Samedi 18 juillet, après cinq mois d’abstinence, je retrouvais le plaisir des concerts sans écran interposé. La scène se dressait au bord du Rhin, dans le Jardin des deux Rives à Strasbourg. Au programme le groupe The Loomings, que nous avions déjà eu l’occasion d’écouter en
2015, au Conservatoire de Strasbourg, pour la release party de leur premier album
Everyday Mythology.
Depuis, The Loomings a publié un second disque
Hey Weirdo l’an passé, et la formation s’est quelque peu renouvelée : changement de bassiste, de chanteuse, disparition du claviériste, reste bien entendu l’indéboulonnable frontman percusionniste Jacopo.
The Loomings se situe à la frontière de Zappa, du jazz et du prog expérimental, une musique difficile à écouter en studio mais qui, en live, prend une tout autre dimension.
L’évènement annoncé sur Facebook à 20h00, à Kehl, de l’autre côté du Rhin, débutait en réalité à 21h00, sur la rive française. Autant vous le dire, j’étais très à l’avance. Au soleil couchant, assis dans l’herbe, à quelques mètres de la scène couverte, j'assistai aux derniers réglages avant que naissent les toutes premières notes du concert. Un public clairsemé en ces temps de distanciation sociale, éparpillé sur la pelouse, assez loin des musiciens, picniquait, discutait ou se désaltérait en patientant.
The Loomings sont cinq ce soir là, percussionniste, batteur, bassiste et les deux chanteuses dont l’une d’elle ne tardera pas à mettre au monde un bébé musicien. Batteur et percussionniste, la colonne vertébrale de la musique de The Loomings, échangeront leur rôle en cours de soirée, histoire de varier les genres.
Le concert de ce samedi soir se concentre principalement sur le dernier album Hey Weirdo dont tous les titres ne sont pas forcément faciles d’accès, mais comme je l’ai dit plus haut, en live, cela fonctionne plutôt bien. Je regrette cependant que le groupe s’appuie sur des parties enregistrées pour jouer en public. Cela enlève de la spontanéité à leur prestation, mais bon, sans clavier, c’est toujours compliqué.
Comme il fait encore jour et que la scène est orientée plein ouest, aucun éclairage ne vient illuminer les artistes, pas plus que des fumigènes et autres artifices ne viennent créer d’effets visuels propres aux spectacles de rock, sauf pour le dernier titre joué, ‘Hey Weirdo’, où les spots s’allument enfin pour quelques minutes.
Le public n’est pas franchement démonstratif, mais au moins il est là. Le concert s’achève avec la nuit qui tombe. La comète Neowise n’est pas encore visible pour saluer The Loomings. Un agréable concert, en compagnie de Laurent qui revenait d’un récital classique au Temple Neuf et qui enchaînait sans complexe par un concert de Rock In Opposition. C’est beau l’éclectisme !
Si vous désirez les écouter, ils seront au même endroit, jeudi 23 juillet à 19h00, pour un nouveau concert.
Rédigé par : Jean-Christophe