin des deux Rives à Strasbourg. Le trio formé d’un bassiste argentin, d’un guitariste mexicain et d’un batteur alsacien joue du djent math rock instrumental, autant dire une musique qui pourra sembler hermétique aux plus progressifs d’entre vous. J’avais noté leur concert dans mes tablettes et écouté un peu de leur musique très technique avant d’aller les voir en live, histoire d’avoir une idée de l’endroit où je mettais les pieds.
Le mercure était monté à 35.8°C à l’ombre pendant l’après-midi, et au début du concert il venait à peine de passer le seuil symbolique des 30°C. Autant dire qu’il faisait chaud. Alors en attendant le début des festivités, pendant les balances et avant de préparer mon matériel photo, le sorbet melon/ananas dégusté sur les berges du Rhin me fit le plus grand bien. Après
The Loomings, c’était le second concert du genre auquel j’assistais au Jardin des Deux Rives, une initiative sympa pour des amateurs de musique privés de concerts depuis mars dernier.
Guitare, basse et batterie sont installées sur une même ligne. Devant la grosse caisse, posée sur un tapis, un autel zen prend place sur un tissu noir. Un bol chantant tibétain entouré de quelques offrandes servira de point de départ au concert. Ludovic Muller, le batteur de la formation, s’assoit en position de yogi devant nous, et tire des sons du bol à l’aide d’un bâton tibétain. Après quelques percussions et sonorités ondoyantes, il prend place à la batterie et le show explose.
Oui, explose, car le metal progressif instrumental façon djent math rock sans claviers consiste en beaucoup de rythmique et peu de mélodie, bref ça tabasse. La neuf cordes de Guillermo González propose de temps à autre une pause dans le déferlement de basse et batterie sur des compositions à rallonge dépassant allègrement les dix minutes. Sur scène, le rendu est quelque peu statique, Guido Pedicone à la basse comme Guillermo à la guitare restent chacun de leur côté, concentrés sur leur partie, laissant le soin à Ludovic de faire le spectacle derrière ses fûts. A l’occasion, comme dans ‘Vortex Equation’, Guillermo et Ludovic usent de growl pour appuyer la musique, et cette fois cela sonne très metal.
Le groupe joue quatre ou cinq compositions à rallonge (ne me demandez pas lesquelles), soit presque l’intégralité de leur premier album, Transmutation Circles disponible sur Bandcamp, devant un public clairsemé et intrigué par cette musique de sauvage parfaitement maîtrisée qui, derrière une apparence chaotique, révèle des constructions très élaborées. Ce n’est pas le genre de métal progressif que j’écouterais assis dans mon salon je l’avoue, par contre en live, le trio donne le change.
Merci à PI pour ce très bon concert et à la ville de Strasbourg pour organiser ces événements live en plein air très bienvenus en cette période de disette live. PI travaille sur un second album et nous allons surveiller tout cela de près.
Rédigé par : Jean-Christophe