Titres
Jérôme Rollet [guitariste,bassiste,clavier,batteur]
Encore un adepte de guitares Strandberg et de metal progressif à l’honneur. Jérôme Rollet, que nous avions déjà croisé en 2014 lorsqu’il vivait à Grenoble, s’est exilé à Glasgow et s’est lancé dans un nouveau projet solo, Allure of Stellar. Après Azimuths en 2016, il revient avec un second EP intitulé Decline, cinq instrumentaux pour vingt minutes de musique metal progressive aux arrangements symphoniques.
Je suis souvent prudent, lorsqu’il s’agit de parler de traversée en solitaire, car ce genre de navigation exige beaucoup de l’homme et pâtit souvent d’inévitables faiblesses. Pourtant, dès que j’ai découvert Decline, son nouvel EP stellaire, j’ai été conquis.
Pour donner le ton, Decline démarre avec un orchestre classique jouant un tango oriental sur ‘About to Burn’ pour cogner sur l’enclume des forges de Sauron dans les dernières secondes et lancer ‘The Onslaught’ à l’infra basse lourde, aérée d’une guitare post-rock metal et d’éléments symphoniques. Un titre à la fois épais, léger, oriental, orchestral, délicat, bourrin, qui déboîte les cervicales et fonctionne à chaque écoute. A mi-parcours, c’est un break post-rock qui calme les ardeurs, cédant la place à une sublime guitare tout en finesse sur fond de violons et cuivres.
‘Odium Continuum’ poursuit sur un post-rock électro progressif, nettement plus cinématique que son prédécesseur, prenant le temps pour développer ses idées, toujours soutenu par l’orchestration. Puis les guitares stellaires de Jérôme se retrouvent prises au piège entre deux passages de sons électros d’un autre âge dans ‘Wistful Times’, où encore une fois, symphonique et guitares jouent de concert sur quelques discrètes touches de claviers à la Vangelis. Un régal.
‘Nothing but Embers’ hésite enfin entre Wagner et Toundra, deux trop brèves minutes qui concluent ce brillant EP réconciliant de nombreux genres musicaux avec bonheur.
Très différent de Azimuths, Decline, lumineux par la musique, évoque par ses titres la haine, la violence, le chaos. Un EP instrumental trop court, aux fabuleuses guitares et aux arrangements réussis. Indispensable.